Santé publique France a publié, le 21 février 2024, un bulletin sur la surveillance des toxi-infections alimentaires collectives en 2022. Le document analyse les cas déclarés et rappelle l’importance des règles de prévention.
Le nombre de TIAC le plus élevé depuis 1987
Une TIAC se définit par "l’apparition d’au moins deux cas d’une symptomatologie similaire, en général gastro-intestinale, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire". En France, les médecins et les responsables d’établissements de restauration collective sont tenus de déclarer les TIAC depuis 1987. Des enquêtes sont alors menées pour confirmer la TIAC et identifier son origine afin d’appliquer les mesures préventives et correctives nécessaires.
Le nombre de TIAC signalées a connu une forte hausse en 2022 pour atteindre 1 924, poursuivant la tendance observée avant la pandémie de Covid-19. Les TIAC ont affecté 16 763 personnes (soit 66% de personnes de plus qu'en 2021), dont :
- 10 792 en restauration collective (64% des malades) ;
- 3 658 en restauration commerciale (22%) ;
- 2 157 en milieu familial (13%).
Parmi ces malades, 643 (soit 4%) se sont rendus à l’hôpital (passage aux urgences ou hospitalisation) et 13 (0,1%) sont décédés.
Entre 2021 et 2022, la part des TIAC faisant suite à des repas :
- dans des restaurants commerciaux a augmenté, passant de 35% à 45% ;
- familiaux a baissé (de 33% à 25%) ;
- dans des instituts médico-sociaux a reculé également (de 12% à 9%) ;
- au sein d’autres lieux collectifs (banquets, centres de loisirs, cantines…) a stagné (20%).
Les agents pathogènes et les aliments incriminés ou suspectés
Un agent pathogène a été :
- confirmé microbiologiquement pour 20% des TIAC. Comme les années précédentes, le pathogène le plus souvent confirmé était Salmonella (42% des TIAC à agent confirmé, contre 44% en 2021) ;
- suspecté (mais non confirmé) dans 65% des TIAC. Les pathogènes les plus fréquents dans ce cas étaient trois agents producteurs de toxines (Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Bacillus cereus), à l’origine de 73% des TIAC à agent suspecté (67% en 2021).
Pour 15% des TIAC (contre 19% en 2021), aucun agent pathogène n’a pu être mis en évidence ni suspecté.
Dans 39% des TIAC confirmées à Salmonella (contre 42% en 2021), la consommation d’œufs ou de produits à base d’œufs a été suspectée comme source d’infection. Les TIAC à Clostridium perfringens, Bacillus cereus ou Staphylococcus aureus étaient majoritairement associées à la consommation de plats cuisinés ou composés de plusieurs ingrédients. Enfin, la consommation de coquillages a été suspectée dans 39% des TIAC virales confirmées ou non. Pour 8% des TIAC, aucun aliment n’a pu être suspecté.
À la suite de TIAC survenues en restauration commerciale ou collective (soit 42% de l’ensemble des TIAC), 591 mesures correctives ont été prises en 2022 (formation et information du personnel, désinfection ou fermeture d’établissements, demandes de travaux, retraits ou rappels de produits).