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© Jan Woitas/AFP

Planification écologique : comment utiliser la biomasse ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Biomasse agricole, forestière, aquatique ou encore biomasse importée : la biomasse, source d'énergies renouvelables et décarbonées (biogaz, biocarburants, chaleur...) est également essentielle pour la production de l'alimentation (humaine et animale), le stockage de CO2, la préservation de la biodiversité ou encore la fertilisation des sols.

Publié par le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE). un document traitant des enjeux liés à l'utilisation de la biomasse, daté de juillet 2024, vient compléter les publications sur la planification écologique du SGPE.

Une ressource renouvelable mais limitée

Dans le contexte de transition écologique et énergétique, la biomasse est au cœur de nombreux enjeux (environnementaux, économiques et sociaux) et de différentes politiques publiques.

En complément de l'électrification, les bioénergies contribuent à décarboner la chaleur dans l’industrie et le bâtiment mais aussi les carburants pour le transport.

Les bioénergies (hors biocarburants) proviennent principalement de la biomasse forestière qui est soumise à une forte tension à mesure que les besoins en matière (matériaux biosourcés) et en énergie non-fossile s’accroissent.

D'après le SGPE, les ressources de biomasse solide (plaquettes, granulés...) seraient à peine suffisantes pour répondre aux nouveaux besoins énergétiques d’ici à 2030.

La quantité limitée des ressources en biomasse peut donc conduire à des conflits d'usage.

Une nécessaire priorisation des usages

"La contrainte sur la ressource conduit à prioriser les différents usages de la
biomasse" selon le SGPE. Cela signifie que certaines utilisations de la biomasse sont à considérer en priorité, en particulier l'alimentation (humaine et animale) et les puits de carbone mais aussi la fertilité des sols ou les réseaux de chaleur.

D'autres usages doivent être :

  • raisonnés et soumis à conditions : trafic aérien, transports notamment ;
  • modérés : production d'électricité, chauffage et eau chaude sanitaire non performants des secteurs résidentiel et tertiaire.

Mais, il ne s’agit pas d’interdire toute utilisation de biomasse pour les usages moins prioritaires.

Il convient dès lors de rééquilibrer les politiques publiques (soutiens financiers) en concertation avec chacune des filières concernées.
Le SGPE propose :

  • d'encourager la production de biomasse renouvelable/durable (généralisation des plans de gestion durable des forêts, incitations pour la plantation des haies, maximisation de la production et de la mobilisation de la biomasse agricole) ;
  • de réduire et conditionner les aides aux bioénergies (réorienter les aides au chauffage individuel bois vers les appareils les plus performants, flécher l’avantage fiscal pour les biocarburants vers certains usages non électrifiables) ;
  • de renforcer le soutien aux biomatériaux et aux pratiques stockantes (accélérer la réflexion sur le soutien aux biosourcés dans la rénovation).

Le SGPE préconise aussi de renforcer la gouvernance de la biomasse, notamment en créant un groupement d’intérêt scientifique (GIS) entre l'Agence de la transition écologique (Ademe), l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), France Agrimer et l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN).