L'ascenseur social est-il en panne ? Dans une étude du 31 juillet 2025, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) évalue la mobilité sociale intergénérationnelle des personnes en emploi âgées de 35 à 59 ans.
Pour mesurer la mobilité, l'Insee utilise les classes d'emploi qui prennent en compte les niveaux de qualification d'emploi (emplois dit de niveau supérieur, intermédiaire, qualifiés ou d'exécution) pour les statuts professionnels de salarié et d'indépendant.
Qu'est-ce que la mobilité sociale intergénérationnelle ?
La mobilité sociale désigne le changement de catégorie socioprofessionnelle d’une personne par rapport à celle de ses parents. Ce phénomène sociologique peut prendre différentes formes :
- mobilité sociale ascendante (ou ascension sociale) : fait pour un individu d’avoir un rang social supérieur à celui de ses parents ;
- mobilité sociale descendante (ou déclassement) : fait pour un individu d’avoir un rang social inférieur à celui de ses parents.
La mobilité sociale peut être influencée par différents facteurs tels que :
- l’origine sociale (catégorie socioprofessionnelle des parents) ;
- les diplômes ;
- le sexe ;
- l’origine territoriale (région et territoire urbain ou rural) ;
- l’ascendance migratoire (enfant d’immigré ou non).
Une situation différenciée entre les salariés et les indépendants
Pour les années 2023-2024, l'étude de l’Insee montre que 63% des hommes actifs sont en mobilité sociale par rapport à leur père et 66% des femmes actives par rapport à leur mère. La mobilité recouvre des réalités variées :
- 39,2% des hommes actifs sont en situation de mobilité ascendante par rapport à leur père et 48,1% des femmes par rapport à leur mère ;
- la mobilité descendante par rapport au père concerne 23,8% des hommes actifs, 17,8% des femmes actives sont en mobilité descendante par rapport à la mère.
Le recours aux classes d'emploi permet de distinguer les salariés et les indépendants. L’étude met en évidence une différence de situation entre ces deux statuts professionnels dans les chances d'être en mobilité sociale ascendante. Selon l'Insee, les indépendants ont 40% de chances en moins d'être en mobilité sociale ascendante que les salariés. Parmi les indépendants, les personnes exerçant comme micro-entrepreneurs risquent particulièrement une situation de mobilité descendante.