Texte intégral
Mister Secretary [Dr Patricio BERNAL, directeur exécutif de la commission océanographique internationale] ; Misters And Misses Ministers [ministres de l'environnement, ou de domaines proches, des différents pays présents] ; Misters and Misses the Ambassadors, Doctors [en particulier Mme le Docteur Biliana CICIN-SAIN, de l'Université du Delaware] ; Members of Non-Governmental Associations, Ladies and Gentleman,
It is a great honor for me to be welcomed here at UNESCO for the Global Conference on Oceans, Coasts and Islands, taking place in Paris for the third time after 2001 and 2003, and I would like to thank every participant for their time and ideas in helping us preserve the marine environnement of our oceans, coasts and Islands. I hope that this conference that I am opening will help us adress the issues at hand, which can only be done in an international setting of all good wills.
Vous me permettrez de poursuivre cette allocution en français, et de vous exposer nos attentes dans le domaine de l'océan et de son environnement.
La gestion durable des océans, des zones côtières et des îles, est une question essentielle pour le devenir de notre planète.
Principale source de protéines pour plus d'un milliard de personnes, les mers et les océans doivent être efficacement protégés contre les diverses menaces auxquelles ils sont exposés :
- les dégradations côtières liées à la pression démographique ;
- les pollutions de toutes origines (tellurique, maritime, atmosphérique) ;
- la surexploitation des ressources halieutiques ;
- ou l'introduction d'espèces non indigènes.
Je pourrais certainement allonger la liste. Mais, c'est sur les conséquences, qu'il faut ouvrir les yeux.
Je suis certaine qu'il y a aujourd'hui une prise de conscience. La Conférence à laquelle vous participez, en offre une illustration supplémentaire.
Ayant une zone maritime à la fois considérable (plus de 10 millions de Km2 ) et répartie sur les trois océans, la France est très directement concernée par la gestion durable des océans. Elle s'implique fortement dans la recherche et la mise en oeuvre de solutions à la hauteur du défi auquel nous sommes collectivement confrontés.
A ce titre, je voudrais commencer par évoquer ce que le Gouvernement français a mis en oeuvre depuis 2002.
La Gestion Intégrée des Zones Côtières est une démarche qui vise à associer l'ensemble des acteurs de la mer autour de projets, en posant clairement la question de la place de la préservation et de l'économique. Dans ce secteur, le Gouvernement français a lancé en 2005 un appel à projets pour la Gestion Intégrée des Zones Côtières, et a sélectionné à l'été 2005 vingt cinq projets qui seront mis en oeuvre dans les prochaines années. Nous avons également été confrontés au problème de la pollution. Chacun se souviendra des catastrophes de l'Erika en 1999 et du Prestige en 2002, qui ont durement affecté la France et ses voisins. Depuis 2002, la France, avec l'appui de ses partenaires européens, a mis en place un dispositif de surveillance pour détecter les pollutions d'origine maritime.
Notre pays a également recours au déroutement systématique des navires pollueurs, qui sont astreints à une caution et font l'objet de poursuites systématiques lorsque la pollution est volontaire. Je me réjouis de constater que de nombreux pays appliquent une politique tout aussi vigilante que la France.
Mon ministère est également fortement impliqué dans une Loi sur les Parcs Naturels, qui comporte la création des Parcs Naturels Marins. Ces Parcs Naturels Marins seront dotés de moyens importants, y compris de police, et leur préservation fera l'objet d'une très large concertation avec tous les acteurs politiques et professionnels concernés.
Conformément à ses engagements internationaux au sein des Conventions de protection des mers régionales, la France défend la création d'un réseau d'aires marines protégées dans les eaux internationales de la Méditerranée, de l'Atlantique, des Caraïbes et de l'Océan indien.
Au niveau national, le plan d'action mer de la stratégie nationale pour la biodiversité fixe l'objectif de créer une dizaine de parcs naturels marins pour constituer rapidement un réseau significatif qui constituera un outil complémentaire à la mise en oeuvre du réseau Natura 2000 en mer.
Bien sûr, l'Union Européenne est présente dans chacune de nos actions, et la Stratégie Marine Européenne en cours d'élaboration fait partie des sujets qui me tiennent tout particulièrement à coeur. Voici ce que la France, de son côté, a tenté de mettre en oeuvre pour préserver les océans et la mer. Bien sûr notre pays, pas plus qu'aucun autre, ne pourra agir seul. C'est tous ensemble que nous devons nous attacher à cette tâche, en profitant des expériences des autres pays, et en définissant ensemble ce que nous voulons faire des sept dixièmes de la surface du globe qui sont recouverts d'eau salée.
