Les lieutenants de louveterie sont placés sous l’autorité du maire ou du préfet afin d’exercer une "mission de service public de régulation des animaux sauvages", le plus souvent pour gérer les populations d'ongulés (chevreuils, sangliers) et de loups, "dans un but de protection des activités humaines". Personnes privées, les lieutenants de louveterie sont commissionnés et assermentés, collaborateurs bénévoles de l’administration.
Remis en mars 2024, le rapport s’inscrit dans un contexte de renouvellement, en 2024, des lieutenants de louveterie et de finalisation par l’État du plan national d’actions sur le loup et les activités d’élevage 2024-2029.
Une fonction tombée en désuétude qui retrouve son utilité
Avec la disparition du loup en France au début du XXe siècle, la fonction de lieutenant de louveterie avait perdu de son intérêt. Cette fonction, aujourd'hui occupée par 1 715 louvetiers, redevient pourtant utile du fait de plusieurs facteurs :
- réintroduction du loup ;
- prolifération de certaines espèces de gibiers ;
- extension de l’urbanisation.
Par ailleurs, les lieutenants de louveterie remplissent de plus en plus un rôle de médiateur entre agriculteurs et chasseurs. Par exemple, en Alsace et en Moselle, les lieutenants de louveterie représentent l’État (Directions départementales des territoires - DDT) dans toutes les commissions consultatives des chasses communales (4C) qui déterminent les zones de chasse.
Ils sont aussi mobilisés pour réduire les risques d’épizooties (peste porcine, tuberculose bovine...) par la mise en place d’actions par rapport aux animaux susceptibles de propager certaines maladies.
La nécessaire mise à jour du cadre d’action des louvetiers
Le rapport propose de rénover le cadre d’action des louvetiers. Beaucoup d'acteurs rencontrés par l'IGEDD estiment nécessaire d’organiser des actions de formation, initiale ou continue.
Une modernisation de leurs équipements (tels que les équipements de vision nocturne) est aussi suggérée, du fait des missions de destruction nocturne, organisées en lieu et place de battues administratives, plus difficiles à mettre en place car elles mobilisent d’autres acteurs tels que les chasseurs.
Parmi les douze recommandations émises, l’IGEDD préconise notamment :
- de recentrer les missions des louvetiers qui ne devraient plus sortir sans justification, voire sans ordre de mission notamment en intervenant pour le compte de sociétés concessionnaires d’infrastructures ou à la place des forces de l’ordre ou de la police municipale ;
- de permettre une meilleure reconnaissance des louvetiers, en particulier par le remboursement des frais de mission (frais kilométriques, repas...) ;
- d'assouplir la réglementation sur la chasse pour faciliter la réduction des effectifs des espèces pouvant poser problème.