Rapport d'information (...) sur l'autonomie alimentaire des outre-mer

Remis le :

Auteur(s) : Marc Le Fur ; Estelle Youssouffa

Auteur(s) moral(aux) : Assemblée nationale. Délégation aux outre-mer

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Le rapport dresse un état des lieux de la dépendance des territoires ultramarins aux importations. Il constate que la deuxième zone économique exclusive (ZEE) au monde importe 70% de son poisson et que les outre-mer qui nourrissaient jadis la « métropole » à l’époque coloniale ont basculé dans une dépendance aux importations à la fin du vingtième siècle, lorsque les habitudes alimentaires ont évolué vers une uniformisation, du fait de la mondialisation.

Quatre axes de préconisations sont présentés :

  • évolutions culturelles et structurelles ;
  • quelques pistes spécifiques à Mayotte ;
  • rétablir l'équité en matière phytosanitaire ;
  • protéger les ZEE et favoriser la pêche.

 

INTRODUCTION

PREMIÈRE PARTIE : DES OUTRE-MER ENCORE TROP DÉPENDANTS DES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES

I. UNE DÉPENDANCE ALIMENTAIRE QUI S’EST GÉNÉRALISÉE
A. LES OUTRE-MER SONT POURTANT DES TERRES FERTILES 
1. Des conditions physiques et climatiques idéales 
2. Des territoires qui, jadis, nourrissaient la « métropole » 

B. DES TERRITOIRES DEVENUS IMPORTATEURS ALIMENTAIRES 
1. Un tournant pris à la fin du vingtième siècle
2. Un changement radical en une génération 
3. Une évolution des habitudes alimentaires 

C. CONTRAINTES TERRITORIALES ET SPÉCIFICITÉS LOCALES 
1. Des territoires isolés et souvent de tailles réduites 
2. Un modèle basé sur des exportations « historiques » 
3. Une diversité de territoires et de situations 

II. LA DEUXIÈME ZEE AU MONDE IMPORTE 70 % DE SON POISSON 
A. LES OUTRE-MER SOUS-EXPLOITENT LES OCÉANS
1. Une pêche trop artisanale 
2. Des habitudes alimentaires inadaptées 
3. Il est impératif de former les jeunes

B. LA NÉCESSITÉ DE RENOUVELER LES FLOTTILLES DE PÊCHE 
1. Les inconvénients d’une flotte vieillissante
2. 2022 : feu vert et financement de l’Union européenne 
3. Les difficultés de mise en œuvre 
4. 2023 : une fin de non-recevoir de la part de l’Union européenne 
5. Les contradictions de l’Union européennes en matière de pêche

DEUXIÈME PARTIE : LES SITUATIONS OPPOSÉES DES ÎLES DE L’OCÉAN INDIEN 

I. UNE AGRICULTURE DIVERSIFIÉE ET PERFORMANTE À LA RÉUNION 
A. DES CONDITIONS FAVORABLES 
1. Un département aux caractéristiques proches de la moyenne nationale 
2. Une forte capacité à produire localement 
3. Le cas particulier du riz, aliment de base essentiellement importé 
4. Des flux d’importations qui restent importants 

B. LES DIFFICULTÉS AUXQUELLES SE HEURTE LA RÉUNION 
1. Le manque de main d’œuvre et de foncier brident l’agriculture 
2. Peu de structures coopératives et des banques frileuses 
3. La concurrence des produits dits « de dégagement » 
4. Les difficultés d’accès aux herbicides, insecticides et fongicides
 
C. LA PROTECTION DU POUVOIR D’ACHAT DES RÉUNIONNAIS 
1. Une île pionnière en matière de Bouclier qualité prix (BQP)
2. Un dispositif reconnu comme efficace 
3. Le rôle ambigu de l’octroi de mer

D. LA PÊCHE 
1. Un secteur trop artisanal 
2. Une flotte vieillissante difficile à renouveler 
3. Une activité pourtant capable d’exporter 

II. MAYOTTE, UNE TERRE FERTILE CONFRONTÉE À DES HANDICAPS 
A. UNE AGRICULTURE VIVRIÈRE ÉMIETTÉE
1. De petites surfaces pour des agriculteurs pauvres et peu formés 
2. Un mode de distribution qui échappe aux statistiques 

B. LES CONTRAINTES LIÉES À L’AFFLUX MIGRATOIRE 
1. Un contexte défavorable 
2. L’insécurité : une obsession et une réalité