La 3ème Conférence Internationale consacrée aux Océans, aux Zones Côtières et aux Iles y contribuera très certainement.
Que faisons-nous et que voulons-nous faire pour nos océans ?
Vous allez aborder, au cours de vos discussions, deux questions clés : comment prévenir les risques de catastrophes? Et comment protéger les écosystèmes marins contre les effets indésirables de l'action de l'homme ?
1°) Je commencerais par la prévention des risques, car il y a un an à peine, souvenez-vous, le monde entier venait d'assister, impuissant, au terrible tsunami qui avait secoué l'Océan indien.
Qu'avons-nous fait pour que de pareilles catastrophes ne se reproduisent pas ?
La communauté internationale a réagi très vite. Il faut le saluer.
Dès la Conférence de Kobé en janvier 2005, elle a décidé de mettre en place, à terme, des systèmes régionaux de veille et d'alerte à vocation multirisque. Dans une première étape, l'accent a été mis sur les tsunamis, en s'inspirant de ce qui existe déjà dans le Pacifique, sous l'égide de l'UNESCO. L'Océan Indien, naturellement prioritaire, dispose d'ores et déjà d'un dispositif intermédiaire. La France y participe, au travers du Centre national de la Réunion, qui apporte son soutien aux pays riverains du sud-ouest de l'Océan Indien. La France s'implique aussi dans la mise en place des autres dispositifs régionaux ; notamment dans les Antilles et en Méditerranée.
Ces mesures à caractère régional sont indispensables.
Toutefois, elles ne dispensent pas les Etats d'appliquer une politique nationale de prévention.
La France a décidé de le faire avec le programme national de prévention du risque sismique adopté en 2005.
Je suis convaincue de la nécessité d'une approche globale des risques naturels. Celle-ci impose de développer des procédures d'alerte précoce.
Il s'agit à la fois d'une prévention à caractère très concret, ainsi que d'un ensemble de dispositions couvrant tout le spectre de la veille à l'alerte. Pour progresser plus vite dans cette voie, nous avons intérêt à faire périodiquement le point et à échanger.
Je suis donc très reconnaissante au Gouvernement allemand d'accueillir, en mars prochain, à Bonn, une conférence internationale sur les systèmes d'alerte précoce.
La prévention des risques ne se limite bien sûr pas aux tsunamis, aussi importante que soit cette question. Je tiens en particulier à rappeler que la communauté internationale a beaucoup fait pour améliorer la sécurité maritime et la prévention de la pollution des mers.
Enfin, je crois que nous avons à engager le combat sur un nouveau front, celui de l'érosion marine. Il me paraît, en effet, nécessaire de prévoir le risque de submersion que l'élévation du niveau des mers et océans, due notamment au réchauffement climatique, fait peser sur les petits Etats insulaires.
Nous savons ce qu'il faut faire et disposons d'une stratégie adoptée à Maurice, en 2005.
Il s'agit maintenant de la mettre en oeuvre car s'il y a urgence à intensifier nos efforts pour lutter contre le changement climatique, il y a aussi nécessité d'intégrer ses impacts dans nos politiques d'aménagement du territoire notamment. Les Etats insulaires, et je vois qu'ils sont représentés ici, peuvent compter sur la France pour les soutenir.
2°) Comment protéger la biodiversité contre les effets indésirables de l'action humaine ? Tel est le second sujet dont je voudrais maintenant vous parler.
Répétons-le : l'activité humaine a sa place dans les océans, mais elle fait peser de lourdes menaces sur la biodiversité marine si elle n'est pas maîtrisée.
Songez au réchauffement climatique, qui endommage des systèmes physiques ou biologiques marins, comme les atolls ou les coraux, qui ont des capacités d'adaptation limitées.
Pensez à la surexploitation des ressources halieutiques, qui constitue aujourd'hui un important sujet de préoccupation.
Alors, que faisons-nous ?
Dans le domaine de la protection des espèces, la communauté internationale a pris des mesures pour assurer la conservation d'espèces marines comme les tortues, les cétacés, ou certaines espèces de poissons tels que les requins ou les esturgeons.
La France et ses partenaires se sont fortement engagés dans la poursuite de négociations sur la fin de la chasse à la baleine.
