Le taux de change d’une monnaie correspond à son prix par rapport à une autre et est déterminé sur les marchés internationaux des devises. Par exemple, on dit que le taux de l’euro augmente lorsqu’il faut plus de monnaie étrangère pour acheter un euro.
La hausse du taux diminue le prix des importations, car elles demandent une quantité plus faible de monnaie nationale. Dès lors, les individus ont une incitation à substituer une partie de leurs achats de produits locaux par des importations (le prix des produits locaux, lui, n'est pas modifié). Cela peut avoir un impact négatif sur la production nationale, tout en permettant d’accéder à une consommation plus importante pour les individus. Les entreprises qui utilisent des produits importés mais vendent sur le marché national, par exemple celles qui utilisent des matières premières étrangères, ont des coûts en baisse sans devoir augmenter leur productivité.
Dans le cas où la hausse du taux de change est provoquée par les exportations d’un secteur spécifique, notamment l’exploitation de ressources naturelles, elle peut avoir un impact négatif sur l’ensemble de l’économie. Les autres secteurs sont pénalisés dans leurs exportations (elles deviennent plus chères) et sont progressivement supplantés par des concurrents internationaux. Ce phénomène est appelé la maladie hollandaise, car il a été documenté pour la première fois à la suite de l’exploitation de gisements de gaz aux Pays-Bas, qui a fait augmenter le florin néerlandais et décliner l’industrie néerlandaise.
La baisse du taux de change a des effets immédiats opposés : elle augmente le prix des importations, ce qui, à court terme, réduit le pouvoir d’achat des ménages. À moyen terme, lorsque c’est possible, elle les encourage à substituer les biens importés par la production locale. Le prix des exportations diminue (elles deviennent donc plus attractives pour les autres pays), ce qui améliore la compétitivité-coût des entreprises sans nécessiter d’investissement ou d’amélioration des processus de production. À long terme, la hausse des bénéfices des firmes et l’inflation causée par les importations peut entraîner une hausse des salaires, qui annule l’effet de la baisse des taux.
En parallèle, la diminution du prix des actifs financiers attire les capitaux étrangers. En conséquence, les taux de change répondent en permanence à la modification des structures économiques des différents pays. L’équilibrage n’est pas parfait, car une partie des changements de taux est due à la spéculation.
L’évolution des taux de change a également des effets dynamiques, différents des effets en niveau (c’est-à-dire que l’augmentation et la diminution ont en elles-mêmes des conséquences, distinctes de la parité monétaire).
L'évolution des taux de change modifie les calculs des agents économiques impliqués dans des échanges internationaux, notamment des entreprises qui font des plans d’investissement. Elles ne peuvent pas savoir plusieurs années en avance ce que sera le taux de change, ce qui crée un risque : les profits peuvent être minorés ou majorés par l’évolution des taux. Une forte volatilité incite à s’assurer contre les évolutions des taux, ce qui constitue un coût additionnel.