Le service statistique ministériel de la Direction générale des collectivités locales a publié en octobre 2025 un bulletin d'information sur les finances des régions en 2024.
Les volumes budgétaires se stabilisent, dépenses et recettes de fonctionnement augmentent, malgré un ralentissement pour les recettes. Il faut surtout retenir un besoin de financement à la hausse et probablement une légère dégradation de la situation financière des régions pour 2025, au vu des budgets primitifs votés début 2025.
En 2024, les volumes budgétaires des régions se stabilisent
En 2024, les dépenses de fonctionnement des régions augmentent de +1,1% (+5,2% en 2023), pour atteindre 25 milliards d'euros (Md€). Les frais de personnel poursuivent leur progression (+3,6%), notamment sous l'effet des mesures de revalorisation des indices et du point d'indice de la fonction publique.
Dans le même temps, les recettes de fonctionnement ralentissent à +1,1% (+2,9% en 2023), malgré une augmentation des impôts et taxes (+3,9%). Le montant des impôts locaux nets apparaît en négatif du fait des attributions de compensation de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) versées aux départements par les régions. Les recettes (+0,60 Md€) progressant en volume plus que les dépenses (+0,53 Md€), l'épargne brute des régions et collectivités territoriales uniques (CTU) progresse de +1,1%. L'épargne nette, qui correspond à l'épargne brute moins le remboursement du capital de la dette, est en forte baisse (-7,6% et -26% par rapport à 2019).)
Les subventions versées aux régions restent en progression marquée, à +8,1%, et soutiennent l'investissement (+6,1%) dans un contexte de ralentissement de l'inflation.
Comme les autres années, les régions connaissent un besoin de financement qui atteint 2,3 Md€, en dépit de recettes d'investissement bien orientées (+3,9%) stimulées par les subventions et les dotations reçues (+2%). Ainsi, l'encours de dette des régions et leur délai de désendettement s'orientent à la hausse.
En 2025, une situation dégradée ?
Pour 2025, au vu des budgets primitifs votés en début d'année, les régions anticipent une dégradation de leur situation financière. L'augmentation des recettes serait inférieure à celle des dépenses de fonctionnement.
Les charges financières sont attendues en hausse (+5,7%). L'épargne brute et les investissements devraient se replier respectivement de -7% et -10%. La dégradation de l'épargne brute et des recettes d'investissement en forte baisse conduiraient à une diminution des dépenses d'investissement (-9,4%). Les besoins de financement resteraient malgré cela à un niveau de -3,4 Md€, bien supérieurs à ceux atteints sur la décennie.