Texte intégral
Monsieur le Préfet de Région,
Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Président du S.A.N.,
Mesdames les Directrices,
Monsieur l'Inspecteur général,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d'ouvrir avec vous cette journée de réflexion et de débats sur la mémoire des villes nouvelles d'Ile-de-France et leur avenir. Les villes nouvelles constituent un phénomène très particulier dans l'histoire urbaine de la France. Nées dans un contexte démographique et économique marqué par les conséquences de la Seconde Guerre Mondiale, elles résultent d'une politique novatrice et volontariste de l'État destinée à organiser et rééquilibrer les pôles urbains sur notre territoire.
Dans la région parisienne en particulier, les conditions de l'après-guerre aggravent les maux qui avaient commencé d'être dénoncés dés le début du XXè siècle et n'avaient toujours pas trouvé de solution : forte croissance démographique, afflux de populations immigrées attirées par les possibilités d'emploi, crise du logement, déficit des infrastructures routières, déséquilibre économique rendant le problème des transports plus aigu encore. Les bassins d'emploi sont installés dans la capitale et l'Ouest parisien, obligeant la population active à de longs déplacements. Alors même qu'apparaissent de nouveaux modes de vie sociale et économique, le sous-équipement en Ile-de-France en matière de logements, transports et équipements publics est particulièrement inadapté à la croissance de la ville. Il faut donc rééquilibrer et organiser l'espace urbain et périurbain.
La réponse apportée par Paul Delouvrier alors délégué général du District de Paris, consiste à harmoniser la répartition des bassins de population et d'emplois, dans le cadre du Schéma directeur d'aménagement urbain de la région parisienne. Ce schéma affiche une volonté planificatrice qui contraste avec la politique de laisser-faire des décennies antérieures. L'une de ses principales originalités réside dans la création d'agglomérations nouvelles à moins de trente kilomètres de Paris : contrevenant à la tradition du centralisme parisien, elles doivent jouer le rôle de métropoles régionales d'équilibre.
Moins d'une décennie s'étend entre l'intention et la décision : entre 1969 et 1972, cinq villes nouvelles voient le jour autour de la capitale, par la seule volonté de l'État : dans l'axe Nord-Est-Nord-Ouest, Marne-la-Vallée et Cergy-Pontoise ; dans l'axe Sud-Est-Sud-Ouest, Sénart, Évry et Saint-Quentin-en-Yvelines. Ainsi, des habitants installés depuis longtemps dans un environnement rural familier, apprennent que leur commune est choisie pour accueillir une agglomération destinée à se développer rapidement, il faut y insister : les villes nouvelles sont d'abord apparues comme une utopie de l'Etat ; le territoire sur lequel elles se sont implantées en Ile-de-France regroupait, au total, à peine 180 000 habitants. Trente ans après, il en accueille près de 750 000, représente près de 300 000 emplois et ce mouvement de croissance est loin d'être à son terme.
Dès l'origine, elles innovent en matière institutionnelle et administrative, elles s'étendent sur plusieurs communes, voire sur deux ou trois départements en Ile-de-France. Le territoire de Marne-la-Vallée englobe vingt-six communes, réparties sur les trois départements de Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne. Celui de Sénart regroupe dix communes de Seine-et-Marne et de l'Essonne. C'est l'enjeu de l'intercommunalité qui est posé, un enjeu que la Loi Chevènement du 13 juillet 1999 est venue encore renforcer. Création ex nihilo, les villes nouvelles ont du aussi inventer leurs propres outils juridiques.
Les Etablissements Publics d'Aménagement de Villes Nouvelles qui sont à l'origine de leur création sont des Etablissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), placés sous la tutelle du ministère de l'Équipement et dont la création et la dissolution sont décidées par décret. Les élus locaux, déjà présents dans les conseils d'administrations des EPAVN, se regroupent au sein des syndicats d'agglomération nouvelle, qui sont en quelque sorte des organismes intercommunaux de gestion du territoire. Les missions respectives de ces institutions - pour ceux qui ne les connaissent pas déjà - vous seront plus précisément expliquées au cours des interventions de la journée. Je n'ai pas l'intention de faire ici une analyse d'histoire institutionnelle.
