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Made in France : un intérêt freiné par des contraintes budgétaires

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

L'intérêt des Français pour les produits fabriqués en France s'accroît depuis les années 2000 et culmine en 2020, porté par des préoccupations économiques et environnementales et par la volonté de soutenir la production nationale. Depuis, avec l'arrivée de l'inflation, cet intérêt s'est toutefois atténué.

Une étude publiée en janvier 2025 par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) révèle que le succès des produits faits en France est "rattrapé par les réalités économiques".

L'attrait pour le "made in France" s'étend aux nouvelles générations

Autrefois limité aux seniors, cet attrait concerne de plus en plus de jeunes. La part de la population prête à payer plus cher pour consommer français s’élève à :

  • 43% en 2005, dont 34% des moins de 25 ans, 36% des 25-39 ans et 54% des plus de 60 ans ;
  • 65% en 2020, dont 67% des moins de 25 ans, 68% des 25-39 ans et 69% des 70 ans et plus.

Le rajeunissement de la population intéressée par le "made in France" est lié à la préoccupation grandissante des jeunes générations pour l’environnement. En 2020, les préoccupations écologiques touchent 31% de la population française (contre 12% en 1991) et deviennent centrales dans les décisions d'achat. Parmi les personnes soucieuses de l’environnement :

  • en 2005, 50% consentent à payer plus cher un produit français (contre 42% de celles qui n’ont pas cette préoccupation) ;
  • en 2020, 76% y sont favorables (contre 39% de celles qui n’ont pas cette préoccupation).
     

Mais des disparités socioéconomiques persistent

L’attrait pour les produits nationaux reste plus marqué chez :

  • les plus aisés. En 2005, 59% des hauts revenus et 37% des bas revenus privilégient une fabrication française. En 2020, 78% des plus aisés et 56% des bas revenus sont devenus favorables à l’idée de payer plus cher pour des produits fabriqués en France. Les personnes les plus réticentes à les acheter sont celles pour qui consommer est avant tout une nécessité. Cependant, la propension à payer un surcoût pour de tels produits augmente aussi parmi les plus précaires ;
  • les plus diplômés. En 2020, 75% des diplômés du supérieur et 46% des non-diplômés sont disposés à payer plus pour des produits "made in France", contre respectivement 48% et 40% en 2005. L’écart se creuse entre ces deux catégories.

Un engouement mis à mal par l'inflation

Dans un contexte d'inflation et d'instabilité politique, les préoccupations environnementales reculent et les contraintes budgétaires pèsent davantage sur les ménages. L’intérêt pour les garanties écologiques et nationales d'un produit décroît depuis la crise sanitaire, après avoir progressé au cours des années 2010. En 2024, 73% des consommateurs achètent un produit en raison de sa fabrication française (contre 87% en 2020), et 54% pour ses garanties écologiques (77% en 2020).

La consommation du "made in France" est fragilisée par :

  • son coût. En 2023, 67% des Français déclarent que l’inflation a réduit leur capacité à acheter français et 64% y ont renoncé ;
  • la complexité de l'offre. La diversité des labels crée une certaine confusion chez les consommateurs.