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Réforme de l'assurance chômage 2019-2021 : des résultats limités

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le gouvernement a lancé en 2019 une réforme de l'assurance chômage visant à encourager l'emploi durable, réduire les contrats courts et améliorer la situation financière du régime. L'entrée en vigueur de ses dispositions a été retardée par la crise sanitaire et des recours devant le Conseil d'État. Mais quels sont les effets de cette réforme ?

L’Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Unédic) a publié, le 20 mars 2025, une évaluation de la réforme de l'assurance chômage 2019-2021.
 

La réforme 2019-2021 : quatre axes d’action

La réforme 2019-2021 portait sur :

  • une hausse de la durée travaillée nécessaire pour ouvrir des droits à l'assurance chômage ;
  • une modification du mode de calcul de l’allocation journalière (salaire journalier de référence - SJR) ;
  • une dégressivité de l’allocation pour les moins de 57 ans qui percevaient de hauts revenus ;
  • une modulation des cotisations patronales en fonction de l'usage des contrats courts (bonus-malus).

Par ailleurs, deux dispositifs élargissaient l’accès à l’assurance chômage : l’indemnisation des démissions pour reconversion professionnelle et l’allocation des travailleurs indépendants (ATI).

Quels impacts ?

Le durcissement des conditions d’ouverture induit un moindre accès à l’indemnisation du chômage, surtout pour les moins de 25 ans, les individus peu diplômés et ceux en contrats courts. Il s’accompagne d’un accroissement de la durée moyenne des droits.

Selon l'Unédic, les mesures qui affectent le montant de l’allocation peuvent favoriser l’accès à l’emploi :

  • la modification du mode de calcul réduit l’allocation journalière moyenne de six euros pour 1,1 million de personnes aux "parcours fragmentés". Elle touche particulièrement les travailleurs ayant des contrats à durée limitée, les jeunes et les moins diplômés. Elle accélère le retour à l’emploi sur des contrats de moins de six mois, au prix de "concessions sur la qualité de l’emploi" ;
  • la dégressivité concerne 3% des allocataires, en majorité des hommes et des cadres diplômés du supérieur qui se trouvent au chômage après un contrat long. Ils reprennent plus vite un emploi salarié, d’autant plus que le taux de dégressivité s’accroît. Leur période sans emploi diminue de 24 jours en moyenne. Ils font davantage de "compromis" que les autres allocataires sur la conciliation avec la vie privée, le trajet domicile-travail et le salaire.

Le bonus-malus touche actuellement moins de 30 000 entreprises de sept secteurs d’activité sélectionnés pour leur fort recours aux contrats courts de 2017 à 2019. Leur taux de cotisation chômage varie de 3% à 5,05% du fait de cette modulation. Elle semble avoir causé un recul limité du nombre de séparations. Le dispositif présente une "architecture complexe" qui nuit à sa lisibilité et il est peu désincitatif pour les entreprises affichant les taux de séparation les plus élevés.

La démission-reconversion monte lentement en puissance. 25 500 allocataires (souvent des cadres diplômés) en bénéficient fin 2023 afin de créer, dans la plupart des cas, une entreprise. L’ATI, quant à elle, ne compte que 600 bénéficiaires en 2023.