Je veux simplement insister sur la forme administrative très particulière des villes nouvelles, où s'équilibrent l'intervention de l'État et celle des élus locaux et qui a marqué leur développement et leur histoire. Les archives des EPAVN et des SAN s'en font naturellement - voire organiquement - l'écho. Ces formes administratives ont été conçues à la fois comme le support de l'édification des villes nouvelles et comme une transition ou une parenthèse : l'EPAVN d'Évry a fermé l'an dernier, ceux de Cergy-Pontoise et Saint-Quentin-en-Yvelines seront dissous à partir de l'an prochain.
L'heure de la dissolution ne sonnera pas avant quinze ou vingt ans à Sénart et Marne-la-Vallée (d'autant moins qu'à Marne-la-Vallée, un nouvel EPAVN et le SAN des Portes de la Brie ont été créés en 1987 sur le secteur du Val d'Europe, autour d'Eurodisney, secteur en pleine expansion). Quoi qu'il en soit, la fermeture des EPAVN implique que les SAN de ces territoires " rentrent dans le droit commun ", c'est-à-dire qu'ils se conforment aux dispositions de la loi Chevènement de 1999.
Elle implique que les structures intercommunales prennent totalement en main l'avenir du territoire qu'elles représentent. De quelles compétences vont-elles se doter pour continuer d'assurer la cohérence du développement de leur ville nouvelle, qui n'est plus si nouvelle ? Comment prendront-elles en compte une histoire commune au bénéfice de leur évolution ? Ce sont précisément ces questions qui sont proposées aujourd'hui à votre réflexion. Cette journée d'étude, lancée à l'initiative conjointe de la Direction régionale des affaires culturelles d'Ile de France et du Programme Interministériel d'Histoire et d'Evaluation des Villes Nouvelles présidé par Jean Eudes Roulier, que je tiens ici à saluer, a été conçue comme le lancement d'une série de réflexions sur l'articulation entre la mémoire et le projet urbain, à laquelle nous souhaitons associer étroitement les collectivités concernées. Les formes architecturales et urbaines des villes nouvelles, dont la mémoire est, encore aujourd'hui, conservée sont représentatives des courants et des conditions économiques de la seconde moitié du XXème siècle.
Ce sont en quelque sorte des villes laboratoire, mais leur forme initiale, toujours présente, doit nécessairement se transformer par mutation ou par démolition/reconstruction à l'image des autres villes, et le projet urbain doit évoluer. Les thématiques sont nombreuses et devront être définies au cours de cette journée, mais je voudrais en citer quelques-unes unes qui me semblent, en ce qui concerne les services de l'Etat, essentielles: Tout d'abord, la place des archives départementales. Les établissements publics d'aménagement, crées par l'Etat pour la mise en place des villes nouvelles, disposent d'une partie importante de la mémoire de ces territoires. Ils sont en possession des archives politiques et de l'ensemble des dossiers des projets urbains et architecturaux, notamment des maquettes des projets, réalisés ou non.
Ces établissements sont en voie de disparition. La Loi impose de transférer leurs archives vers les archives départementales. Ce simple énoncé de texte réglementaire appelle déjà une série de questions. Il faut réfléchir sur la nature du partenariat. Il convient d'établir entre le conseil général, responsable des archives départementales, et les collectivités locales du territoire concerné, le choix des méthodes et des moyens permettant la meilleure exploitation des fonds. Cette mémoire nécessairement partagée doit nourrir l'élaboration du nouveau projet urbain et culturel et la question des conditions d'exploitation du fonds se pose encore.
S'il me semble nécessaire de maintenir sa cohérence, doit il être conservé sur le territoire concerné et dans ce cas dans quel type de lieu, et comment et par qui seront assurés la présentation, la mise en valeur, la diffusion de ces archives ? Un premier cadre de travail, expérimental, pourrait prendre la forme d'un protocole de décentralisation culturelle, à l'instar de celui que nous allons signer entre l'Etat et le Conseil général de la Seine Saint Denis.
