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© Jean-Paul Comparin - stock.adobe.com

Logement des étudiants : de fortes disparités régionales

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

Alors que les résultats du baccalauréat ont été publiés le 4 juillet 2025, de nombreux futurs étudiants sont encore en recherche d'une solution d'hébergement. C'est dans ce contexte que la Cour des comptes a remis, le 3 juillet 2025, un rapport sur le soutien public au logement des étudiants.

Dans un rapport publié le 3 juillet 2025, la Cour des comptes évalue les politiques publiques mises en œuvre par l'État de 2012 à 2023 en matière de soutien au logement des étudiants. 

De quoi parle-t-on   ?

Le rapport fait la distinction entre "logement étudiant" (le parc qui leur est strictement réservé) et le "logement des étudiants" (l'ensemble des logements occupés par des étudiants).

25% d'étudiants en plus en 2023 par rapport à 2012

En 2023, il y avait 2,97 millions d'étudiants inscrits dans l'enseignement supérieur français, soit une augmentation de 25% depuis 2012. Pour absorber ce choc démographique, l'État a mobilisé des dispositifs comme les aides personnelles au logement (APL) et favorisé la construction de logements étudiants à vocation sociale (69 300 logements construits ce qui représente une hausse de 39% sur l'ensemble de la période).


 
 

Comme le souligne la Cour des comptes, "le logement des étudiants relève [...] tant de la politique de l’enseignement supérieur que de la politique du logement, toutes deux largement déconcentrées et partagées avec les collectivités territoriales". En conséquence, "le soutien public en faveur du logement des étudiants est ainsi davantage le fruit d’interactions entre des acteurs multiples, aux intérêts convergents mais différenciés, que d’une politique publique définie avec des objectifs précis et cohérents." 

La mise en œuvre des dispositifs de soutien au logement des étudiants relève essentiellement d’initiatives locales mais de fortes disparités entre les territoires sont observées.

L'Île-de-France, qui accueille un quart des effectifs étudiants de l'enseignement supérieur français, est la région où l'accès au logement des étudiants est le plus difficile avec une capacité d’accueil du parc étudiant à vocation sociale inférieure à la moyenne nationale.

La Cour relève toutefois que Lyon et Bordeaux ont mis en place une "gouvernance spécifique au logement des étudiants" qui associe l'ensemble des acteurs publics concernés pour mettre en œuvre des politiques plus coordonnées et ciblées.

Par ailleurs, les difficultés en matière de logement des étudiants s'adossent à une crise de logement généralisée, tout particulièrement dans les zones à forte densité urbaine avec une forte inflation des prix et une raréfaction des logements disponibles.

Des politiques qui ciblent suffisamment les publics prioritaires ?

Si les politiques publiques en matière d'aide pour le logement des étudiants ciblent principalement les plus précaires (boursiers), ces parcours d'accompagnement renforcés créent des effets de seuil importants pour les étudiants modestes non-boursiers.

Le statut de boursier "permet de bénéficier, au-delà du montant de la bourse qui solvabilise une partie des dépenses courantes et ouvre droit à des exonérations, d’une priorité d’accès à un logement à loyer réduit du parc [des centres régionaux du réseau des œuvres universitaires et scolaires] Crous et d’une APL bonifiée." Parmi les dispositifs accessibles à l'ensemble des étudiants, il existe l'APL et la garantie Visale (caution locative gratuite).

L'absence de coordination entre le calendrier d'attribution des logements étudiants à vocation sociale (résidences universitaires) et les calendriers d'affectation (Parcoursup, MonMaster) conduit beaucoup d'étudiants, même boursiers, à se tourner vers le marché locatif privé qui s'avère être plus coûteux.

Autre point soulevé par la Cour des comptes, l'accueil des étudiants en mobilité internationale et celui des boursiers au sein du parc des Crous doivent être mieux conciliés. En île-de-France où la situation est la plus dégradée, les programmes d'échanges internationaux conduisent le Crous à réserver 20% à 30% des places disponibles en résidence universitaire aux étudiants en mobilité internationale.