Image principale 1
Image principale 1
© Romain Doucelin / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Accueil en commissariat et gendarmerie : quelle réponse aux demandes de dépôts de plainte ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Selon une enquête du Défenseur des droits réalisée auprès d'un panel de 5 030 personnes, une personne sur cinq a subi, au cours des cinq dernières années, un refus de dépôt de plainte ou de main courante par les services de police ou de gendarmerie, une situation qui a pu altérer la confiance de la population en l'institution policière.

Une précédente enquête du Défenseur des droits de mars 2025 avait porté sur l'accueil du public dans les commissariats et les gendarmeries.   

Une nouvelle enquête menée d'octobre 2024 à janvier 2025 a été publiée le 24 juin 2025. Cette enquête s'est attachée plus particulièrement à la confiance de la population vis-à-vis de l'institution policière, par rapport notamment aux dépôts de plainte ou de main courante. 

Des refus de dépôts de plainte ou de main courante

Parmi les personnes interrogées, un tiers a réalisé une démarche auprès d'un commissariat ou d'une gendarmerie pour déposer une plainte ou une main courante. Parmi celles-ci :

  • 10% évoquent des "comportements non professionnels" de la part des forces de l’ordre ;
  • 21% se sont heurtées à un refus de prise en compte de leur demande

Les retours d'enquête montrent que certaines catégories de personnes ont été statistiquement plus nombreuses à subir un refus de prise en compte de leur demande : 

  • les personnes en situation de handicap (37%) ;
  • les personnes porteuses d’un signe religieux (33%) ;
  • les personnes au chômage (30%) ;
  • les résidents de quartiers prioritaires de la politique de la ville (30%) ;
  • les personnes en difficulté financière (29%) ;
  • les personnes perçues comme noires, arabes ou maghrébines (28%).

Les publics plus souvent confrontés à un comportement non professionnel de la part des forces de l'ordre sont plus souvent en situation de handicap, jeunes et perçues comme non blanches.

Quelles conséquences sur la confiance de la population à l'égard des forces de l'ordre ?

Au vu de ces résultats, le Défenseur des droits émet une série de recommandations pour garantir un meilleur accès dans les services de police et de gendarmerie passant par :

  • un renforcement de la formation initiale et continue des agents à l'accueil et de la prise en charge des différents publics ;
  • une mise en place de davantage de moyens matériels et humains ;
  • un développement de dispositifs d'évaluation et de suivi de la qualité de l'accueil afin de garantir une situation homogène sur l'ensemble du territoire.      

Le Défenseur rappelle, par ailleurs, que les expériences négatives lors d'un dépôt de plainte ou de main courante affectent directement la confiance accordée aux forces de sécurité (37% des répondants se disent encore confiants dans les forces de l'ordre après une expérience de refus de dépôt de plainte) et peuvent alimenter des tensions dans les rapports entre la police et les populations.