Publié le 9 décembre 2025, le bilan du Réseau de transport d'électricité (RTE) recommande d'accélérer l’électrification du pays afin de développer l’économie française et de répondre aux objectifs environnementaux et climatiques. RTE met à jour le bilan prévisionnel 2023 dans ce nouveau bilan prévisionnel qui étudie des scénarios de production bas-carbone pour 2035. RTE précise par ailleurs que le réseau électrique est actuellement en surcapacité et qu'il permettra de faire face aux éventuelles vagues de froid pour l'hiver 2025-2026.
2035 : des objectifs de décarbonation atteignables
Cette période transitoire de surcapacité devrait durer deux à trois ans. Elle doit servir à développer de nouveaux projets industriels. RTE propose deux trajectoires de consommation électrique, la plus efficace selon RTE consistant à engager un mouvement d’électrification rapide du pays par le biais d'une trajectoire de décarbonation rapide avec une consommation électrique passant de 510 terawatts-heure (TWh) en 2030 à 580 TWh en 2035.
Cette surcapacité électrique doit permettre de développer la stratégie de décarbonation de la France dans le but de remplacer une partie des énergies fossiles et d’atteindre les objectifs environnementaux de la France. En 2024, la France s’est acquittée d’une facture énergétique de 61 milliards d’euros. En moyenne, entre 2009 et 2020, cette facture était comprise entre 26 et 81 milliards d’euros. RTE estime qu’il est possible de réduire cette facture. Près de la moitié des hydrocarbures importés dans la consommation finale d’énergie du pays à l’horizon 2035 pourraient être remplacés par les énergies renouvelables et l’électricité.
RTE estime que les objectifs de décarbonation peuvent être atteints :
- part des énergies fossiles dans la consommation finale d’énergie française en 2035 : entre 30 et 35% contre 60% en 2025 ;
- part de l’électricité dans la consommation finale d’énergie française en 2035 : entre 40 et 45% contre 25% en 2025 ;
- avec -60% d’émissions brutes de CO2 par rapport à 1990.
Un haut niveau de production qui permet d'affronter l'hiver 2025-2026
Le réseau est alimenté à 95% par de l’électricité bas-carbone. Ces deux dernières années, les capacités électriques retrouvent un niveau de production particulièrement élevé. Cela s’explique par le rétablissement de la capacité nucléaire, qui avait été entravée par des mises à l’arrêt de réacteurs pour maintenance. Depuis l’hiver 2022, le parc nucléaire français affiche une disponibilité et des niveaux de production en forte hausse : 279 TWh en 2022 contre 320 TWh en 2023 et 362 TWh en 2024.
Dans le même temps, RTE constate un retour à la normale de la production hydraulique. Et les productions éolienne et solaire, qui représentent une part de plus en plus significative de la production d’électricité bas-carbone, sont elles aussi en progression continue. Le photovoltaïque se développe à un rythme désormais soutenu. RTE projette pour l’année 2025 une augmentation des capacités installées atteignant un peu moins de 1 gigawatts (GW) pour l’éolien terrestre et environ 6 GW pour le solaire.
Cette capacité octroie au pays la faculté de fournir de l'électricité durant les périodes de froid.
Toutefois, la situation d’abondance d’électricité peut avoir des conséquences négatives. Elle oriente les prix de marché actuels et projetés de la France à la baisse : cette surcapacité doit donc être maîtrisée et ajustée à la demande dans les années à venir, afin notamment de protéger les filières de production d’électricité, qui pourraient être moins rentables du fait d'une baisse trop importante des prix de l’électricité.