Une hypothèse de travail me semblerait être la création d'un lieu durable, constitué en centre d'interprétation de la ville dépositaire des archives publiques mais éventuellement aussi d'archives privées (celles des associations), un lieu de débats et d'élaboration des nouveaux projets urbains et architecturaux, lieu d'exposition (notamment des nouveaux projets), de promotion des projets de jeunes architectes et de formation, des publics scolaires en particulier. Il faut étudier la faisabilité d'un tel centre et les conditions de sa prise en charge par la collectivité départementale, la collectivité intercommunale ou par une collectivité locale.
De même il faut préciser quel serait le rôle de l'Etat en étudiant les formes d'un conventionnement interministériel. Plus fondamentalement, cette structure pour jouer un rôle pertinent dans la définition globale des projets de ville, devrait s'allier avec des partenaires culturels. En effet, la seule mémoire et la vision des techniciens de la ville ne suffisent pas à l'appréhension et à la compréhension de la complexité urbaine. Autour de ce lieu à créer, il me semble nécessaire d'organiser un réseau des partenaires culturels qui diversifient, déplacent la vision. Au premier rang, le réseau des écoles ainsi que celui des bibliothèques qui au-delà de leurs missions traditionnelles doivent assurer un relais de diffusion et de sensibilisation à leur environnement.
Et, bien sûr, la création, à travers ses différentes composantes, doit être très présente, qu'il s'agisse de la commande publique ou du spectacle vivant. Enfin, les liens avec les programmes de recherches doivent nourrir ces entretiens. Au premier rang d'entre eux, le Programme Interministériel d'histoire et d'évaluation des villes nouvelles alimentera en continu le débat et la réflexion des décideurs. Jean-Eudes Roulier nous dira vraisemblablement comment associer ces deux niveaux de recherche et de décision afin qu'ils se fécondent réciproquement.
Je souhaiterais également qu'à l'issue de cette journée de travail un calendrier de rencontres sur les thématiques évoquées mais aussi sur celles qui pourraient naître de vos débats puisse être mis en place en partenariat avec les collectivités territoriales pour disposer dans l'année d'un premier bilan des expériences qui auraient été conduites.
Il me reste donc à vous souhaiter une fructueuse journée et je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 16 novembre 2001)
Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Président du S.A.N.,
Mesdames les Directrices,
Monsieur l'Inspecteur général,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d'ouvrir avec vous cette journée de réflexion et de débats sur la mémoire des villes nouvelles d'Ile-de-France et leur avenir. Les villes nouvelles constituent un phénomène très particulier dans l'histoire urbaine de la France. Nées dans un contexte démographique et économique marqué par les conséquences de la Seconde Guerre Mondiale, elles résultent d'une politique novatrice et volontariste de l'État destinée à organiser et rééquilibrer les pôles urbains sur notre territoire.
Dans la région parisienne en particulier, les conditions de l'après-guerre aggravent les maux qui avaient commencé d'être dénoncés dés le début du XXè siècle et n'avaient toujours pas trouvé de solution : forte croissance démographique, afflux de populations immigrées attirées par les possibilités d'emploi, crise du logement, déficit des infrastructures routières, déséquilibre économique rendant le problème des transports plus aigu encore. Les bassins d'emploi sont installés dans la capitale et l'Ouest parisien, obligeant la population active à de longs déplacements. Alors même qu'apparaissent de nouveaux modes de vie sociale et économique, le sous-équipement en Ile-de-France en matière de logements, transports et équipements publics est particulièrement inadapté à la croissance de la ville. Il faut donc rééquilibrer et organiser l'espace urbain et périurbain.
La réponse apportée par Paul Delouvrier alors délégué général du District de Paris, consiste à harmoniser la répartition des bassins de population et d'emplois, dans le cadre du Schéma directeur d'aménagement urbain de la région parisienne. Ce schéma affiche une volonté planificatrice qui contraste avec la politique de laisser-faire des décennies antérieures. L'une de ses principales originalités réside dans la création d'agglomérations nouvelles à moins de trente kilomètres de Paris : contrevenant à la tradition du centralisme parisien, elles doivent jouer le rôle de métropoles régionales d'équilibre.
