Les transports en commun représentent 3% de l’ensemble des victimes de violences sexistes ou sexuelles (VSS). Mais, ce chiffre ne reflète pas la réalité car seules 7% des victimes de VSS dans les transports ont porté plainte en 2023 selon l’Observatoire national de la délinquance dans les transports.
Les transports en commun sont devenus un lieu anxiogène pour une majorité de femmes. 56% d’entre elles ont déclaré "ne pas se sentir rassurées dans les espaces du réseau ferré", selon l'étude publiée le 10 mars 2025 par l’Observatoire national des violences faites aux femmes, rattaché à la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof).
3 374 victimes dans les transports en commun en 2024
En 2024, le nombre de VSS est en progression de 6% par rapport à 2023 et de 9% par rapport à 2022. Si l’on remonte jusqu’à 2016, le nombre de VSS est en augmentation de 86%. Il s’agit de la catégorie d’agression qui a connu la plus forte progression (parmi entre autres les vols, coups et blessures...).
La quasi totalité des victimes sont des femmes (91%). Sur l’ensemble des femmes victimes, la majorité a moins de 30 ans :
- 7% avaient moins de 13 ans ;
- 32% avaient entre 13 et 17 ans ;
- 44% avaient entre 18 et 29 ans ;
- 12% avaient entre 30 et 44 ans ;
- 4% avaient entre 45 et 59 ans ;
- 1% avaient 60 ans et plus.
Contrairement à une idée reçue, les agressions commises entre 12h et 19h sont plus nombreuses que celles commises entre 19h et 7h :
- 33% des violences sexistes et sexuelles constatées en 2023 ont été commises entre 19h et 7h ;
- 28% entre 12h et 17h ;
- 20% entre 7h et 12h ;
- 19% entre 17h et 19h.
L’étude pointe par ailleurs les conséquences psychologiques sur les victimes. 3 victimes sur 10 ont eu peur de sortir de chez elles à la suite de ces violences et 19% ont éprouvé des difficultés au travail ou dans leurs études.
99% des agresseurs sont des hommes
La majorité des agressions est le fait d'un homme seul. Contrairement à une idée reçue, les "frotteurs" ou "exhibitionnistes" ne sont pas les seuls agresseurs. Globalement, 37% des VSS constatées ou portées à la connaissance des agents des transports en 2023 étaient des viols, des tentatives de viols ou des agressions sexuelles. 36% étaient des faits de harcèlement sexuel, d'exhibition sexuelle ou de voyeurisme et 27% étaient des outrages sexistes et sexuels.
L’étude porte aussi sur le recrutement dans les transports sanitaires, les bus et les bus scolaires. 152 victimes de violences sexuelles ont été agressées par le chauffeur dans ce type de transports. Selon le document, 69% des auteurs ont été "recrutés ou maintenus en poste dans les transports sanitaires malgré une condamnation".
L’Observatoire note toutefois une évolution des comportements des usagers témoins de VSS et des personnels des transports. "La part des victimes dans les transports en commun franciliens ayant déclaré avoir été aidées par une tierce personne a plus que doublé par rapport à 2016". 23% des victimes ont déclaré avoir été aidées par une tierce personne contre 10% en 2016. Par ailleurs, la réaction des agents est perçue favorablement : 4 victimes sur 5 ayant sollicité un agent ou une agente de la RATP se sont senties bien prises en charge, écoutées ou comprises.