Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Lors de mon arrivée au secrétariat d'Etat, il y a maintenant près de six mois, et après trois années de travail parlementaires pendant lesquelles l'Internet occupait une place centrale, j'ai très rapidement identifié les nouvelles technologies comme un des enjeux majeurs de l'outre-mer d'aujourd'hui et de demain. Aussi, j'ai immédiatement souhaité engager une réflexion puis un programme d'action sur ce sujet. En effet, il m'est apparu essentiel d'accompagner, par des mesures ciblées, le passage à la société de l'information que l'outre-mer français est d'ores et déjà en train d'opérer.
Non pas que j'identifie un quelconque retard de l'outre-mer sur la France de l'hexagone. Bien au contraire. Il me semble que l'outre-mer a pleinement saisi toutes les potentialités qu'offrent les nouvelles technologies. Par l'éclatement géographique qui le caractérise, il est certainement l'un des territoires, l'un des espaces ou l'Internet et l'ensemble des nouveaux moyens de communication ont un rôle exemplaire à jouer.
L'outre-mer français a une place singulière dans la mondialisation, et dans la société en réseaux qui émerge il peut trouver de nouveaux atouts. A Bruxelles, pour évoquer les DOM, on les appelle les régions ultrapériphériques. Dans la société en réseaux, il n'y a ni centre ni périphérie.
Toutefois, les DOM et les TOM n'en sont pas tous au même stade de développement en matière de TIC, c'est vrai. La question de la fracture numérique s'y pose comme ailleurs.
Certains, cependant, ont déjà un taux d'équipement des ménages en micro-ordinateur et connexion Internet supérieur à la moyenne métropolitaine. Quant au taux d'utilisation, il est pour certaines populations domiennes deux fois supérieur à celui des métropolitains. En revanche, l'utilisation de l'Internet par les entreprises installées outre-mer reste encore trop faible ; le commerce électronique n'est pas encore leur point fort. Quant aux contenus à forte valeur culturelle et patrimoniale, ils doivent être soutenus.
Ces données n'en sont pas moins encourageantes : si bien des choses restent à faire, comme partout ailleurs, les acteurs de la société de l'information outre-mer existent, sont identifiés et sont pour beaucoup d'entre eux déjà au travail.
Ma tâche, dans les prochains mois, sera de les aider. J'entrevois plusieurs axes de travail : moderniser les services de l'Etat sur place, améliorer la gestion des noms de domaines outre-mer, stimuler la mise en uvre des fonds européens en faveur des TIC (dans le cadre des documents uniques de programmation), encourager l'arrivée des hauts débits, soutenir la création multimédia, installer des espaces publics numériques dans les lieux les plus reculés, favoriser le démarrage des jeunes entreprises par des dispositifs fiscaux adaptés, numériser le patrimoine culturel - et notamment littéraire et musical - pour en faciliter l'accès, etc. Vous le voyez, le chantier est vaste. Au regard des difficultés géographiques - et des opportunités - supplémentaires qui lui sont propres, il devra être mis en uvre.
Un premier signe dans ce sens a été donné dès la fin 2000, avec l'extension du soutien fiscal aux technologies de l'information et de la communication que j'ai obtenu lors du vote du budget 2001. C'est là une nouveauté importante, et je souhaite qu'elle puisse pleinement bénéficier à l'émergence d'une filière économique forte dans ce secteur en outre-mer. Actuellement en cours de notification à Bruxelles, ce dispositif sera très prochainement mis en uvre de manière concrète, et je sais que d'ores et déjà que nous réceptionnons les premiers dossiers de demande de soutien.
Afin d'aller plus loin encore, j'ai souhaité qu'un programme d'action complet soit élaboré, sur la base d'une expertise fraîche, homogène, et couvrant la totalité des Dom ainsi que Mayotte et Saint-Pierre et Miquelon. Cette expertise est confiée à l'IDATE et au cabinet PROPOSITION, qui la réaliseront conjointement. J'ai le plaisir d'annoncer officiellement aujourd'hui les deux équipes : l'IDATE, présidé par Francis LORENTZ, et PROPOSITION avec Daniel KAPLAN et Jacques-François MARCHANDISE ont déjà beaucoup contribué à l'Internet en France. M. VEYRET, pour l'IDATE, et M. MARCHANDISE pour PROPOSITION, vont, dans quelques minutes vous présenter les grandes lignes de cette étude, sa méthodologie, et son calendrier précis.
