La Direction générale de l'administration de la fonction publique (DGAFP) du ministère de la transformation et de la fonction publiques a publié, le 31 mai 2024, une étude sur les recrutements externes de fonctionnaires de l’État en 2022.
Cinq ministères concentrent 92% des postes offerts : éducation nationale (enseignants), enseignement supérieur et recherche, intérieur (gardiens de la paix), économie et finances, justice (surveillants pénitentiaires).
15% de postes non pourvus en 2022
En 2022, avec 40 300 postes, le nombre de postes ouverts repart à la hausse, avec 700 postes de plus qu’en 2021. À titre de comparaison, le nombre total de postes offerts était à son maximum au début des années 2000 (56 000 en 2002). Il était au plus bas au début des années 2010 (24 000 en 2011), à la suite de la mise en place de la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui visait notamment à réduire le nombre de fonctionnaires.
Le taux de 15% de postes non pourvus atteint une proportion historiquement élevée.
Selon la DGAFP : "Les postes non pourvus s’expliquent par le fait que certains concours n’attirent pas suffisamment de candidats pour le nombre de postes offerts, que certains candidats se désistent après avoir été admis, ou encore que le niveau des candidats présents est jugé insuffisant par rapport aux exigences du concours."
Le nombre élevé de postes non pourvus en 2022 s'explique par une forte baisse du nombre de candidats inscrits et présents aux concours, notamment ceux pour recruter les enseignants du premier et du second degré. Cette baisse peut s'expliquer par l’augmentation du niveau d’études requis pour concourir, à la suite de la réforme de 2022.
Le profil des candidats recrutés
D'après la DGAFP, 40% des candidats recrutés en 2022 travaillaient déjà dans l'un des versants de la fonction publique en tant que fonctionnaire ou contractuel :
- dans la fonction publique d'État, 10% étaient fonctionnaires et 29% étaient contractuels ;
- 1% étaient agents de la fonction publique territoriale ou hospitalière.
62% des candidats recrutés sont des femmes.
Les recrutements en catégories B et C concernent pour moitié des femmes et pour moitié des hommes, avec des métiers plus ou moins féminisés :
- seulement 27% des gardiens de la paix et des surveillants pénitentiaires sont des femmes ;
- contre 76% des secrétaires administratifs, 70% des adjoints administratifs et 85% des greffiers du deuxième grade.
Selon l'étude de la DGAFP, "parmi les recrutés sur des postes de catégorie A, deux sur trois sont des femmes" : 67% dans les différents corps d’enseignants (primaire, secondaire et supérieur) et 61% sur les autres postes de catégorie A.
Dans l'éducation nationale, certains métiers sont particulièrement féminisés : 86% de femmes sont recrutées au concours de professeur des écoles et 81% au concours de conseiller principal d’éducation.
"À l’inverse, une minorité de femmes sont recrutées à l’issue de certains concours" souligne le document :
- 48% pour celui de professeur de lycée professionnel ;
- 47% pour le concours de professeur agrégé ;
- 45% pour le concours de maître de conférences ;
- 41% pour le concours de professeur d’université ;
- 33% pour celui de professeur d’éducation physique et sportive (EPS).