C. DES DIFFICULTÉS STRUCTURELLES 
1. Le défi de trouver des financements pour s’installer 
2. Des produits parfois dangereux à consommer 
3. L’eau commence à manquer à Mayotte 
4. Des aides et subventions agricoles non entièrement consommées 
5. Les déficiences du Bouclier qualité prix (BQP) mahorais 

D. UN RAPPORT À LA MER CONTRARIÉ 
1. Une desserte maritime largement perfectible 
2. Un port à moderniser pour répondre aux enjeux de développement 
3. La problématique du renouvellement de la flotte de pêche 
4. Le potentiel halieutique doit être exploité par les Mahorais 
5. La pêche illégale à Mayotte 

E. UNE FORTE DÉPENDANCE AUX IMPORTATIONS 
1. Des importations de légumes qui ne fléchissent pas
2. Le riz : un produit de base bénéficiant d’une certaine stabilité 
3. Les importations de fruits : une hausse prodigieuse 
4. Les importations de viande : une hausse suivie d’une stabilisation 
5. Au bilan, des taux de couverture inégaux et assez faibles 

TROISIÈME PARTIE : LES ANTILLES 

I. LA GUADELOUPE 
A. UN SECTEUR AGRICOLE EN MANQUE DE DYNAMISME 
1. Le vieillissement des chefs d’exploitation 
2. Des jeunes agriculteurs de moins en moins nombreux 
3. Un secteur de la pêche vieillissant et peu attractif 
4. Un territoire contraignant pour la production agricole 

B. LES CONTRAINTES QUI FAVORISENT L’IMPORTATION
1. Une place prépondérante de la canne à sucre 
2. Les aides du POSEI ne favorisent pas la diversification 
3. Des taux de couverture intermédiaires et homogènes 
4. Une demande pour les produits importés plus forte 
5. Un déficit commercial lié aux exportations et aux habitudes alimentaires 

II. LA MARTINIQUE
A. UNE AGRICULTURE VIEILLISSANTE 
1. Le vieillissement de la population 
2. Une pêche quasiment à l’abandon 
3. L’élevage en forte régression 
4. Des contraintes géophysiques sur la production agricole
 
B. UN RECOURS GRANDISSANT AUX IMPORTATIONS 
1. Des taux de couverture contrastés selon les produits 
2. Le déficit de la balance commerciale 
3. Un secteur agro-alimentaire parmi les plus dynamiques des outre-mer 
4. Des aides concentrées sur les cultures d’exploitation 

III. SAINT-MARTIN 
A. UN SECTEUR AGRICOLE QUI A PÉRICLITÉ
1. Une chute importante du nombre d’exploitations
2. Les obstacles structurels à la stabilité du secteur agricole 
3. L’élevage : une filière centrale mais dont l’activité diminue

B. L’ABSENCE D’UNE VÉRITABLE FILIÈRE PÊCHE

IV. SAINT-BARTHÉLEMY 
A. UNE AGRICULTURE TRÈS LIMITÉE
1. Une augmentation limitée mais réelle du nombre d’exploitations 
2. Un manque d’eau préjudiciable
3. Une volonté de la collectivité de développer l’agriculture
 
B. LA PÊCHE : UNE ACTIVITÉ EN PLEINE STRUCTURATION 
1. Une filière qui retrouve un certain dynamisme 
2. L’aide attendue de la collectivité
 

QUATRIÈME PARTIE : LA SITUATION CONTRASTÉE DES TERRITOIRES DU PACIFIQUE 

I. LA NOUVELLE CALÉDONIE 
A. DES CONDITIONS FAVORABLES À L’AGRICULTURE 
1. Un grand dynamisme agricole 
2. Les avantages d’une grande décentralisation
3. Une pêche performante 

B. DES FREINS AU DÉVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE 
1. Un paradoxal manque de foncier 
2. Les rares terres disponibles sont très convoitées

C. UN TAUX DE COUVERTURE VARIABLE 
1. Les résultats disparates de l’élevage 
2. Une marge de progression pour les fruits et légumes 
3. Une faible production de céréales malgré un plan volontariste

II. WALLIS ET FUTUNA 
A. DES TERRES D’IMPORTATION PLUS QUE DE PRODUCTION 
1. Une très grande dépendance aux produits importés 
2. Une terre très fertile mais peu cultivée
3. Les spécificités de l’élevage porcin 

