La Cour des comptes a publié, le 23 juin 2025, un rapport qui constitue une première évaluation des dépenses publiques engagées lors des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024.
Dans un rapport publié en janvier 2023, la Cour avait estimé le coût global des Jeux à 8,8 milliards d'euros (Md€), dont 2,4 Md€ de financement public.
2,77 Md€ de dépenses publiques d'organisation
Les dépenses publiques d'organisation ont principalement financé :
- la mobilisation des services publics pour assurer le déroulement des Jeux de manière satisfaisante et sécurisée ;
- le soutien à la haute performance sportive et à la mobilisation populaire.
Les dépenses de sécurité s'élèvent à 1,44 Md€, elles représentent la plus grande part des dépenses dédiées à l'organisation. Elles sont assumées à :
- 95% par l'État ;
- 3% par les collectivités territoriales ;
- 2% par les entreprises chargées d’une mission de service public.
La mobilisation inédite des forces de sécurité pour dissuader les menaces a entraîné des dépenses de personnel à hauteur de 665,4 millions d'euros (M€) qu'il s'agisse de primes, d'augmentation du temps de travail ou encore de recrutement de renforts temporaires.
Les dépenses pour assurer le transport des spectateurs et des personnes accréditées sont estimées par la Cour à 570 M€.
Parmi les dépenses des autres services publics nécessaires à l’organisation des Jeux, ce sont celles liées à la santé qui sont les plus importantes avec 21 M€ supportés par les agences régionales de santé (ARS), dont 15 M€ pour la seule ARS d’Île-de-France.
Le montant consacré à la performance des athlètes par l’Agence nationale du sport (ANS) entre 2021 et 2024 est évalué à 80,3 M€.
Le programme de mobilisation populaire a été financé à hauteur de 341,4 M€ par l’État et les collectivités territoriales. Il recouvre les frais engagés pour la billetterie populaire et l'animation territoriale du "Club France".
3,19 Md€ de dépenses publiques pour les infrastructures
La Cour distingue les dépenses d'infrastructures car il s'agit d'investissements pérennes "accroissant le patrimoine de la Nation et qui constituent un héritage matériel".
Les dépenses publiques relatives aux infrastructures sportives sont estimées à 1,24 Md€. Il s'agit des sites de compétition et d’entraînement, des centres de préparation des Jeux et du matériel utilisé pendant les épreuves. Ces investissements ont majoritairement été financés par les collectivités territoriales.
Les dépenses publiques d'infrastructures extra-sportives concernent les aménagements urbains réalisés, pour la plupart, dans le cadre de la construction des villages olympique et des médias. Elles s'élèvent à 839 M€, majoritairement engagées par l’État.
Les dépenses relatives aux infrastructures de transport sont évaluées à 595 M€.
D'après le rapport, les dépenses d’investissement sur le périmètre de la sécurité s’élèvent à 304,5 M€, majoritairement portées par l’État (70,4%).
Elles correspondent notamment à :
- des investissements dans la vidéoprotection (installation de caméras et expérimentation de la vidéoprotection algorithmique) pour 100 M€ ;
- l’acquisition d’équipements de lutte anti-drones ;
- l'achat de matériel contre les menaces nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC).