Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de m'exprimer aujourd'hui dans le cadre de ce salon IT COMDEX. C'est en effet pour moi l'occasion de m'adresser à vous, -chefs d'entreprise, journalistes, responsables informatiques et multimédia-, qui êtes les acteurs d'une révolution technologique et économique : l'entrée dans ce que l'on désigne communément comme " la société de l'information ".
L'enjeu économique de la mutation en cours est considérable.
Dans les secteurs de l'information se noue déjà la croissance d'aujourd'hui et se prépare celle de demain. C'est là que se trouvent les gisements d'emplois qui se sont taris dans certaines industries traditionnelles. C'est là que se joue notre avenir.
Cette année, le taux de croissance du marché des télécommunications sera, dans notre pays, le double du taux de croissance moyen de notre économie, ce qui se traduit déjà par la création de milliers d'emplois. L'innovation technologique et commerciale, renforcée par l'ouverture des télécommunications à la concurrence depuis le 1er janvier, va encore accélérer ce mouvement.
L'informatique, l'audiovisuel et les télécommunications représentent en France un marché de près de 500 milliards de francs : autant que le marché de l'automobile entendu au sens large. Envisagés globalement, ces trois marchés connaissent, dans notre pays, un essor spectaculaire -près de 8% par an en moyenne.
Au plan mondial, ces trois secteurs représenteront plus de 15 000 milliards de francs en l'an 2000. La révolution des technologies de l'information constitue donc bien le phénomène économique majeur de cette fin de siècle.
Le développement de l'industrie et des services liés aux technologies de l'information dans notre pays constitue un élément déterminant de la bataille pour l'emploi. Ainsi, dans le seul secteur de l'informatique, l'emploi a cru en France, en 1997, de 7,8 % pour les sociétés de services, et de près de ll% pour les constmcteurs. Il est vrai que ce marché est en pleine expansion : quand près de 20% des foyers français possèdent désormais un micro-ordinateur, quand plus d'un million et demi de nos concitoyens utilisent Internet, -Internet dont l'utilisation croît de manière exponentielle dans notre pays-, il n'est plus temps de parler, comme on le fait encore ici ou là, de phénomène marginal.
La France rattrape son retard initial de façon spectaculaire. Je m'en réjouis.
Au-delà de ces aspects économiques et technologiques, la montée des puissances des technologies de l'information représente un véritable enjeu de société.
Ces technologies bouleversent la manière dont les entreprises produisent, communiquent et vendent, la façon dont les salariés travaillent.
Leur essor et celui des réseaux d'information entraînent des bouleversements profonds, qui affectent nos modes de production et d'échange, notre manière d'apprendre, de travailler, ou de nous distraire.
De cet enjeu capital -économique bien sûr, mais aussi éducatif, culturel et social-, enjeu qui détermine en partie la puissance économique et le rayonnement culturel de la France du siècle prochain, le Gouvernement entier est conscient.
Et j'ai souhaité m'engager personnellement.
D'abord, par une action de sensibilisation et de mobilisation du pays : c'est là tout le sens du message que j'ai exprimé le 25 août dernier à Hourtin.
Ensuite, de manière volontariste, par un programme d'action gouvernemental ambitieux, rendu public le 16 janvier, à l'issue d'un premier comité interministériel qui a permis d'impliquer l'ensemble du Gouvernement.
Notre démarche visait à distinguer clairement les priorités sur lesquelles concentrer l'action de l'Etat : l'éducation et la formation, le renforcement de notre présence culturelle dans le multimédia et sur les nouveaux réseaux, la modernisation de l'administration, la sensibilisation des entreprises aux grandes priorités dans le développement des technologies de l'information, la politique d'innovation et de technologie, et une régulation protectrice face au développement de la société de l'information.
Cet engagement se traduit par des mesures concrètes : un milliard de francs a ainsi été réparti entre des dispositifs d'aide au capital-risque, des fonds d'amorçage pour favoriser la diffusion de nos innovations et un dispositif de soutien de l'Etat à1 effort d'équipement des établissements scolaires engagé par les collectivités locales.
De même, la modernisation de l'Etat, sa mise en réseau et le coup d'accélérateur que j'ai entendu donner à sa présence sur Internet produiront, j'en suis sûr, un réel effet d'entraînement sur votre activité.
En ce qui concerne le nécessaire assouplissement de notre cadre réglementaire en matière de cryptologie, j'ai annoncé, et je le confirme devant vous, que le seuil de la cryptologie modérée, pour laquelle la liberté d'utilisation doit être totale, sera rapidement relevé à 56 bits.
Parce que le développement des industries et des services des technologies de l'information et du commerce électronique sont des enjeux mondiaux, le Gouvernement participera de manière active et constmctive aux négociations européennes et internationales sur ces sujets. Nous voulons mettre en place des règles harmonisées et stables, favorables à nos entreprises et à nos consommateurs et compatibles avec nos traditions juridiques et culturelles.
Vous le constatez : l'Etat s'est résolument engagé dans cette bataille. En préparant l'avenir du pays, il a pris ses responsabilités. Mais il l'a fait de façon moderne.
L'action publique évolue. Dans ces secteurs, le temps n'est pas aux grands programmes d'investissement publics. Ma vision n'est pas celle d'un Etat qui se substituerait à l'action dynamique des entreprises, mais celle d'un Etat qui est à vos côtés, qui facilite votre travail, qui donne l'exemple. Et qui vous consulte, aussi, de manière régulière.
Avant toute décision publique, je souhaite que l'on prenne en compte vos contributions et vos besoins. Tel est l'objet du débat engagé par Dominique STRAUSS-KAHN sur le commerce électronique, à partir du rapport de Francis LORENTZ.
De même, vous le savez, le Gouvernement a décidé d'organiser avant la fin de l'année une large consultation sur notre politique en matière de cryptologie. Il faudra en effet faire le point sur la mise en place du nouveau cadre réglementaire français, ainsi que sur l'avancement des discussions internationales et des solutions technologiques en ce domaine.
Cette politique volontariste, le Gouvernement l'a voulue tendue vers un objectif : valoriser les atouts considérables de notre pays.
Si la France est la quatrième puissance économique mondiale, c'est parce qu'elle est une grande nation d'industries et de services, et notamment dans les secteurs des technologies de l'information et de la communication.
J'ai la conviction que la France sera un acteur de premier plan de cette nouvelle révolution économique et technologique qui s'amorce. Pour cela, plus que jamais, notre pays doit s'ouvrir au monde, s'affirmer sur cette scène économique nouvelle et qui conditionne l'avenir ; ses entreprises doivent se montrer conquérantes sur les nouveaux marchés. Il ne s'agit pas pour nous -comme je l'entends parfois dire ici ou là-, seulement de consommer, mais de participer à la production de ces nouveaux biens et services qui structurent l'économie mondiale et qui le feront plus encore dans les années qui viennent.
Tout cela est non seulement possible, mais déjà en marche.
Quelques exemples en témoignent et permettent de mesurer les potentialités qui sont les nôtres.
Thomson Multimédia occupe la première place sur le marché américain de l'électronique grand public et a été la première à lancer un décodeur numérique aux Etats-Unis.
Avec Skybridge, dont Alcatel constitue l'acteur central, l'industrie française entend être présente, aux côtés d'autres acteurs, sur les futures autoroutes spatiales de l'information. Dans ce domaine, comme dans beaucoup d'autres, nous veillerons, avec nos partenaires européens, à ce qu'une offre pluraliste soit possible, pour éviter tout monopole, ou toute tentation hégémonique.
Avec le CNET, la France possède le second laboratoire de recherche en télécommunications au monde. L'INRIA est l'un des points d'appuis essentiels au développement d'lntemet en Europe, et la mission que nous allons confier à Jean-François ABRAMATIC, le président du World Wide Web Consortium, permettra d'identifier les actions concrètes à engager pour renforcer notre infrastructure Internet.
La France est le leader mondial pour les cartes à puce, avec GemPlus, Schlumberger et Bull. Le premier opérateur mondial de chaînes de télévision cryptées est français, -c'est Canal Plus.
Le modèle économique du kiosque, développé pour le Minitel, constitue une solution autour de laquelle une partie des applications commerciales d'lntemet sont en train de se développer, notamment par des acteurs français ; l'existence ancienne du Minitel permet à nos entreprises de trouver face à elles des utilisateurs familiarisés depuis longtemps avec les services en ligne et le commerce électronique.
Le succès de SGS Thomson, dans le secteur clef des composants, constitue un modèle de coopération entre l'industrie et la recherche, que nous entendons développer avec notre partenaire italien.
Grâce à une collaboration étroite avec le CEA et le CNET qui doit être prolongée, cette société a pu se hisser parmi les principaux leaders du secteur que l'on disait réservé aux américains.
Nos entreprises des technologies de l'information sont très présentes sur la scène mondiale, comme en témoignent les nombreuses prises de participation de France Télécom à l'étranger. Je pourrais poursuivre longtemps cette énumération, citer Cap Gémini, Sagem, Havas, Matra-Hachette, Lyonnaise Communication, Bouygues Télécom et bien d'autres encore. Il faudrait surtout citer toutes les petites entreprises, souvent nouvelles, dans le secteur du multimédia, dont l'innovation est constante et la créativité remarquable. Je m'arrêterais là, au risque de décevoir tous ceux que je n'ai pu citer, mais non sans vous dire que s'il est une leçon que nous devons retenir de notre passé récent, c'est qu'en matière de technologie, il n'y a pas de situation figée. Qui aurait pu dire, au début des années soixante-dix, que la France disposerait un jour de l'un des réseaux de télécommunications les plus modernes ? Qui aurait pu dire au milieu des années quatre-vingt que l'Europe imposerait la norme de téléphonie mobile numérique aujourd'hui la plus répandue dans le monde ? Notre effort commun ne doit donc pas se relâcher. Il faut plus d'entreprises françaises dans ces secteurs, toujours plus innovantes : les moyens mobilisés par le Gouvernement pour le capital-risque et l'innovation vont dans ce sens. Toutes peuvent s'appuyer sur une recherche publique et privée de haut niveau, fédérée au sein du Réseau National de Recherche en Télécommunications, opérationnel depuis le 1er janvier. Il faut aussi de plus en plus de jeunes formés à ces technologies. Je sais que certaines de vos organisations professionnelles ont déjà évoqué avec le ministère de l'Education nationale, de la recherche et de la technologie l'importante question de la pénurie actuelle de main-d'oeuvre compétente, et que des solutions pourront être élaborées en commun. Le secteur des technologies de l'information est en plein développement -et, par conséquent, en pleine stmcturation. Chaque semaine ou presque, les signes de cette dynamique font l'actualité. Il y a quelques jours, l'achat de Digital par Compaq ; puis la prise de participation majoritaire de Cegetel et Canal Plus dans AOL et Compuserve en France, qui fait du groupe français le premier fournisseur d'accès à Internet dans notre pays. A nous, chacun à notre place, de prendre toute notre part de ce formidable mouvement.
· Mesdames et Messieurs, je voulais, vous l'avez compris, vous adresser ce matin un message d'encouragement et, surtout, d'optimisme. Nous avons toutes les cartes en main pour participer activement au développement mondial des secteurs qui vont tirer la croissance. La France ne sera pas, dans la bataille de l'innovation, qui est d'abord une bataille de l'intelligence, un simple spectateur, mais, je le répète -car telle est ma conviction-, un acteur de premier plan. A vous, responsables de l'industrie et des services des technologies de l'information, il appartient de relever ce défi.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 juin 2001)
Je suis particulièrement heureux de m'exprimer aujourd'hui dans le cadre de ce salon IT COMDEX. C'est en effet pour moi l'occasion de m'adresser à vous, -chefs d'entreprise, journalistes, responsables informatiques et multimédia-, qui êtes les acteurs d'une révolution technologique et économique : l'entrée dans ce que l'on désigne communément comme " la société de l'information ".
L'enjeu économique de la mutation en cours est considérable.
Dans les secteurs de l'information se noue déjà la croissance d'aujourd'hui et se prépare celle de demain. C'est là que se trouvent les gisements d'emplois qui se sont taris dans certaines industries traditionnelles. C'est là que se joue notre avenir.
Cette année, le taux de croissance du marché des télécommunications sera, dans notre pays, le double du taux de croissance moyen de notre économie, ce qui se traduit déjà par la création de milliers d'emplois. L'innovation technologique et commerciale, renforcée par l'ouverture des télécommunications à la concurrence depuis le 1er janvier, va encore accélérer ce mouvement.
L'informatique, l'audiovisuel et les télécommunications représentent en France un marché de près de 500 milliards de francs : autant que le marché de l'automobile entendu au sens large. Envisagés globalement, ces trois marchés connaissent, dans notre pays, un essor spectaculaire -près de 8% par an en moyenne.
Au plan mondial, ces trois secteurs représenteront plus de 15 000 milliards de francs en l'an 2000. La révolution des technologies de l'information constitue donc bien le phénomène économique majeur de cette fin de siècle.
Le développement de l'industrie et des services liés aux technologies de l'information dans notre pays constitue un élément déterminant de la bataille pour l'emploi. Ainsi, dans le seul secteur de l'informatique, l'emploi a cru en France, en 1997, de 7,8 % pour les sociétés de services, et de près de ll% pour les constmcteurs. Il est vrai que ce marché est en pleine expansion : quand près de 20% des foyers français possèdent désormais un micro-ordinateur, quand plus d'un million et demi de nos concitoyens utilisent Internet, -Internet dont l'utilisation croît de manière exponentielle dans notre pays-, il n'est plus temps de parler, comme on le fait encore ici ou là, de phénomène marginal.
La France rattrape son retard initial de façon spectaculaire. Je m'en réjouis.
Au-delà de ces aspects économiques et technologiques, la montée des puissances des technologies de l'information représente un véritable enjeu de société.
Ces technologies bouleversent la manière dont les entreprises produisent, communiquent et vendent, la façon dont les salariés travaillent.
Leur essor et celui des réseaux d'information entraînent des bouleversements profonds, qui affectent nos modes de production et d'échange, notre manière d'apprendre, de travailler, ou de nous distraire.
De cet enjeu capital -économique bien sûr, mais aussi éducatif, culturel et social-, enjeu qui détermine en partie la puissance économique et le rayonnement culturel de la France du siècle prochain, le Gouvernement entier est conscient.
Et j'ai souhaité m'engager personnellement.
D'abord, par une action de sensibilisation et de mobilisation du pays : c'est là tout le sens du message que j'ai exprimé le 25 août dernier à Hourtin.
Ensuite, de manière volontariste, par un programme d'action gouvernemental ambitieux, rendu public le 16 janvier, à l'issue d'un premier comité interministériel qui a permis d'impliquer l'ensemble du Gouvernement.
Notre démarche visait à distinguer clairement les priorités sur lesquelles concentrer l'action de l'Etat : l'éducation et la formation, le renforcement de notre présence culturelle dans le multimédia et sur les nouveaux réseaux, la modernisation de l'administration, la sensibilisation des entreprises aux grandes priorités dans le développement des technologies de l'information, la politique d'innovation et de technologie, et une régulation protectrice face au développement de la société de l'information.
Cet engagement se traduit par des mesures concrètes : un milliard de francs a ainsi été réparti entre des dispositifs d'aide au capital-risque, des fonds d'amorçage pour favoriser la diffusion de nos innovations et un dispositif de soutien de l'Etat à1 effort d'équipement des établissements scolaires engagé par les collectivités locales.
De même, la modernisation de l'Etat, sa mise en réseau et le coup d'accélérateur que j'ai entendu donner à sa présence sur Internet produiront, j'en suis sûr, un réel effet d'entraînement sur votre activité.
En ce qui concerne le nécessaire assouplissement de notre cadre réglementaire en matière de cryptologie, j'ai annoncé, et je le confirme devant vous, que le seuil de la cryptologie modérée, pour laquelle la liberté d'utilisation doit être totale, sera rapidement relevé à 56 bits.
Parce que le développement des industries et des services des technologies de l'information et du commerce électronique sont des enjeux mondiaux, le Gouvernement participera de manière active et constmctive aux négociations européennes et internationales sur ces sujets. Nous voulons mettre en place des règles harmonisées et stables, favorables à nos entreprises et à nos consommateurs et compatibles avec nos traditions juridiques et culturelles.
Vous le constatez : l'Etat s'est résolument engagé dans cette bataille. En préparant l'avenir du pays, il a pris ses responsabilités. Mais il l'a fait de façon moderne.
L'action publique évolue. Dans ces secteurs, le temps n'est pas aux grands programmes d'investissement publics. Ma vision n'est pas celle d'un Etat qui se substituerait à l'action dynamique des entreprises, mais celle d'un Etat qui est à vos côtés, qui facilite votre travail, qui donne l'exemple. Et qui vous consulte, aussi, de manière régulière.
Avant toute décision publique, je souhaite que l'on prenne en compte vos contributions et vos besoins. Tel est l'objet du débat engagé par Dominique STRAUSS-KAHN sur le commerce électronique, à partir du rapport de Francis LORENTZ.
De même, vous le savez, le Gouvernement a décidé d'organiser avant la fin de l'année une large consultation sur notre politique en matière de cryptologie. Il faudra en effet faire le point sur la mise en place du nouveau cadre réglementaire français, ainsi que sur l'avancement des discussions internationales et des solutions technologiques en ce domaine.
Cette politique volontariste, le Gouvernement l'a voulue tendue vers un objectif : valoriser les atouts considérables de notre pays.
Si la France est la quatrième puissance économique mondiale, c'est parce qu'elle est une grande nation d'industries et de services, et notamment dans les secteurs des technologies de l'information et de la communication.
J'ai la conviction que la France sera un acteur de premier plan de cette nouvelle révolution économique et technologique qui s'amorce. Pour cela, plus que jamais, notre pays doit s'ouvrir au monde, s'affirmer sur cette scène économique nouvelle et qui conditionne l'avenir ; ses entreprises doivent se montrer conquérantes sur les nouveaux marchés. Il ne s'agit pas pour nous -comme je l'entends parfois dire ici ou là-, seulement de consommer, mais de participer à la production de ces nouveaux biens et services qui structurent l'économie mondiale et qui le feront plus encore dans les années qui viennent.
Tout cela est non seulement possible, mais déjà en marche.
Quelques exemples en témoignent et permettent de mesurer les potentialités qui sont les nôtres.
Thomson Multimédia occupe la première place sur le marché américain de l'électronique grand public et a été la première à lancer un décodeur numérique aux Etats-Unis.
Avec Skybridge, dont Alcatel constitue l'acteur central, l'industrie française entend être présente, aux côtés d'autres acteurs, sur les futures autoroutes spatiales de l'information. Dans ce domaine, comme dans beaucoup d'autres, nous veillerons, avec nos partenaires européens, à ce qu'une offre pluraliste soit possible, pour éviter tout monopole, ou toute tentation hégémonique.
Avec le CNET, la France possède le second laboratoire de recherche en télécommunications au monde. L'INRIA est l'un des points d'appuis essentiels au développement d'lntemet en Europe, et la mission que nous allons confier à Jean-François ABRAMATIC, le président du World Wide Web Consortium, permettra d'identifier les actions concrètes à engager pour renforcer notre infrastructure Internet.
