Déclaration de M. Pierre-André Périssol, ministre du logement, sur la politique du logement, Paris le 14 janvier 1997.

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Circonstance : Voeux à la presse le 14 janvier 1997

Texte intégral

« Depuis mai 1995, nous avons engagé une réforme en profondeur des outils de la politique du logement. Cet exercice de réforme était devenu indispensable, et ce pour deux raisons.

Il nous fallait d'une part respecter à la lettre les engagements du président de la Réplique durant la campagne présidentielle : création d'un prêt à taux zéro, relance de l'investissement privé, création de logements d'insertion pour les plus démunis...

D'autre part, de profonds changements intervenus dans l'environnement du logement rendaient obsolètes les moyens d'action dont nous disposions. La baisse durable de l'inflation, le désendettement de l'État amorcé, le matraquage fiscal sur l'investissement dans le logement, provoquaient de profondes distorsions dans le marché du logement et dans l’activité de la construction. Les recompositions familiales, la modification des structures du salariat, la montée de l’insécurité économique, modifiaient en profondeur le comportement des Français à l’égard du logement.

Nous n'avions plus les moyens de répondre aux besoins en matière de logement exprimés par nos concitoyens.

Pour les plus démunis d'entre nous il fallait d'urgence mettre en place un nouveau dispositif répondant à leur situation. Le candidat Chirac s'y était engagé, le Premier ministre avait annoncé 20 000 logements d'urgence et d'insertion, avons réalisé 20 400 logements. Et nous allons poursuivre demain.

Pour la grande majorité, dont le rêve était d'accéder à la propriété, il nous fallait réformer en profondeur les aides de l'État aux accédants devenues inefficaces et dispendieuses. Jacques Chirac s'était engagé à créer un prêt à taux zéro, Alain Juppé avait annoncé sa création. Nous avons distribué en un an – octobre 1995-octobre 1996 – 131 000 prêts à taux zéro, à des accédants jeunes et populaires. Pour ceux qui ont les moyens d'investir, on avait découragé l'investissement dans la pierre au profit d'autres formes de placements. Jacques Chirac s'était engagé à inverser la tendance. Le gouvernement a mis en place le dispositif d'amortissement afin de traiter l'investissement dans la pierre comme n'importe quel autre investissement économique.

Ces trois exemples de réforme, associés à de nombreuses autres mesures, ont contribué à modifier la donne dans le secteur du logement. Le droit au logement est passé de sujet de discours aux actes. Les motifs de satisfaction des accédants et des locataires s'améliorent. Le marché du logement redémarre.

Avec la réforme des attributions HLM, la réforme des aides personnelles au logement, la réforme de la procédure de réquisition, un budget pour le logement des plus démunis en hausse, je suis convaincu que 1997 nous permettra de conforter cette action. »