"Trois-quarts des citoyens européens vivent dans les zones urbaines et sont de ce fait particulièrement exposés aux pollutions atmosphérique et sonore" souligne la Cour. L'exposition aux pollutions sonore et atmosphérique dans les villes européennes cause chaque année de nouveaux cas de maladie et des décès prématurés. En 2021, près de 253 000 personnes sont décédées prématurément en raison de la pollution de l'air aux particules fines.
La réglementation européenne a permis une légère amélioration de la qualité de l'air. Pourtant, ces pollutions restent une menace "majeure" pour la santé des populations. Les règles ne sont pas toujours respectées et les mesures prises restent insuffisantes. C'est le constat d'un rapport de la Cour des comptes européenne qui a été publié le 15 janvier 2025. Ce rapport a mesuré la qualité de l'air et le niveau de bruit à Athènes (Grèce), à Barcelone (Espagne) et à Cracovie (Pologne).
Une meilleure qualité de l'air
La qualité de l'air "s'est améliorée dans l'ensemble", constate la Cour. L'UE s'est donnée les moyens pour réduire la pollution atmosphérique et atteindre les objectifs fixés avec 46,4 milliards d’euros pour la période 2014-2020 et 185,5 milliards d’euros pour 2021 à 2027.
Le pacte vert européen a fixé comme objectifs d'ici à 2030 une baisse de :
- plus de 55% de l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé par rapport à 2005 ;
- 25% du nombre d’écosystèmes menacés.
Cependant, les concentrations de polluants ne baissent pas pour autant. Le taux de dioxyde d’azote (NO2), issu essentiellement des voitures et des camions reste élevé.
En analysant la situation des trois villes européennes, la Cour a relevé des dysfonctionnements, notamment une mauvaise coordination des actions entre les différentes autorités et des mesures peu efficaces.
Mais une absence de priorité contre les nuisances sonores
Lutter contre la pollution sonore n'est pas une priorité pour l'UE dénonce la Cour. La réglementation (directive sur le bruit dans l'environnement de 2002) n'est pas mise en œuvre et "aucune valeur limite ni aucun objectif de réduction européens" n'ont été fixés. Par ailleurs, le niveau de pollution sonore est difficile à évaluer en raison d'absence ou de retard de contrôles, pointe la Cour.
L'objectif de diminuer de 30% le nombre de personnes souffrant de troubles dus au bruit des transports d'ici à 2030 ne sera pas atteint. Une baisse de 19% serait possible dans le meilleur des cas, selon la Commission européenne.
La Cour recommande essentiellement :
- de fixer des objectifs de réduction du bruit et de définir des niveaux sonores à ne pas dépasser dans la directive relative au bruit dans l’environnement ;
- d’aligner le plus possible les seuils de signalement d’une exposition au bruit sur ceux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).