Une étude publiée le 8 décembre 2025 par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) analyse les dispositifs permettant une redistribution en faveur des ménages modestes ainsi que les conditions de vie de ces derniers.
Minima sociaux : le nombre d'allocataires augmente plus nettement en 2024
En 2023, 40% des résidents de l’Hexagone ont un niveau de vie inférieur à 1 919 euros par mois. L’étude les qualifient de modestes. 15,4% de la population vit sous le seuil de pauvreté monétaire, fixé à 60% du niveau de vie médian (1 288 euros par mois).
En incluant les conjoints et les enfants à charge, 6,9 millions d’individus sont couverts par les minima sociaux en 2023, soit un sur dix en France hexagonale et trois sur dix dans les départements et régions d’outre-mer (hors Mayotte). L’évolution du nombre d’allocataires en 2024 est surtout portée par celle des effectifs :
- du revenu de solidarité active (RSA) : 1,84 million de bénéficiaires fin 2024 (-0,5% contre -2% en 2023) ;
- de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) : 1,4 million de bénéficiaires (+3,3% contre +4,5% en 2023 par suite de la déconjugalisation de la prestation en octobre 2023) ;
- du minimum vieillesse : 752 800 bénéficiaires (+4,1% après +4,6%) ;
- de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) : 265 000 bénéficiaires (+4,7% après des années de fort recul).
33,3 milliards d’euros ont été versés au titre des minima sociaux en 2024, soit 1,1% du produit intérieur brut (PIB). Ce montant croît de 3,2% par rapport à 2023 (en euros constants). Un bénéficiaire de minimum social sur cinq en sort d'une fin d'année à la suivante.
Les prestations sociales : 37% du revenu disponible des ménages pauvres
Les minima sociaux font partie des prestations sociales non contributives, versées sans condition de cotisation préalable. En 2022, elles constituent :
- 18% du revenu disponible des ménages modestes ;
- 37% de celui des ménages pauvres. Elles augmentent en moyenne le niveau de vie de ces personnes de 363 euros par mois mais ne leur permet pas de franchir le seuil de pauvreté.
Jointes à la fiscalité directe, ces prestations diminuent le taux de pauvreté de 6,9 points en 2022 : 14,4% de la population hexagonale est pauvre (9,1 millions d’individus) ; sans redistribution, 21,3% de personnes (13,5 millions) le seraient. La baisse du taux de pauvreté est plus marquée pour les familles monoparentales ou nombreuses, les moins de 20 ans et les personnes handicapées de 15 ans ou plus.
Un revenu disponible plus élevé avec un SMIC que sans salaire
Le revenu disponible progresse avec le salaire. Sans revenu d’activité, le revenu disponible :
- d’une personne seule locataire dans le parc privé, non handicapée et d’âge actif est de 873 euros en janvier 2025 (572 euros de RSA et 301 euros d’aides au logement). Il atteindrait 1 673 euros si elle travaillait pour un salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) net à temps plein (1 426 euros de salaire et 246 euros de prime d’activité) ;
- d’une famille monoparentale avec deux enfants est de 1 720 euros, contre 2 544 euros avec un SMIC.