En 50 ans, le nombre de naissances est passé de 888 000 en 1973 à 663 000 en 2024 en France. La baisse de la natalité s'est accompagnée d'une progression de l'infertilité. C'est le constat de l'avis du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE), publié jeudi 3 avril 2025. Ce phénomène est international : "près de deux tiers de la population mondiale connaît des niveaux de fécondité inférieurs au seuil de renouvellement des générations (2,05 enfants par femme)", précise le document.
Le ministre délégué chargé de la santé et de la prévention a saisi le CCNE en juin 2024 pour éclairer les travaux préparatoires du futur grand plan de lutte contre l’infertilité.
Des facteurs biologiques, socio-économiques et culturels
Le CCNE analyse les déterminants de la baisse de la natalité et de la fertilité. L'évolution est marquée par des "mutations profondes" sur le plan sociétal et économique, notamment la transformation des parcours de vie, la reconfiguration des rôles familiaux et professionnels ou encore la précarité croissante des jeunes générations.
Par ailleurs, les changements environnementaux et les expositions toxiques ont un impact sur la baisse de la fertilité. L'âge élevé des parents, la hausse des perturbateurs endocriniens dans notre environnement et de certaines pathologies métaboliques et immunologiques peuvent rendre plus difficile la procréation.
Outre les éléments biologiques, le CCNE évoque les difficultés d'accès aux soins et à l’assistance médicale à la procréation (AMP) comme obstacles au désir d'avoir un enfant.
Renforcer les politiques publiques pour une "solidarité collective"
Selon le CCNE, le choix d’avoir un enfant relève de la liberté de chacun, il est impératif que la société accompagne ceux qui rencontrent des difficultés à concrétiser ce projet. L'avis propose ainsi plusieurs pistes :
- renforcer l’information sur la fertilité et ses déterminants (notamment l’impact de l’âge, des hormones, des conditions de vie, de l'obésité, de la pollution) ;
- repenser les politiques publiques et faciliter la parentalité (logement et modes de garde dans la petite enfance, notamment) ;
- améliorer l’accès aux soins (mieux accompagner les parcours d’AMP, par exemple).