Texte intégral
Nous sommes arrivés à un moment de de vérité. Le Gouvernement a décidé en juin 1995 de réaliser 20 000 logements d’urgence et d’insertion en dix-huit mois. Nous sommes aujourd’hui à deux mois de l’échéance.
Nous avions plusieurs gageures à relever :
- créer une offre intermédiaire entre les centres d’hébergements où l’on passe quelques nuits et les et les HLM où l’on passe sa vie ;
- réaliser des logements et non pas des chambres ;
- offrir une solution de relogement à la sortie des logements temporaires ainsi créés ;
- assurer un accompagnement social en y consacrant 10 % du budget global du plan.
Aujourd’hui, ces défis ont été relevés et réussis. L’évaluation quantitative déjà réalisée démontre que l’offre nouvelle de logements ainsi créée répond non seulement aux caractéristiques qui étaient préalablement établies, mais aussi et surtout, répond aux attentes des familles et des acteurs de terrain. Je l’ai vérifié à chacun de mes déplacements :
- nous avons évité de créer des ghettos, des cité d’urgence : ce sont des opérations de quatre logements en moyenne ;
- il fallait donner la priorité à la réhabilitation de logements anciens pour favoriser l’insertion de ces logements dans les bassins d’habitat existants et abaisser les coûts de réalisation : 85 % des opérations sont réalisées à partir de l’existant (logements vides, hôtels désaffectés, cliniques, bureaux, etc.), bien localisées, proches des transports en commun ;
- il s’agissait d’atteindre l’objectif de 20 000 logements : à la fin de l’année, 20 400 logements seront livrés et un millier d’autres le seront au début de 1997 ;
- ces logements constituent une offre de type nouveau qui doit permettre à des personnes seules ou des familles d’éviter la marginalisation par la perte de leur logement : ils ont bénéficié à des personnes seules dans 40 % des cas, des femmes seules avec enfants dans 30 % des cas, neuf familles sur dix n’ont que des salaires précaires ou des revenus de transfert. En Île-de-France, 25 % de ces logements ont bénéficié à des jeunes de moins de 25 ans.
La mission est remplie, c’est sans précédent. Pour la première fois dans ce pays, un plan d’urgence est mené à bonne fin.
L’objectif de créer des logements d’insertion doit se poursuivre, cette politique doit se prolonger. C’est ce que prévoit le Gouvernement dans l’avant-projet de loi de cohésion sociale.
C’est ce que prévoit également le projet de budget 1997, puisque 30 000 PLATS qui continuent tous à bénéficier de subventions y sont inscrits et les deux tiers seront réalisés dans l’ancien.
La réussite de ce plan d’urgence montre la détermination du gouvernement à construire dans les faits le droit au logement pour tous les Français. En réquisitionnant, en créant 20 000 logements d’urgence et d’insertion, en s’engageant sur la poursuite de la construction de logements pour les plus démunis, le Gouvernement renforce la lutte contre la fracture sociale.