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Stratégie nationale pour l'intelligence artificielle : une dynamique à poursuivre

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Lancée en 2018, la stratégie nationale pour l'intelligence artificielle (IA) a connu des débuts contrastés mais encourageants selon la Cour des comptes. Le nombre de startups françaises en IA a doublé depuis 2021 (1 000 en 2025) et la France est désormais en mesure de se comparer aux acteurs américains et chinois du secteur estime la Cour.

Publié le 19 novembre 2025, le rapport de la Cour des comptes revient sur la stratégie nationale pour l'intelligence artificielle (IA), qui a été initiée après la remise du rapport Villani publié en mars 2018. Il reste des progrès à accomplir dans le déploiement de l’IA dans la société française, notamment dans son appropriation progressive par les citoyens. 

La stratégie nationale est entrée en 2025 dans sa troisième phase. Cette nouvelle étape doit permettre à la France de consolider sa place de pays actif dans le développement de l'IA.

2018-2025 : une mise en route encourageante mais imparfaite

La première phase de la stratégie, qui s’est étendue de 2018 à 2022, s’est surtout focalisée sur le renforcement de la recherche en IA, ce qui a retardé la validation des autres objectifs annoncés en mars 2018 dans le rapport Villani.

Deux tiers des recommandations du rapport ont été mises en œuvre, avec, entre autres, la création de pôles d’excellence, l’ouverture d’infrastructures de calcul ou l’accompagnement de startups de l’IA dans des domaines divers. Au total, cette phase a mobilisé un budget de 1,3 milliard d’euros. 

La deuxième phase qui s’est déroulée de 2023-2025 a permis d’étendre le champ d’action de la politique publique en faveur de l’IA avec un budget initial de 1,1 milliard d’euros. La France a connu des premiers succès en matière d’IA générative. En outre, le pays a commencé à jouer un rôle actif sur les scènes européenne et internationale. En revanche, l’enjeu de massification et d’accompagnement de la diffusion de l’IA au sein de la société reste à parfaire souligne le rapport.

Quels axes d'amélioration ?

La France a fourni des efforts que d’autres pays n’ont pas réalisés. Aujourd’hui, elle se classe parmi les pays les plus actifs sur l’IA :

  • la France est le premier pays européen en nombre de projets d’investissements étrangers dans l’intelligence artificielle ;
  • le pays est passé de la treizième place dans le Global AI Index publié en septembre 2024 à la cinquième place en septembre 2025 ;
  • en matière de recherche et formation en IA, la France se hisse au troisième rang mondial en 2023 ;
  • plus de 4 000 chercheurs français travaillent aujourd’hui sur l’IA ce qui place la France en troisième position mondiale en nombre de chercheurs spécialisés.

Toutefois, la Cour identifie des axes de progression. Parmi les dix recommandations, la Cour suggère de :

  • développer, de façon coordonnée avec l’Union européenne, les capacités de calcul pour l’IA ;
  • renforcer le transfert de la recherche vers le développement industriel et l’accompagnement de la croissance des entreprises de l’IA ;
  • construire des objectifs réalistes sur l’enjeu des composants électroniques pour l’IA ;
  • accélérer la transformation des administrations et des politiques publiques par l’IA.