Image principale 1
Image principale 1
© OceanProd / Stock-adobe.com

Faillites d'entreprises : pourquoi une forte hausse en 2024 ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le nombre de défaillances d’entreprises françaises atteint 66 000 en 2024. La hausse des tarifs de l’énergie, le niveau élevé des taux d’intérêt ou l’arrêt des aides de l’État aux entreprises décidées pendant la crise sanitaire expliquent en grande partie ces défaillances.

L’étude publiée le 6 février 2025 par la Direction générale des entreprises (DGE) souligne que la hausse des défaillances d'entreprises constatée en 2024 doit être replacée dans le contexte du creux exceptionnel des défaillances lors de la crise du Covid-19.  

Parmi les 66 000 entreprises défaillantes, 32 000 qui employaient au moins un salarié sont entrées en défaillance à l’occasion de l’ouverture d’une procédure collective auprès du tribunal de commerce, un niveau historiquement haut.

Le contrecoup de la période Covid

Les défaillances d'entreprises dépassent en 2023 et 2024 leur niveau d'avant la crise sanitaire. La crise du Covid-19 a constitué une parenthèse, marquée par une baisse de l’activité et une diminution des défaillances d’entreprises. L’intervention des pouvoirs publics, en soutien des entreprises au travers des aides d’urgence, a permis à un certain nombre d’entre elles de résister.

En 2024, les petites entreprises (PE, de 10 à 49 salariés) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI, de 250 à 4 999 salariés) sont les plus touchées par les défaillances : hausse de 60% par rapport à la moyenne pré-crise (2017 à 2019). Pour les très petites entreprises (TPE, de 1 à 9 salariés), la hausse est de 16%.

Deux secteurs subissent particulièrement le contrecoup de la sortie de la période 2020-2022. Il s’agit des activités immobilières dont les défaillances ont triplé et des activités informatiques et services d’information.

L’augmentation du nombre des défaillances évolue en parallèle de la hausse de l’emploi menacé (c’est-à-dire du nombre de salariés d’entreprises, en équivalent temps plein, qui entrent en procédure collective). À titre de comparaison, 151 000 emplois étaient menacés en 2019 dans les entreprises risquant la faillite, 81 000 en 2021 et 234 000 en 2023.

Les facteurs explicatifs

L’arrêt des aides exceptionnelles de l’État mises en place durant la crise sanitaire explique en grande partie la hausse des défaillances ces deux dernières années. Mais deux autres facteurs interviennent :

  • la hausse des prix de l’énergie à partir de l’été 2021, conséquence de la reprise du commerce mondial puis du déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022 ;
  • la hausse des taux d’intérêts. À partir de l’été 2022, lorsque la Banque centrale européenne (BCE) a augmenté ses taux d’intérêt directeurs pour contenir l’inflation, la hausse du coût du crédit a pénalisé les entreprises.

La DGE constate aussi que les entreprises les plus touchées sont celles qui sont les moins productives. 

Les défaillances n’ont pas empêché le dynamisme des créations d’entreprises. Les créations d’emplois dans le secteur privé se sont poursuivies même si leur rythme a nettement ralenti en 2023, augmentant de 0,6% sur un an (soit 156 000 créations nettes d’emploi), après +1,4% en 2022 et +3,2% en 2021.