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Océans : comment mieux protéger les écosystèmes ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Réservoir majeur de carbone, l’océan pourrait voir son taux d’acidité augmenter de plus de 100% d’ici la fin du siècle. Dans ce contexte de dégradation des écosystèmes océaniques, 126 pays et territoires (20% de plus qu'en 2022) ont mis en place en 2023 des mécanismes visant à mieux préserver certaines zones océaniques.

Dans un rapport sur l’état de l’océan publié le 3 juin 2024, la Commission océanographique intergouvernementale de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) préconise d'améliorer les connaissances scientifiques sur les océans et la diffusion des données auprès des décideurs et du grand public.

Des menaces qui s'accumulent et s'amplifient

Le rapport alerte sur les altérations que subit l’océan et insiste sur l’aggravation de la situation. Parmi les principales menaces sont citées l’acidification des eaux océaniques et le réchauffement climatique

L’océan absorbe un quart des émissions annuelles de CO2 dans l’atmosphère, une réaction chimique engendrant son acidification. Ce phénomène menace la biodiversité et par conséquent également la pêche. Quant au réchauffement de l’océan, il contribue pour près de 40% à l’élévation du niveau de la mer. 

Par ailleurs, d’autres défis sont soulevés par les scientifiques, notamment :

  • l'eutrophisation qui se caractérise par un appauvrissement en oxygène de l'eau ; 
  • l'accumulation de plastiques dans les océans, en particulier depuis les années 1990 ; 
  • l'augmentation du nombre d'êtres humains à nourrir (deux milliards d'ici à 2050) ; 
  • un accroissement des risques tels que les tsunamis.

Produire et diffuser plus de données scientifiques

La connaissance de l’océan progresse moins vite que sa dégradation. De ce fait, la Commission souligne l'importance d’identifier les zones en danger ainsi que les causes de ces changements. 

Le rapport expose l’intérêt du recensement de la biodiversité marine afin d’assurer sa protection. Il préconise l’extension des aires marines protégées à partir desquelles il est possible d’obtenir des statistiques plus précises, la moitié des espèces marines recensées et 72% des espèces en danger d’extinction trouvant refuge dans ces zones. 

Afin d’accroitre l’efficacité des réponses, le rapport souhaite promouvoir un accès équitable à l’information et aux technologies. Ainsi, l’Unesco dispose d’un Système mondial d’observation de l'océan (GOOS), plateforme collaborative qui fournit aux gouvernements et aux populations des données sur la météo, le climat et les ressources océaniques. Dans un souci de centralisation des recherches, l’Unesco souhaite également utiliser des répertoires comme le Système de données et d'information océanographiques (ODIS)

La prochaine étape, selon les experts du rapport, s’inscrit dans le développement de l’intelligence artificielle (IA). L’IA, qui devrait remplacer les modèles numériques d’ici cinq à dix ans, pourrait permettre d’améliorer la prospective et d’équilibrer l’accès à l’information entre toutes les régions du monde.