Moins d'une décennie s'étend entre l'intention et la décision : entre 1969 et 1972, cinq villes nouvelles voient le jour autour de la capitale, par la seule volonté de l'État : dans l'axe Nord-Est-Nord-Ouest, Marne-la-Vallée et Cergy-Pontoise ; dans l'axe Sud-Est-Sud-Ouest, Sénart, Évry et Saint-Quentin-en-Yvelines. Ainsi, des habitants installés depuis longtemps dans un environnement rural familier, apprennent que leur commune est choisie pour accueillir une agglomération destinée à se développer rapidement, il faut y insister : les villes nouvelles sont d'abord apparues comme une utopie de l'Etat ; le territoire sur lequel elles se sont implantées en Ile-de-France regroupait, au total, à peine 180 000 habitants. Trente ans après, il en accueille près de 750 000, représente près de 300 000 emplois et ce mouvement de croissance est loin d'être à son terme.
Dès l'origine, elles innovent en matière institutionnelle et administrative, elles s'étendent sur plusieurs communes, voire sur deux ou trois départements en Ile-de-France. Le territoire de Marne-la-Vallée englobe vingt-six communes, réparties sur les trois départements de Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne. Celui de Sénart regroupe dix communes de Seine-et-Marne et de l'Essonne. C'est l'enjeu de l'intercommunalité qui est posé, un enjeu que la Loi Chevènement du 13 juillet 1999 est venue encore renforcer. Création ex nihilo, les villes nouvelles ont du aussi inventer leurs propres outils juridiques.
Les Etablissements Publics d'Aménagement de Villes Nouvelles qui sont à l'origine de leur création sont des Etablissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), placés sous la tutelle du ministère de l'Équipement et dont la création et la dissolution sont décidées par décret. Les élus locaux, déjà présents dans les conseils d'administrations des EPAVN, se regroupent au sein des syndicats d'agglomération nouvelle, qui sont en quelque sorte des organismes intercommunaux de gestion du territoire. Les missions respectives de ces institutions - pour ceux qui ne les connaissent pas déjà - vous seront plus précisément expliquées au cours des interventions de la journée. Je n'ai pas l'intention de faire ici une analyse d'histoire institutionnelle.
Je veux simplement insister sur la forme administrative très particulière des villes nouvelles, où s'équilibrent l'intervention de l'État et celle des élus locaux et qui a marqué leur développement et leur histoire. Les archives des EPAVN et des SAN s'en font naturellement - voire organiquement - l'écho. Ces formes administratives ont été conçues à la fois comme le support de l'édification des villes nouvelles et comme une transition ou une parenthèse : l'EPAVN d'Évry a fermé l'an dernier, ceux de Cergy-Pontoise et Saint-Quentin-en-Yvelines seront dissous à partir de l'an prochain.
L'heure de la dissolution ne sonnera pas avant quinze ou vingt ans à Sénart et Marne-la-Vallée (d'autant moins qu'à Marne-la-Vallée, un nouvel EPAVN et le SAN des Portes de la Brie ont été créés en 1987 sur le secteur du Val d'Europe, autour d'Eurodisney, secteur en pleine expansion). Quoi qu'il en soit, la fermeture des EPAVN implique que les SAN de ces territoires " rentrent dans le droit commun ", c'est-à-dire qu'ils se conforment aux dispositions de la loi Chevènement de 1999.
Elle implique que les structures intercommunales prennent totalement en main l'avenir du territoire qu'elles représentent. De quelles compétences vont-elles se doter pour continuer d'assurer la cohérence du développement de leur ville nouvelle, qui n'est plus si nouvelle ? Comment prendront-elles en compte une histoire commune au bénéfice de leur évolution ? Ce sont précisément ces questions qui sont proposées aujourd'hui à votre réflexion. Cette journée d'étude, lancée à l'initiative conjointe de la Direction régionale des affaires culturelles d'Ile de France et du Programme Interministériel d'Histoire et d'Evaluation des Villes Nouvelles présidé par Jean Eudes Roulier, que je tiens ici à saluer, a été conçue comme le lancement d'une série de réflexions sur l'articulation entre la mémoire et le projet urbain, à laquelle nous souhaitons associer étroitement les collectivités concernées. Les formes architecturales et urbaines des villes nouvelles, dont la mémoire est, encore aujourd'hui, conservée sont représentatives des courants et des conditions économiques de la seconde moitié du XXème siècle.
