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© John Thys/AFP

Défense : renforcer la préparation civile et militaire de l’UE

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Face à un "monde plus dangereux", un rapport recommande à l'Union européenne (UE) de consacrer 20% de son budget à sa sécurité et à la préparation aux crises. Selon le rapport, entre 1999 et 2021, les dépenses de l’UE en matière de défense ont augmenté de 20% contre près de 300% pour la Russie et près de 600% pour la Chine.

Le 30 octobre 2024, la Commission européenne a rendu public un rapport intitulé "Plus sûrs ensemble : renforcer la préparation et l'état de préparation civils et militaires de l'Europe". L'auteur du rapport, l’ancien président finlandais, Sauli Niinistö, passe en revue les menaces provenant non seulement de puissances étrangères mais également celles en lien avec le changement climatique ou avec de potentielles nouvelles pandémies.

Un portefeuille nouvellement créé

Pour la première fois, l’UE aura un commissaire à la défense et à l’espace : Ursula von der Leyen a nommé le lituanien Andrius Kubilius à ce poste – sa nomination doit toutefois encore être validée par le Parlement européen.

Améliorer la réactivité européenne face aux crises militaires et civiles

Selon le rapport, les crises actuelles ne font pas de distinction entre les sphères civiles et militaires. C’est le cas lorsque certaines menaces se produisent simultanément, comme des inondations combinées à une cyberattaque. Le rapport souligne que la gestion des risques passe non seulement par les gouvernements mais aussi par les entreprises et les populations. Le rapport recommande plusieurs actions dont :

  • l'implication des citoyens dans la préparation à des crises (guerres, catastrophes naturelles, pandémies...). Il appelle à organiser des campagnes d’information pour que "les ménages de l’ensemble de l’UE soient préparés à une autosuffisance de base d’au moins 72 heures dans différents types d’urgence". Les États membres doivent dispenser des informations relatives à la constitution de stocks, aux évacuations et aux situations concernant des menaces chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires ;
  • une meilleure coordination entre les structures civiles (comme la protection civile), les services de santé, les systèmes de transport et les forces de défense ;
  • des investissements importants dans la cybersécurité, avec un échange de renseignement amélioré et des exercices conjoints entre les États membres ;
  • le renforcement des chaînes d’approvisionnement dont l'augmentation des stocks stratégiques européens et la diversification des sources d’approvisionnement pour éviter les pénuries en temps de crise ;
  • une collaboration plus étroite entre l'OTAN et l'UE ;
  • la création d’un réseau anti-sabotage, auquel les États membres de l’UE peuvent recourir s’ils sont confrontés à des actes de destruction d'infrastructures essentielles.

Coordonner le contre-espionnage au sein de l’UE

Activités hybrides de plus en plus agressives, campagnes massives de désinformation, incendies au sein d’usines d’armement... Le rapport fait état de l’augmentation "significative (...) d’activités malveillantes sur le territoire de l’UE", en particulier de la part de la Russie. Pour faire face, il réclame de "renforcer progressivement les structures de renseignement de l’UE" jusqu'à mettre en place un "service à part entière" de coopération pour : 

  • renforcer la structure européenne actuelle d’analyse de renseignement, le SIAC (Single Intelligence Analysis Capacity) ;
  • mettre en place un "service à part entière de coopération" et développer une "culture du contre-espionnage" au sein de l’UE ;
  • harmoniser les mesures pour parer aux cyberattaques, aux sabotages et aux manipulations de l’information qui peuvent émaner de puissances étrangères et notamment de la Russie.