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© Mychèle Daniau/AFP

Rythmes de travail : avantages et inconvénients de la semaine en 4 jours

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Selon le ministère du travail, environ 10 000 salariés expérimentaient la semaine en 4 jours début 2023. En janvier 2024, le Premier ministre a annoncé souhaiter des expérimentations de la semaine en 4 jours (sans réduction du temps de travail) dans les administrations. Qu'en est-il des avantages et inconvénients de ce rythme de travail ?

Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) a mené une étude pour connaître les aspirations de la population active et les motivations des employeurs qui expérimentent la semaine en 4 jours et les horaires flexibles. Le Crédoc a publié la synthèse de son étude en avril 2024.

Un nouveau rythme de travail qui intéresse salariés et employeurs

Selon le Crédoc : "la formule consistant à réduire le nombre de jours travaillés à 4 jours par semaine sans réduire le temps de travail séduit un actif sur deux, qui seraient a priori plus satisfaits de ce rythme."

Pour les salariés interrogés, la semaine en 4 jours ou de 4 jours est perçue comme une opportunité de disposer de plus de temps personnel ou familial et d'aller vers un meilleur équilibre de vie.

 

Du côté des employeurs, dans un contexte de fortes tensions sur le marché de l’emploi dans l’ensemble des secteurs d’activité, la modulation des rythmes de travail constitue un levier d’attractivité, permettant de capter des candidatures et de fidéliser les salariés en poste.

L’extension journalière des horaires de travail peut présenter des avantages en termes de service aux usagers ou aux clients, en permettant d’offrir des plages horaires élargies.

En termes d'égalité femmes-hommes, travailler 4 jours permettrait aux femmes à temps partiel de (re)trouver une rémunération à la hauteur d’un temps plein tout en continuant à bénéficier d’une journée libérée.

Mais une adaptation plus difficile pour certains

Dans un contexte de vieillissement de la population active, la soutenabilité du rythme de travail est le premier frein identifié par les salariés. La fatigue liée à l’allongement des journées de travail est mentionnée par 33% des actifs interrogés.

Pour les parents de jeunes enfants (10 ans ou moins), l’extension journalière des heures de travail pourraient entraîner des frais supplémentaires de garde (ou à contrario les diminuer grâce à la journée non travaillée).

L'adaptation paraît plus difficile pour :

  • les foyers monoparentaux qui ont des contraintes organisationnelles plus fortes concernant la garde des enfants ;
  • et les actifs en situation de handicap ou atteintes de maladie chronique particulièrement sensibles aux effets sur la santé de l’intensification des journées de travail.

Du côté des employeurs, l'organisation du travail est complexifiée, particulièrement pour la gestion des plannings de salariés au contact d’usagers, d’administrés ou de la clientèle (les jours libérés s’ajoutant au télétravail, aux congés et aux autres absences). Le Crédoc souligne ainsi un "accroissement de la charge mentale pour certains managers".

En conclusion, l'étude insiste sur le fait que : "pour toutes ces raisons, des temps de réflexion sur l’organisation globale et d’élaboration des dispositifs apparaissent indispensables pour bien penser le passage à un nouveau rythme de travail".

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