Grâce à la Convention sur la Diversité Biologique, la communauté internationale a aussi élargi son approche du problème, complétant la protection d'espèces cibles par celle des écosystèmes. C'est en fonction de cette nouvelle approche, que les Etats créent des aires marines protégées.
Je souhaite que la ratification de la Convention sur la Diversité Biologique puisse se poursuivre auprès de tous les Etats de la communauté internationale.
La coopération que des Etats établissent avec les pays du Sud revêt elle aussi une grande importance dans la lutte pour la protection de la biodiversité marine.
A titre d'exemple, la France, qui est l'un des membres fondateurs de l'Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI), finance un projet fédérant 15 Etats et territoires du Pacifique Sud autour de la mise en oeuvre d'une stratégie régionale de conservation des récifs coralliens.
En évoquant quelques unes des initiatives et mesures prises aux niveaux international, européen ou national, je voulais simplement vous montrer que la protection de la biodiversité marine mobilise les responsables politiques. Mais, nous avons encore de grands progrès
à faire.
Vous savez, comme moi, que dans les eaux hors juridiction nationale, il n'est, pour le moment, pas possible de créer des aires protégées.
C'est une lacune grave. Le Président Jacques Chirac avait alerté l'opinion publique et la communauté scientifique, lors de la Conférence internationale sur la biodiversité, qui s'est tenue ici, à l'UNESCO, en janvier 2005.
Je suis heureuse que son appel ait été entendu.
L'Assemblée Générale des Nations Unies a en effet décidé de se pencher sur le problème avec l'ouverture de discussions sur la Gouvernance en Haute Mer (High Sea Governance). Les océans contiennent de très grandes richesses, et la question de leur exploitation au profit de l'humanité est légitime, elle se posera d'ailleurs de toutes façons, que nous le voulions ou non.
Mais elle ne peut trouver de réponse acceptable qu'à deux conditions :
- d'abord, qu'elle ait lieu dans une logique durable et de préservation, avec la création notamment de zones naturelles protégées ;
- ensuite, que nul ne puisse en être exclu (« Access and Benefit Sharing ») ;
Mesdames, Messieurs, c'est à vous que revient maintenant la parole et aussi la responsabilité de faire avancer la réflexion internationale sur la protection des océans.
Vous êtes investis d'une mission à la fois lourde et enthousiasmante.
Je vous souhaite le plein succès dans vos travaux.
Je vous remercie.
It is a great honor for me to be welcomed here at UNESCO for the Global Conference on Oceans, Coasts and Islands, taking place in Paris for the third time after 2001 and 2003, and I would like to thank every participant for their time and ideas in helping us preserve the marine environnement of our oceans, coasts and Islands. I hope that this conference that I am opening will help us adress the issues at hand, which can only be done in an international setting of all good wills.
Vous me permettrez de poursuivre cette allocution en français, et de vous exposer nos attentes dans le domaine de l'océan et de son environnement.
La gestion durable des océans, des zones côtières et des îles, est une question essentielle pour le devenir de notre planète.
Principale source de protéines pour plus d'un milliard de personnes, les mers et les océans doivent être efficacement protégés contre les diverses menaces auxquelles ils sont exposés :
- les dégradations côtières liées à la pression démographique ;
- les pollutions de toutes origines (tellurique, maritime, atmosphérique) ;
- la surexploitation des ressources halieutiques ;
- ou l'introduction d'espèces non indigènes.
Je pourrais certainement allonger la liste. Mais, c'est sur les conséquences, qu'il faut ouvrir les yeux.
Je suis certaine qu'il y a aujourd'hui une prise de conscience. La Conférence à laquelle vous participez, en offre une illustration supplémentaire.
Ayant une zone maritime à la fois considérable (plus de 10 millions de Km2 ) et répartie sur les trois océans, la France est très directement concernée par la gestion durable des océans. Elle s'implique fortement dans la recherche et la mise en oeuvre de solutions à la hauteur du défi auquel nous sommes collectivement confrontés.
A ce titre, je voudrais commencer par évoquer ce que le Gouvernement français a mis en oeuvre depuis 2002.
