Recyclage, production locale, nouveaux partenariats. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le 25 octobre 2025 la mise en place d'un ensemble de mesures pour réduire la dépendance de l'industrie européenne aux importations de matières premières critiques en provenance de Chine.
L'Union européenne (UE) répond ainsi à une augmentation inédite des contrôles des exportations chinoises sur ces marchandises. Les industries les plus touchées par les mesures chinoises sont l’automobile, l’éolien, les semi-conducteurs, l'aérospatiale, la défense.
Une stratégie autour de trois axes
Le premier axe de la stratégie est l'économie circulaire, à savoir, exploiter les matières premières critiques déjà contenues dans les produits vendus en Europe, en réduire les déchets et promouvoir une gestion durable de ces ressources. Certaines entreprises européennes sont d'ores et déjà en mesure de recycler jusqu'à 95% des matières premières critiques contenues dans les batteries.
Le deuxième levier est la production et la transformation locales. L'UE s'est fixé des objectifs ambitieux pour 2030 : extraire 10% de ses besoins, transformer 40% sur son sol, et recycler 25% des volumes consommés.
Enfin, la diversification. L'UE accélère les négociations pour des partenariats stratégiques avec des pays comme l'Australie, le Canada, le Chili, le Groenland ou encore l'Ukraine, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan. L'idée est de ne plus dépendre d'un seul fournisseur pour plus de 65% de ses besoins critiques.
Devenir indépendant de la Chine et de la Russie
Après le plan REPowerEU - proposé par la Commission européenne en mai 2022 pour réduire la dépendance européenne aux énergies fossiles russes, la Commission travaille à présent sur un ensemble de mesures nommé RESourceEU. Pour mémoire, l’UE avait adopté en 2024 un règlement destiné à "garantir à l’Union l’accès à un approvisionnement sûr, résilient et durable en matières premières critiques, notamment en promouvant l’efficacité et la circularité tout au long de la chaîne de valeur".
"Ce fut une crise douloureuse lorsque notre dépendance excessive à l'égard du pétrole et du gaz russes a été révélée, au début de la guerre menée par Poutine contre l'Ukraine", a affirmé Ursula von der Leyen le 25 octobre. "C'est une leçon que nous ne pouvons jamais nous permettre d'ignorer ou d'oublier. Nous sommes maintenant dans une ère de géoéconomie."
Si Ursula von der Leyen a déclaré rechercher "à court terme" des solutions avec la Chine, elle s’est dite prête "à utiliser tous les instruments à notre disposition pour réagir si nécessaire".