B. UNE RESSOURCE HALIEUTIQUE EXPLOITÉE PAR D’AUTRES 
1. Une pêche artisanale qui pourrait être développée 
2. Une zone maritime qui doit être mieux contrôlée
3. Les contraintes liées à la desserte maritime de l’archipel 

C. UN ENJEU DE SANTÉ PUBLIQUE

III. LA POLYNÉSIE FRANÇAISE
A. UNE PRODUCTION ALIMENTAIRE LOCALE INSUFFISANTE
1. Malgré une autoconsommation non négligeable, la Polynésie dépend des importations 
2. Une pêche plus active que dans d’autres territoires 
3. Des nuances à apporter selon les archipels 
4. Des sources d’approvisionnement diversifiées 
5. Une desserte maritime globalement satisfaisante 

B. L’ABANDON DE L’ALIMENTATION TRADITIONNELLE
1. L’évolution des habitudes alimentaires 
2. Le développement des pathologies liées à l’obésité 

C. LES DIFFICULTÉS D’INSTALLATION DES JEUNES AGRICULTEURS
1. Des tensions perceptibles sur le foncier en Polynésie 
2. Une formation et un accompagnement encore insuffisants 
3. Une filière bio très limitée 
4. Les agriculteurs Polynésiens moins aidés que d’autres 

D. UN PLAN VOLONTARISTE DU GOUVERNEMENT LOCAL
1. Un schéma directeur agricole 2021-2030 ambitieux 
2. Le développement de la filière halieutique 
3. Une autonomie avantageuse
 

CINQUIÈME PARTIE : LES CAS PARTICULIERS DE LA GUYANE ET DE SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON

I. LA GUYANE 
A. UNE GRANDE DÉPENDANCE AUX IMPORTATIONS 
1. Une tendance générale à la dépendance aux importations 
2. Des importations de viande en constante augmentation 
3. Une forte hausse de la demande de légumineuses 
4. Une demande de fruits en augmentation depuis 2009 
5. Des fluctuations importantes pour la demande de céréales 

B. UN IMPORTANT POTENTIEL AGRICOLE
1. Un dynamisme démographique 
2. Un territoire ayant un important foncier inexploité 
3. L’urbanisation favorise la consommation de produits importés

C. UNE MARGE DE PROGRESSION EN MATIÈRE DE PÊCHE 
1. Des efforts en cours pour renouveler la flotte de pêche 
2. La nécessaire lutte contre la pêche clandestine

II. SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON 
A. UNE ACTIVITÉ AGRICOLE ENCORE TROP FAIBLE
1. Des conditions climatiques défavorables 
2. Une production maraîchère en augmentation ces dernières années 

B. UNE ÉCONOMIE LARGEMENT IMPORTATRICE
1. Des exportations dépendantes des campagnes de pêche 
2. Une filière « viandes » marquée par les importations
3. Un taux de couverture évolutif pour les cultures maraîchères

C. UNE RICHESSE HALIEUTIQUE SOUS-EXPLOITÉE
1. Une contraction historique de la pêche industrielle 
2. Une ressource pourtant importante 

SIXIÈME PARTIE : LES PISTES DE RÉFLEXION DE LA MISSION D’INFORMATION

I. L’AGRICULTURE ULTRAMARINE : DE LA TERRE ET DES HOMMES
1. Un sujet récurrent : le manque de foncier 
2. Valoriser la ressource humaine de l’agriculture ultramarine

II. LES CONTRAINTES MATÉRIELLES À SURMONTER
1. La question des produits phytosanitaires 
2. Le nécessaire renouvellement des flottilles de pêche

III. AUTONOMIE ALIMENTAIRE ET VIE CHÈRE : DEUX SUJETS CONNEXES 
1. Les importations contribuent-elles à la cherté de la vie ? 
2. Les marchés étroits ne permettent pas les économies d’échelle 

IV. RÉCAPITULATIF DES PRÉCONISATIONS DES RAPPORTEURS
1. Évolutions culturelles et structurelles
2. Quelques pistes spécifiques à Mayotte 
3. Rétablir l’équité en matière phytosanitaire 
4. Protéger les ZEE et favoriser la pêche 

EXAMEN PAR LA DÉLÉGATION 
ANNEXES 
I. LISTE DES AUDITIONS 
II. CONTRIBUTIONS