La Gestion Intégrée des Zones Côtières est une démarche qui vise à associer l'ensemble des acteurs de la mer autour de projets, en posant clairement la question de la place de la préservation et de l'économique. Dans ce secteur, le Gouvernement français a lancé en 2005 un appel à projets pour la Gestion Intégrée des Zones Côtières, et a sélectionné à l'été 2005 vingt cinq projets qui seront mis en oeuvre dans les prochaines années. Nous avons également été confrontés au problème de la pollution. Chacun se souviendra des catastrophes de l'Erika en 1999 et du Prestige en 2002, qui ont durement affecté la France et ses voisins. Depuis 2002, la France, avec l'appui de ses partenaires européens, a mis en place un dispositif de surveillance pour détecter les pollutions d'origine maritime.
Notre pays a également recours au déroutement systématique des navires pollueurs, qui sont astreints à une caution et font l'objet de poursuites systématiques lorsque la pollution est volontaire. Je me réjouis de constater que de nombreux pays appliquent une politique tout aussi vigilante que la France.
Mon ministère est également fortement impliqué dans une Loi sur les Parcs Naturels, qui comporte la création des Parcs Naturels Marins. Ces Parcs Naturels Marins seront dotés de moyens importants, y compris de police, et leur préservation fera l'objet d'une très large concertation avec tous les acteurs politiques et professionnels concernés.
Conformément à ses engagements internationaux au sein des Conventions de protection des mers régionales, la France défend la création d'un réseau d'aires marines protégées dans les eaux internationales de la Méditerranée, de l'Atlantique, des Caraïbes et de l'Océan indien.
Au niveau national, le plan d'action mer de la stratégie nationale pour la biodiversité fixe l'objectif de créer une dizaine de parcs naturels marins pour constituer rapidement un réseau significatif qui constituera un outil complémentaire à la mise en oeuvre du réseau Natura 2000 en mer.
Bien sûr, l'Union Européenne est présente dans chacune de nos actions, et la Stratégie Marine Européenne en cours d'élaboration fait partie des sujets qui me tiennent tout particulièrement à coeur. Voici ce que la France, de son côté, a tenté de mettre en oeuvre pour préserver les océans et la mer. Bien sûr notre pays, pas plus qu'aucun autre, ne pourra agir seul. C'est tous ensemble que nous devons nous attacher à cette tâche, en profitant des expériences des autres pays, et en définissant ensemble ce que nous voulons faire des sept dixièmes de la surface du globe qui sont recouverts d'eau salée.
La 3ème Conférence Internationale consacrée aux Océans, aux Zones Côtières et aux Iles y contribuera très certainement.
Que faisons-nous et que voulons-nous faire pour nos océans ?
Vous allez aborder, au cours de vos discussions, deux questions clés : comment prévenir les risques de catastrophes? Et comment protéger les écosystèmes marins contre les effets indésirables de l'action de l'homme ?
1°) Je commencerais par la prévention des risques, car il y a un an à peine, souvenez-vous, le monde entier venait d'assister, impuissant, au terrible tsunami qui avait secoué l'Océan indien.
Qu'avons-nous fait pour que de pareilles catastrophes ne se reproduisent pas ?
La communauté internationale a réagi très vite. Il faut le saluer.
Dès la Conférence de Kobé en janvier 2005, elle a décidé de mettre en place, à terme, des systèmes régionaux de veille et d'alerte à vocation multirisque. Dans une première étape, l'accent a été mis sur les tsunamis, en s'inspirant de ce qui existe déjà dans le Pacifique, sous l'égide de l'UNESCO. L'Océan Indien, naturellement prioritaire, dispose d'ores et déjà d'un dispositif intermédiaire. La France y participe, au travers du Centre national de la Réunion, qui apporte son soutien aux pays riverains du sud-ouest de l'Océan Indien. La France s'implique aussi dans la mise en place des autres dispositifs régionaux ; notamment dans les Antilles et en Méditerranée.
Ces mesures à caractère régional sont indispensables.
Toutefois, elles ne dispensent pas les Etats d'appliquer une politique nationale de prévention.
La France a décidé de le faire avec le programme national de prévention du risque sismique adopté en 2005.
Je suis convaincue de la nécessité d'une approche globale des risques naturels. Celle-ci impose de développer des procédures d'alerte précoce.
Il s'agit à la fois d'une prévention à caractère très concret, ainsi que d'un ensemble de dispositions couvrant tout le spectre de la veille à l'alerte. Pour progresser plus vite dans cette voie, nous avons intérêt à faire périodiquement le point et à échanger.
Je suis donc très reconnaissante au Gouvernement allemand d'accueillir, en mars prochain, à Bonn, une conférence internationale sur les systèmes d'alerte précoce.
