Conférence de presse de M. Christian Estrosi, ministre délégué à l'aménagement du territoire, sur le déploiement de la télévision numérique terrestre (TNT) sur le territoire, Paris le 29 mars 2006.

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Circonstance : Conférence de presse des "un an de la TNT" à Paris le 29 mars 2006

Texte intégral

Je suis particulièrement heureux d'être ici aujourd'hui, avec Renaud DONNEDIEU de VABRES, et Dominique BAUDIS, pour célébrer les 1 an de la TNT. Je tiens à remercier de cette initiative le Groupement « Télévision numérique pour tous », notamment son Président, Marc PALLAIN, et sa déléguée générale, Stéphanie MARTIN.
Les éléments qui viennent d'être communiqués sont particulièrement éloquents et confirment l'engouement des Français pour la TNT, ce dont on ne peut que se réjouir. Ce succès fait naître une véritable attente de la part de nos concitoyens qui veulent aussi participer à cette aventure.
Il y a tout juste six mois, jour pour jour, nous participions avec Dominique BAUDIS et le Groupement « TNT », au premier bilan, quelques jours avant l'extension de la couverture de la TNT à 50 % de la population. J'avais plaidé avec force pour que la télévision numérique gratuite ne laisse personne de côté. Je suis particulièrement heureux de voir aujourd'hui que la dynamique s'est engagée dans ce sens.
C'est naturellement une condition essentielle pour permettre un basculement accéléré, en 5 ans, de l'analogique vers le numérique, comme l'a souhaité le Président de la République le 5 janvier dernier. Il est de notre responsabilité d'accompagner cette transition vers le numérique, qui permettra en outre de libérer une grande quantité de fréquences, pour des services comme la haute définition, la télévision sur mobile, voire même pour faciliter la couverture du territoire par les toutes dernières générations de haut débit fixe et mobile. Comme l'a annoncé le Président de la République, une mission pour la couverture numérique sera prochainement mise en place pour piloter les opérations de basculement et d'extinction progressive de l'analogique par plaque géographique. Il faudra vraisemblablement pour cela des aménagements législatifs. Le Conseil d'Etat nous le précisera dans les prochaines semaines.
Je ne m'étendrai pas sur le programme de déploiement actuel de la TNT. Il porte sur 115 sites dont le Premier Ministre a souhaité qu'ils puissent être mis en oeuvre d'ici mars 2007. Ces sites, dont certains se heurtent d'ailleurs à un problème de disponibilité de fréquences, étaient censés permettre de couvrir 85 % de la population mais nous savons bien que nous serons sans doute plus proches de 80 %.
Pour dépasser cette situation et parvenir à couvrir 100 % de la population, le Gouvernement s'oriente vers une double approche, que j'avais proposée au Premier Ministre.
Tout d'abord, il faudra poursuivre le déploiement terrestre de la TNT au-delà des 115 premiers sites, notamment pour des territoires à l'habitat relativement dense. En effet, il reste un nombre important de zones urbaines pour lesquelles la mise en service d'un réémetteur local serait pleinement justifiée. Moi-même, à l'occasion de mes déplacements en province, je ressens régulièrement un certain nombre de manques criants. Selon les estimations, entre 300 et 500 nouveaux sites seraient ainsi pertinents. La réflexion sur ce sujet a commencé avec les chaînes et je m'en réjouis car le volontarisme des acteurs est en général bien plus efficace et souhaitable que la contrainte législative ou réglementaire. C'est pourquoi je me tourne vers les représentants des chaînes pour leur exprimer mon souhait qu'un accord puisse intervenir d'ici l'été sur une première liste de nouveaux sites. Je crois que le contexte du succès que connaît la TNT est particulièrement favorable à un effort des chaînes en faveur d'une couverture accrue.
Mais il serait trop long, trop cher, de poursuivre le déploiement de sites terrestres pour couvrir l'intégralité du territoire, alors même que d'autres solutions particulièrement efficaces et économes existent. Je pense naturellement à la mise en place d'un bouquet satellite sans abonnement. Il y a six mois, je l'appelai de mes voeux. Le Premier Ministre et Renaud DONNEDIEU de VABRES m'ont soutenu dans cette voie et je les en remercie. Je me réjouis donc tout particulièrement de la volonté manifestée aujourd'hui par les chaînes du Groupement TNT de mettre en oeuvre un tel bouquet satellite gratuit, dont les modalités techniques devraient être fixées d'ici l'été. Ce calendrier devrait permettre de manière réaliste une diffusion dès cette année 2006. C'est le souhait que je formule. Cela répondra ainsi à une véritable attente des habitants des zones rurales, là où bien souvent on ne reçoit actuellement que 3 ou 4 chaînes gratuites. C'est une question d'équité territoriale. C'est aussi une marque de respect. Pour une fois, les territoires ruraux ne seront pas les oubliés de la technologie et pourront même s'équiper avant la fin du déploiement du terrestre dans les grandes villes.
Sur ce sujet comme sur d'autres, l'engagement du politique est essentiel pour répondre aux attentes des Français. En étant présents aujourd'hui, Renaud DONNEDIEU de VABRES et moi-même témoignons de la détermination du Gouvernement à consolider le succès de la TNT, et à faire en sorte que chacun puisse en profiter en n'importe quel lieu. C'est tout le sens de mon engagement, aux côtés de Nicolas SARKOZY, en faveur du développement et de l'attractivité de nos territoires.
Je vous remercie.source http://www.interieur.gouv.fr, le 3 avril 2006