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Élargissement de l'UE : un objectif réaliste d'ici à 2030 ?

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

L'adhésion de nouveaux pays à l'Union européenne (UE) d'ici à 2030 semble un "objectif réaliste" selon Kaja Kallas, Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Mais où en sont plus précisément, en novembre 2025, chacun des dix pays candidats souhaitant entrer dans l'UE ?

Pour adhérer à l'Union européenne (UE), les pays candidats et partenaires doivent aligner leur législation nationale sur le droit de l'Union européenne (UE). Tous les ans, la Commission européenne publie des bilans pays par pays sur leur situation. Les derniers rapports ont été publiés le 4 novembre 2025.

L'état des lieux du processus d'adhésion

Dix pays poursuivent leur trajectoire vers l'UE dont sept ont déjà ouvert des négociations : Albanie, Macédoine du Nord, Moldavie, Monténégro, Serbie, Turquie et Ukraine. Trois autres pays ont le statut de candidats potentiels : Bosnie-Herzégovine, Géorgie et Kosovo. L'Ukraine et la Moldavie ont terminé l’examen analytique de la législation européenne qui s'applique au sein de l'UE et qui constitue la phase de préparation des négociations d’adhésion. Le processus de négociations a été ouvert en juin 2024 mais son lancement propre reste bloqué par une politique d'obstruction de la part de la Hongrie. 

L'adhésion à l'UE, un processus fondé sur le mérite

Les droits et les obligations qui constituent le corpus législatif de l’UE sont passés en revue une fois par an par la Commission européenne : réformes pour accéder au marché unique, alignement sur la politique étrangère de l'UE, respect de l'État de droit et des libertés publiques, pluralisme de la presse, stabilité économique et volonté des sociétés civiles des pays candidats à entrer dans l'UE.

Des avancées

Le Monténégro est le pays candidat le plus avancé par rapport aux réformes à réaliser. L'Albanie a aussi obtenu une bonne évaluation.

L’Ukraine et la Moldavie poursuivent les réformes malgré la guerre et les ingérences russes.  La Commission européenne a exprimé sa satisfaction à l'égard des progrès de l'Ukraine qui continue les réformes à un rythme soutenu malgré la guerre.

Des reculs

La Serbie pour sa part recule. La polarisation de la société serbe s'est aggravée dans un contexte de manifestations de masse qui se déroulent dans la pays depuis novembre 2024.

La Macédoine du Nord n'apporte pas de solutions politiques concernant la protection des minorités, notamment la minorité bulgare. La Bosnie-Herzégovine est mise à l'épreuve par la structure dysfonctionnelle de l'État héritée des accords de Dayton en 1995. Quant au Kosovo, il n'est toujours pas un candidat officiel, n'étant pas reconnu par cinq États membres de l'UE.

La Géorgie fait face à "un grave recul démocratique marqué par une érosion rapide de l'État de droit et de graves restrictions aux droits fondamentaux".

Une procédure gelée

La procédure engagée avec la Turquie reste gelée en raison d'inquiétudes quant à l'adhésion de la Turquie aux valeurs démocratiques.

 

Des instruments adaptés à des situations différentes

En favorisant des adhésions individuelles, l'UE apporte un soutien adapté avant même l'adhésion à part entière du pays candidat. 

Des initiatives telles que le plan de croissance pour les six pays des Balkans occidentaux (2023), doté d'un budget de 6 milliards d'euros, le plan de croissance pour la Moldavie (2024), doté d'un budget de 1,9 milliard d'euros, et la facilité pour l'Ukraine (2024), dotée d'un budget de 50 milliards d'euros, permettent à ces pays de progresser dans leurs réformes et d'établir peu à peu des liens plus étroits avec l'UE.