L'objectif en est simple. Il s'agit d'avoir, à un moment précis, une analyse claire dont émergent un certain nombre de propositions d'actions concrètes. A l'issue de quoi, je proposerai, avant l'été, un programme d'action pour la société de l'information outre-mer, pour une mise en uvre immédiate. J'insiste sur ce dernier point, à savoir la nécessité et surtout la possibilité d'agir rapidement. Les acteurs sont là. Les attentes aussi. Et les moyens existent. En effet, nombreux sont les dispositifs de soutien que nous allons mobiliser et, pour le dire autrement, à la bonne utilisation desquels nous allons veiller. Pour n'en citer que deux, ce sont notamment les contrats de plans Etat-régions, ainsi que les fonds européens via les DOCUP., au sein desquels plusieurs centaines de millions de francs sont d'ores et déjà disponibles.
Plus encore que d'autres parties de notre pays, les départements et territoires d'outre-mer doivent monter dans le train de la révolution numérique, en souhaitant même qu'ils puissent y être pour certains des locomotives. Leur éloignement géographique lui-même rend encore plus que nécessaire ce passage. Les départements et territoires d'outre-mer sont, sur ce plan comme sur d'autres, des points avancés, des têtes de pont, des avant-gardes. A terme, en inscrivant l'Internet outre-mer dans un cadre régional et international, la société de l'information française, francophone et francophile doit pouvoir encore plus fortement contribuer à la toile mondiale.
Avec beaucoup d'autres acteurs privés, publics ou associatifs, j'entends donc faire de l'outre-mer français dans ce domaine non pas un lieu d'expérimentation - encore que cette méthode puisse être parfois nécessaire -, mais bien plutôt un lieu d'exemplarité.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 27 mars 2001)
Lors de mon arrivée au secrétariat d'Etat, il y a maintenant près de six mois, et après trois années de travail parlementaires pendant lesquelles l'Internet occupait une place centrale, j'ai très rapidement identifié les nouvelles technologies comme un des enjeux majeurs de l'outre-mer d'aujourd'hui et de demain. Aussi, j'ai immédiatement souhaité engager une réflexion puis un programme d'action sur ce sujet. En effet, il m'est apparu essentiel d'accompagner, par des mesures ciblées, le passage à la société de l'information que l'outre-mer français est d'ores et déjà en train d'opérer.
Non pas que j'identifie un quelconque retard de l'outre-mer sur la France de l'hexagone. Bien au contraire. Il me semble que l'outre-mer a pleinement saisi toutes les potentialités qu'offrent les nouvelles technologies. Par l'éclatement géographique qui le caractérise, il est certainement l'un des territoires, l'un des espaces ou l'Internet et l'ensemble des nouveaux moyens de communication ont un rôle exemplaire à jouer.
L'outre-mer français a une place singulière dans la mondialisation, et dans la société en réseaux qui émerge il peut trouver de nouveaux atouts. A Bruxelles, pour évoquer les DOM, on les appelle les régions ultrapériphériques. Dans la société en réseaux, il n'y a ni centre ni périphérie.
Toutefois, les DOM et les TOM n'en sont pas tous au même stade de développement en matière de TIC, c'est vrai. La question de la fracture numérique s'y pose comme ailleurs.
Certains, cependant, ont déjà un taux d'équipement des ménages en micro-ordinateur et connexion Internet supérieur à la moyenne métropolitaine. Quant au taux d'utilisation, il est pour certaines populations domiennes deux fois supérieur à celui des métropolitains. En revanche, l'utilisation de l'Internet par les entreprises installées outre-mer reste encore trop faible ; le commerce électronique n'est pas encore leur point fort. Quant aux contenus à forte valeur culturelle et patrimoniale, ils doivent être soutenus.
