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Relations internationales : les groupes d'amitié à l'Assemblée nationale en 4 questions

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

150 groupes d'amitié rassemblent des députés intéressés pour tisser des liens avec les parlementaires et les acteurs de la vie politique, économique, sociale et culturelle d'autres pays. Comment ces groupes sont-ils créés ? Quelles sont leurs activités ? Le point en quatre questions.

Un groupe d'amitié doit obligatoirement être agréé par le Bureau de l'Assemblée nationale avant de se former. La procédure prévoit deux situations :

  • un examen des groupes d'amitié de la législature précédente (reconduction avec ou sans modifications) ;
  • un examen des demandes d’agrément présentées au cours de la nouvelle législature.

Lors de sa première réunion de la législature, la délégation du Bureau chargée des activités internationales arrête la liste des groupes et procède à la répartition des présidences entre les groupes politiques (à la représentation proportionnelle).

La délégation peut saisir pour avis la commission des affaires étrangères. Néanmoins, cet avis est obligatoire et toujours suivi en cas de création d'un nouveau groupe d’études à vocation internationale (GEVI), les GEVI offrant un cadre à la situation de pays qui ne satisfont pas à certaines conditions exigées pour pouvoir créer un groupe d’amitié.
 

Pour être agréé, le groupe d'amitié doit remplir trois critères fixés en 1981 :

  • existence d'un parlement dans l'État en question ;
  • existence de relations diplomatiques avec la France ;
  • appartenance à l'Organisation des Nations unies (ONU).

Il existe toutefois des exceptions, notamment la Suisse, qui a rejoint l'ONU en 2002 ou encore avec le groupe France-Québec.

Dans le cas où un groupe d'amitié ne peut pas être créé avec un pays ne répondant pas à un des ces trois critères, un groupe d’études à vocation internationale (GEVI) peut être créé. Pour la XVIIe législature, il existe 7 GEVI : deux en Europe (Biélorussie, Vatican), quatre en Asie-Océanie (Corée du Nord, îles d'Océanie, Syrie, Taïwan) et un en Afrique (Libye).

Les groupes d'amitié assurent essentiellement des missions dans le pays étranger et des réceptions de délégations de son parlement. Ces actions sont encadrées par plusieurs règles, notamment :

  • leur nombre est limité en fonction des crédits disponibles ;
  • le nombre de participants est également limité ;
  • les demandes de mission et de réception doivent être approuvées par la délégation chargée des activités internationales, puis par le Bureau ;
  • les missions à l’étranger des groupes d’amitié français donnent lieu à un rapport.

Les autres activités sont constituées :

  • d'entretiens avec des personnalités (ambassadeurs, spécialistes, associations, entreprises...) ;
  • de participation aux actions de coopération de l'Assemblée ;
  • de coopération décentralisée (jumelage entre villes, par exemple).

Quelles sont les critiques contre les groupes d'amitié ?

L'existence de ces groupes d'amitié parlementaires est remise en cause. Certains experts les considèrent surtout symboliques voire inutiles, les relations internationales restant le domaine réservé du Président de la République.

Par ailleurs, la naissance ou les activités de certains groupes ont fait l'objet de débats dans un contexte de conflits (groupes France-Russie ou France-Syrie par exemple).

Les groupes interparlementaires d'amitié existent aussi au Sénat. Ils contribuent notamment au projet de coopération décentralisée et facilitent les contacts entre les sénateurs et les Français hors de France. 

ll existe aujourd'hui 81 groupes interparlementaires d'amitié (21 groupes régionaux et 60 groupes "mono-pays") en lien avec 190 États.