La France est le leader mondial pour les cartes à puce, avec GemPlus, Schlumberger et Bull. Le premier opérateur mondial de chaînes de télévision cryptées est français, -c'est Canal Plus.
Le modèle économique du kiosque, développé pour le Minitel, constitue une solution autour de laquelle une partie des applications commerciales d'lntemet sont en train de se développer, notamment par des acteurs français ; l'existence ancienne du Minitel permet à nos entreprises de trouver face à elles des utilisateurs familiarisés depuis longtemps avec les services en ligne et le commerce électronique.
Le succès de SGS Thomson, dans le secteur clef des composants, constitue un modèle de coopération entre l'industrie et la recherche, que nous entendons développer avec notre partenaire italien.
Grâce à une collaboration étroite avec le CEA et le CNET qui doit être prolongée, cette société a pu se hisser parmi les principaux leaders du secteur que l'on disait réservé aux américains.
Nos entreprises des technologies de l'information sont très présentes sur la scène mondiale, comme en témoignent les nombreuses prises de participation de France Télécom à l'étranger. Je pourrais poursuivre longtemps cette énumération, citer Cap Gémini, Sagem, Havas, Matra-Hachette, Lyonnaise Communication, Bouygues Télécom et bien d'autres encore. Il faudrait surtout citer toutes les petites entreprises, souvent nouvelles, dans le secteur du multimédia, dont l'innovation est constante et la créativité remarquable. Je m'arrêterais là, au risque de décevoir tous ceux que je n'ai pu citer, mais non sans vous dire que s'il est une leçon que nous devons retenir de notre passé récent, c'est qu'en matière de technologie, il n'y a pas de situation figée. Qui aurait pu dire, au début des années soixante-dix, que la France disposerait un jour de l'un des réseaux de télécommunications les plus modernes ? Qui aurait pu dire au milieu des années quatre-vingt que l'Europe imposerait la norme de téléphonie mobile numérique aujourd'hui la plus répandue dans le monde ? Notre effort commun ne doit donc pas se relâcher. Il faut plus d'entreprises françaises dans ces secteurs, toujours plus innovantes : les moyens mobilisés par le Gouvernement pour le capital-risque et l'innovation vont dans ce sens. Toutes peuvent s'appuyer sur une recherche publique et privée de haut niveau, fédérée au sein du Réseau National de Recherche en Télécommunications, opérationnel depuis le 1er janvier. Il faut aussi de plus en plus de jeunes formés à ces technologies. Je sais que certaines de vos organisations professionnelles ont déjà évoqué avec le ministère de l'Education nationale, de la recherche et de la technologie l'importante question de la pénurie actuelle de main-d'oeuvre compétente, et que des solutions pourront être élaborées en commun. Le secteur des technologies de l'information est en plein développement -et, par conséquent, en pleine stmcturation. Chaque semaine ou presque, les signes de cette dynamique font l'actualité. Il y a quelques jours, l'achat de Digital par Compaq ; puis la prise de participation majoritaire de Cegetel et Canal Plus dans AOL et Compuserve en France, qui fait du groupe français le premier fournisseur d'accès à Internet dans notre pays. A nous, chacun à notre place, de prendre toute notre part de ce formidable mouvement.
· Mesdames et Messieurs, je voulais, vous l'avez compris, vous adresser ce matin un message d'encouragement et, surtout, d'optimisme. Nous avons toutes les cartes en main pour participer activement au développement mondial des secteurs qui vont tirer la croissance. La France ne sera pas, dans la bataille de l'innovation, qui est d'abord une bataille de l'intelligence, un simple spectateur, mais, je le répète -car telle est ma conviction-, un acteur de premier plan. A vous, responsables de l'industrie et des services des technologies de l'information, il appartient de relever ce défi.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 juin 2001)