Ces données n'en sont pas moins encourageantes : si bien des choses restent à faire, comme partout ailleurs, les acteurs de la société de l'information outre-mer existent, sont identifiés et sont pour beaucoup d'entre eux déjà au travail.
Ma tâche, dans les prochains mois, sera de les aider. J'entrevois plusieurs axes de travail : moderniser les services de l'Etat sur place, améliorer la gestion des noms de domaines outre-mer, stimuler la mise en uvre des fonds européens en faveur des TIC (dans le cadre des documents uniques de programmation), encourager l'arrivée des hauts débits, soutenir la création multimédia, installer des espaces publics numériques dans les lieux les plus reculés, favoriser le démarrage des jeunes entreprises par des dispositifs fiscaux adaptés, numériser le patrimoine culturel - et notamment littéraire et musical - pour en faciliter l'accès, etc. Vous le voyez, le chantier est vaste. Au regard des difficultés géographiques - et des opportunités - supplémentaires qui lui sont propres, il devra être mis en uvre.
Un premier signe dans ce sens a été donné dès la fin 2000, avec l'extension du soutien fiscal aux technologies de l'information et de la communication que j'ai obtenu lors du vote du budget 2001. C'est là une nouveauté importante, et je souhaite qu'elle puisse pleinement bénéficier à l'émergence d'une filière économique forte dans ce secteur en outre-mer. Actuellement en cours de notification à Bruxelles, ce dispositif sera très prochainement mis en uvre de manière concrète, et je sais que d'ores et déjà que nous réceptionnons les premiers dossiers de demande de soutien.
Afin d'aller plus loin encore, j'ai souhaité qu'un programme d'action complet soit élaboré, sur la base d'une expertise fraîche, homogène, et couvrant la totalité des Dom ainsi que Mayotte et Saint-Pierre et Miquelon. Cette expertise est confiée à l'IDATE et au cabinet PROPOSITION, qui la réaliseront conjointement. J'ai le plaisir d'annoncer officiellement aujourd'hui les deux équipes : l'IDATE, présidé par Francis LORENTZ, et PROPOSITION avec Daniel KAPLAN et Jacques-François MARCHANDISE ont déjà beaucoup contribué à l'Internet en France. M. VEYRET, pour l'IDATE, et M. MARCHANDISE pour PROPOSITION, vont, dans quelques minutes vous présenter les grandes lignes de cette étude, sa méthodologie, et son calendrier précis.
L'objectif en est simple. Il s'agit d'avoir, à un moment précis, une analyse claire dont émergent un certain nombre de propositions d'actions concrètes. A l'issue de quoi, je proposerai, avant l'été, un programme d'action pour la société de l'information outre-mer, pour une mise en uvre immédiate. J'insiste sur ce dernier point, à savoir la nécessité et surtout la possibilité d'agir rapidement. Les acteurs sont là. Les attentes aussi. Et les moyens existent. En effet, nombreux sont les dispositifs de soutien que nous allons mobiliser et, pour le dire autrement, à la bonne utilisation desquels nous allons veiller. Pour n'en citer que deux, ce sont notamment les contrats de plans Etat-régions, ainsi que les fonds européens via les DOCUP., au sein desquels plusieurs centaines de millions de francs sont d'ores et déjà disponibles.
Plus encore que d'autres parties de notre pays, les départements et territoires d'outre-mer doivent monter dans le train de la révolution numérique, en souhaitant même qu'ils puissent y être pour certains des locomotives. Leur éloignement géographique lui-même rend encore plus que nécessaire ce passage. Les départements et territoires d'outre-mer sont, sur ce plan comme sur d'autres, des points avancés, des têtes de pont, des avant-gardes. A terme, en inscrivant l'Internet outre-mer dans un cadre régional et international, la société de l'information française, francophone et francophile doit pouvoir encore plus fortement contribuer à la toile mondiale.
Avec beaucoup d'autres acteurs privés, publics ou associatifs, j'entends donc faire de l'outre-mer français dans ce domaine non pas un lieu d'expérimentation - encore que cette méthode puisse être parfois nécessaire -, mais bien plutôt un lieu d'exemplarité.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 27 mars 2001)