Ce sont en quelque sorte des villes laboratoire, mais leur forme initiale, toujours présente, doit nécessairement se transformer par mutation ou par démolition/reconstruction à l'image des autres villes, et le projet urbain doit évoluer. Les thématiques sont nombreuses et devront être définies au cours de cette journée, mais je voudrais en citer quelques-unes unes qui me semblent, en ce qui concerne les services de l'Etat, essentielles: Tout d'abord, la place des archives départementales. Les établissements publics d'aménagement, crées par l'Etat pour la mise en place des villes nouvelles, disposent d'une partie importante de la mémoire de ces territoires. Ils sont en possession des archives politiques et de l'ensemble des dossiers des projets urbains et architecturaux, notamment des maquettes des projets, réalisés ou non.
Ces établissements sont en voie de disparition. La Loi impose de transférer leurs archives vers les archives départementales. Ce simple énoncé de texte réglementaire appelle déjà une série de questions. Il faut réfléchir sur la nature du partenariat. Il convient d'établir entre le conseil général, responsable des archives départementales, et les collectivités locales du territoire concerné, le choix des méthodes et des moyens permettant la meilleure exploitation des fonds. Cette mémoire nécessairement partagée doit nourrir l'élaboration du nouveau projet urbain et culturel et la question des conditions d'exploitation du fonds se pose encore.
S'il me semble nécessaire de maintenir sa cohérence, doit il être conservé sur le territoire concerné et dans ce cas dans quel type de lieu, et comment et par qui seront assurés la présentation, la mise en valeur, la diffusion de ces archives ? Un premier cadre de travail, expérimental, pourrait prendre la forme d'un protocole de décentralisation culturelle, à l'instar de celui que nous allons signer entre l'Etat et le Conseil général de la Seine Saint Denis.
Une hypothèse de travail me semblerait être la création d'un lieu durable, constitué en centre d'interprétation de la ville dépositaire des archives publiques mais éventuellement aussi d'archives privées (celles des associations), un lieu de débats et d'élaboration des nouveaux projets urbains et architecturaux, lieu d'exposition (notamment des nouveaux projets), de promotion des projets de jeunes architectes et de formation, des publics scolaires en particulier. Il faut étudier la faisabilité d'un tel centre et les conditions de sa prise en charge par la collectivité départementale, la collectivité intercommunale ou par une collectivité locale.
De même il faut préciser quel serait le rôle de l'Etat en étudiant les formes d'un conventionnement interministériel. Plus fondamentalement, cette structure pour jouer un rôle pertinent dans la définition globale des projets de ville, devrait s'allier avec des partenaires culturels. En effet, la seule mémoire et la vision des techniciens de la ville ne suffisent pas à l'appréhension et à la compréhension de la complexité urbaine. Autour de ce lieu à créer, il me semble nécessaire d'organiser un réseau des partenaires culturels qui diversifient, déplacent la vision. Au premier rang, le réseau des écoles ainsi que celui des bibliothèques qui au-delà de leurs missions traditionnelles doivent assurer un relais de diffusion et de sensibilisation à leur environnement.
Et, bien sûr, la création, à travers ses différentes composantes, doit être très présente, qu'il s'agisse de la commande publique ou du spectacle vivant. Enfin, les liens avec les programmes de recherches doivent nourrir ces entretiens. Au premier rang d'entre eux, le Programme Interministériel d'histoire et d'évaluation des villes nouvelles alimentera en continu le débat et la réflexion des décideurs. Jean-Eudes Roulier nous dira vraisemblablement comment associer ces deux niveaux de recherche et de décision afin qu'ils se fécondent réciproquement.
Je souhaiterais également qu'à l'issue de cette journée de travail un calendrier de rencontres sur les thématiques évoquées mais aussi sur celles qui pourraient naître de vos débats puisse être mis en place en partenariat avec les collectivités territoriales pour disposer dans l'année d'un premier bilan des expériences qui auraient été conduites.
Il me reste donc à vous souhaiter une fructueuse journée et je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 16 novembre 2001)