Le panel Entrée dans la vie adulte (EVA) utilisé pour l'enquête de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée le 4 septembre 2025 est constitué de 35 000 jeunes suivis dans leur parcours depuis leur entrée en 6e dans les collèges publics ou privés de France hors Mayotte.
Selon les chiffres de l'Insee, parmi les 750 000 jeunes entrés en 6e en 2007, 35% sont issus de zones rurales, 31% de zones urbaines intermédiaires et 34% de zones urbaines denses.
En zone rurale, un quart des jeunes de 17 ans a quitté le foyer parental
L’enquête permet d’observer la façon dont le type de commune d'habitation d'origine (rurale, urbaine intermédiaire, urbaine dense) influe sur l'âge et la fréquence de départ du foyer parental, que cela soit pour poursuivre des études ou pour trouver un emploi.
La mobilité est plus fréquente pour les jeunes en milieu rural (50% d'entre eux quittent une commune rurale pour s'installer sur une commune urbaine), particulièrement au moment du début des études supérieures.
Parce qu'ils s'orientent davantage vers les filières professionnelles et disposent de peu d'établissements de formation à proximité, les jeunes en milieu rural sont plus précoces à quitter le foyer parental avant 19 ans (25% ont quitté le foyer familial à 17 ans contre 4% des jeunes qui résident en zone urbaine dense au même âge). Parmi les jeunes qui partent au moment du secondaire (un jeune sur six), 28% sont issus d'une commune rurale contre 6% d'une commune urbaine dense.
Les décohabitations des jeunes ruraux vers les zones urbaines pour entrer dans la vie active restent également importantes (38%) "en raison de la concentration des offres d’emploi" en milieu urbain.
Un pic de départs l'année du baccalauréat
Le pic de départs du foyer parental a lieu l'année du baccalauréat (un jeune sur cinq) au moment de l'orientation vers des études supérieures. Ces départs sont logiquement moins fréquents dans les zones urbaines denses qui disposent de davantage de pôles universitaires.
Si les enfants de parents diplômés quittent plus fréquemment le foyer familial pour poursuivre des études supérieures (34% contre 12% des jeunes dont aucun des parents n'a le baccalauréat), les premières décohabitations l'année du baccalauréat sont deux fois moins fréquentes en zone urbaine dense qu'en zone rurale. Elles interviennent plus tard dans le cursus, note l'enquête.
À l'issue des études, plus d'un tiers des jeunes quittent le foyer parental. La statistique est légèrement plus faible dans les milieux ruraux.
Les écarts statistiques selon le type de commune d'origine sont aussi visibles après 26 ans. En zone urbaine dense, les jeunes qui n'ont pas quitté le foyer parental sont deux fois plus nombreux à poursuivre des études (37% de bac+3 contre 18% dans les autres types de communes).
En zone urbaine dense, les décohabitations sont plus tardives et plus étalées dans le temps. Elles sont aussi plus définitives, observe l’étude (40% de retours au foyer familial au moins une fois avant 27 ans contre 51% dans les zones rurales).