La prévention des risques ne se limite bien sûr pas aux tsunamis, aussi importante que soit cette question. Je tiens en particulier à rappeler que la communauté internationale a beaucoup fait pour améliorer la sécurité maritime et la prévention de la pollution des mers.
Enfin, je crois que nous avons à engager le combat sur un nouveau front, celui de l'érosion marine. Il me paraît, en effet, nécessaire de prévoir le risque de submersion que l'élévation du niveau des mers et océans, due notamment au réchauffement climatique, fait peser sur les petits Etats insulaires.
Nous savons ce qu'il faut faire et disposons d'une stratégie adoptée à Maurice, en 2005.
Il s'agit maintenant de la mettre en oeuvre car s'il y a urgence à intensifier nos efforts pour lutter contre le changement climatique, il y a aussi nécessité d'intégrer ses impacts dans nos politiques d'aménagement du territoire notamment. Les Etats insulaires, et je vois qu'ils sont représentés ici, peuvent compter sur la France pour les soutenir.
2°) Comment protéger la biodiversité contre les effets indésirables de l'action humaine ? Tel est le second sujet dont je voudrais maintenant vous parler.
Répétons-le : l'activité humaine a sa place dans les océans, mais elle fait peser de lourdes menaces sur la biodiversité marine si elle n'est pas maîtrisée.
Songez au réchauffement climatique, qui endommage des systèmes physiques ou biologiques marins, comme les atolls ou les coraux, qui ont des capacités d'adaptation limitées.
Pensez à la surexploitation des ressources halieutiques, qui constitue aujourd'hui un important sujet de préoccupation.
Alors, que faisons-nous ?
Dans le domaine de la protection des espèces, la communauté internationale a pris des mesures pour assurer la conservation d'espèces marines comme les tortues, les cétacés, ou certaines espèces de poissons tels que les requins ou les esturgeons.
La France et ses partenaires se sont fortement engagés dans la poursuite de négociations sur la fin de la chasse à la baleine.
Grâce à la Convention sur la Diversité Biologique, la communauté internationale a aussi élargi son approche du problème, complétant la protection d'espèces cibles par celle des écosystèmes. C'est en fonction de cette nouvelle approche, que les Etats créent des aires marines protégées.
Je souhaite que la ratification de la Convention sur la Diversité Biologique puisse se poursuivre auprès de tous les Etats de la communauté internationale.
La coopération que des Etats établissent avec les pays du Sud revêt elle aussi une grande importance dans la lutte pour la protection de la biodiversité marine.
A titre d'exemple, la France, qui est l'un des membres fondateurs de l'Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI), finance un projet fédérant 15 Etats et territoires du Pacifique Sud autour de la mise en oeuvre d'une stratégie régionale de conservation des récifs coralliens.
En évoquant quelques unes des initiatives et mesures prises aux niveaux international, européen ou national, je voulais simplement vous montrer que la protection de la biodiversité marine mobilise les responsables politiques. Mais, nous avons encore de grands progrès
à faire.
Vous savez, comme moi, que dans les eaux hors juridiction nationale, il n'est, pour le moment, pas possible de créer des aires protégées.
C'est une lacune grave. Le Président Jacques Chirac avait alerté l'opinion publique et la communauté scientifique, lors de la Conférence internationale sur la biodiversité, qui s'est tenue ici, à l'UNESCO, en janvier 2005.
Je suis heureuse que son appel ait été entendu.
L'Assemblée Générale des Nations Unies a en effet décidé de se pencher sur le problème avec l'ouverture de discussions sur la Gouvernance en Haute Mer (High Sea Governance). Les océans contiennent de très grandes richesses, et la question de leur exploitation au profit de l'humanité est légitime, elle se posera d'ailleurs de toutes façons, que nous le voulions ou non.
Mais elle ne peut trouver de réponse acceptable qu'à deux conditions :
- d'abord, qu'elle ait lieu dans une logique durable et de préservation, avec la création notamment de zones naturelles protégées ;
- ensuite, que nul ne puisse en être exclu (« Access and Benefit Sharing ») ;
Mesdames, Messieurs, c'est à vous que revient maintenant la parole et aussi la responsabilité de faire avancer la réflexion internationale sur la protection des océans.
Vous êtes investis d'une mission à la fois lourde et enthousiasmante.
Je vous souhaite le plein succès dans vos travaux.
Je vous remercie.