En moyenne, entre 2009 et 2022, 25 000 hectares de terres naturelles ont été artificialisées chaque année. Par artificialisation, on entend la transformation de sols naturels à des fins d’imperméabilisation ou de bâtis. La préservation des sols naturels, parce qu’elle permet un stockage naturel de carbone et qu’elle ralentit les risques d’inondation, est un enjeu majeur de la transition écologique.
Dans l'étude du Cerema dont s'inspire la note publiée le 30 juillet 2024 par la Banque de France, seul l’impact du secteur économique sur l’artificialisation des sols est observé. L’étude ne prend pas en compte l’artificialisation liée à la construction de logements.
Des activités plus consommatrices de sols que d'autres
L’étude s'appuie sur un croisement d’informations entre les surfaces identifiées comme artificialisées et les types d’activités qui s’y sont déployées (commerciales et industrielles) sur la période 2008-2021.
Elle permet de distinguer les principaux secteurs économiques contribuant à l’artificialisation des sols et parmi eux :
- le commerce de gros et détail (30% en début de période avec une tendance à la baisse ces dernières années) ;
- l’industrie manufacturière (20% en 2018, en hausse).
L'étude de l'artificialisation par établissement révèle une forte empreinte au sol des industries extractives (14 000 m2 par établissement), des unités industrielles dans les secteurs de l’énergie, de l’eau et des déchets (4 500 m2 par établissement) et certaines industries manufacturières (en particulier les aciéries).
Dans ces secteurs manufacturiers ou industriels, le rendement dépend fortement de l’emprise au sol (par opposition par exemple aux secteurs de la communication ou de l’information où la valeur ajoutée de l’emprise au sol est faible).
Une carte géographique de l'artificialisation en évolution
Sur le plan territorial, l’étude fait apparaître une forte variabilité départementale des activités de 2008 à 2019 avec pour conséquence une artificialisation qui est aujourd’hui moins liée à l’activité de commerce qu'au développement de l’activité manufacturière, à l’hébergement et à la restauration, ou encore aux transports et à l’entreposage.
L’étude aborde également la question de l’impact de l’objectif zéro artificialisation, porté par la loi ZAN, sur la santé des secteurs économiques. Si les incidences d'une rareté du foncier sont variables selon la nature des activités et selon que les établissements soient ou non propriétaires des sols, une des voies préconisées est d’inciter les secteurs économiques à transformer leur intensité d’utilisation du foncier en s’appuyant sur des changements techniques ou organisationnels.