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© Godong Photo - stock.adobe.com

Enseignement primaire : "un système éducatif en situation d'échec"

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Rythmes inadaptés, faible niveau des élèves, inégalités sociales... L’enseignement primaire en France est passé au crible par la Cour des comptes qui, dans un récent rapport, déplore une "organisation en décalage avec les besoins de l'élève".

Le rapport publié par la Cour des comptes le 20 mai 2025 dresse un bilan critique de l'organisation de la scolarité à l'école primaire. Face à ce constat, la Cour propose un certain nombre de recommandations pour mieux répondre aux besoins de l'école du futur.

Persistance d'inégalités sociales et niveau des élèves trop faible

En dépit de certains efforts consentis ces dernières années, notamment à travers le dédoublement des classes pour certains publics dits prioritaires, l'État contribue au financement de l’enseignement élémentaire à hauteur de 1,3% du produit intérieur brut (PIB) contre 1,5% en moyenne pour les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2020, ce qui représente une dépense totale à destination de l’école primaire estimée à 52 milliards d'euros (Md€) en 2022. Le premier des financeurs est l'État qui a consacré 20,1 Md€ à l’école primaire en  2022, l’effort financier des collectivités territoriales étant estimé cette même année à 19 Md€.

La Cour établit par ailleurs un certain nombre de constats :

  • les difficultés scolaires sont fortement liées à la position sociale des familles. Les 20% d’élèves les plus en difficulté aux évaluations nationales de sixième qui servent de bilan de la scolarité des élèves à l'école primaire comptent 40% des élèves avec l'indice de positionnement social le plus bas ;
  • les résultats des élèves français en CM1 restent préoccupants, notamment en mathématiques, domaine dans lequel la France se classe dernière parmi les 22 pays de l’Union européenne ayant participé à l'enquête internationale Trends in international mathematics and science study (TIMMS).

La baisse des effectifs d'élèves scolarisés constitue pourtant un levier d’amélioration au service du bien-être des élèves par le développement d’une meilleure corrélation entre les activités scolaires et les activités périscolaires ou extrascolaires. La Cour s’appuie sur les travaux de l'OCDE et les recherches en neurosciences pour recommander :

  • la mise en place d'un environnement éducatif de qualité qui permettrait de mieux niveler les différences sociales et de favoriser les élèves de milieux défavorisés ;
  • la modification des rythmes scolaires qui restent mal adaptés aux enfants (l’organisation de la semaine en quatre jours apparaît incohérente par rapport aux connaissances sur la chronobiologie de l’enfant). 

Comment mieux adapter l'enseignement primaire aux défis du futur ?

Selon la Cour, les défis du futur ne sont pas assez pris en considération à l'école primaire :

  • le numérique constitue un enjeu de taille qui nécessite une meilleure formation des enseignants ;
  • la prise en compte de la transition écologique qui représente une perspective pour reconsidérer l’école comme un lieu de vie favorable au bien-être des élèves mérite toute autant d’être développée. 

L'adaptation des écoles primaires à leur environnement local doit aussi faire l'objet d'une réflexion et s’accompagner d’un projet d’école qui tienne compte de la diversité des territoires. La Cour recommande en ce sens d'engager la réforme du statut de directeur d’école en généralisant progressivement la fonction de directeur à temps complet afin qu'il puisse se consacrer davantage aux projets pédagogiques et au renforcement de son rôle auprès des partenaires extérieurs.