Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a voté à l'unanimité le 23 décembre 2019 la proposition de vœu de faire face au dérèglement climatique en déclarant l'état d'urgence climatique et environnementale. C'est dans ce contexte que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a arrêté un projet de délibération du Congrès sur l'urgence climatique le 11 septembre 2024. Ce projet est complété par un autre texte définissant une stratégie calédonienne du changement climatique. La création d'un "fonds de résilience" est également proposée.
Un territoire fortement touché par les effets du changement climatique
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a constaté en 2019 la nécessité de prendre un certain nombre de mesures. Selon le président du Congrès Roch Wamytan, les effets du changement climatique affectent de manière "dramatique" la Nouvelle-Calédonie.
Cyclones, submersions marines, incendies, altération des lagons... les conséquences touchent à la fois les êtres humains, la nature et la biodiversité. Ces phénomènes changent les cycles agricoles, perturbent les migrations des baleines et des tortues, causent la mortalité des coraux... L'économie locale, l’agriculture, la pêche et l’élevage en subissent les conséquences (perte de terrains à valeur économique ou sociale, salinisation des terres agricoles, dégâts sur les infrastructures...).
Les îles du Pacifique, en première ligne face au dérèglement climatique
"Augmentation des températures, élévation du niveau de la mer, accentuation de la fréquence et de l’intensité des évènements climatiques extrêmes…" tels sont les constats du dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, le GIEC. Dans la région, l'urgence climatique a été déclarée au Vanuatu ainsi qu'en Nouvelle-Zélande. La Polynésie française a élaboré un plan climat 2030 tandis que les Fidji ont élaboré un plan national d’adaptation.
Un triple dispositif : déclaration d’urgence, stratégie et financements
Le projet de délibération déclarant l’urgence climatique et environnementale et définissant la stratégie calédonienne du changement climatique a été déposé le 11 septembre 2024 sur le bureau du Congrès, assemblée délibérante de ce territoire français. Il comprend :
- la déclaration d’urgence ;
- une stratégie territoriale du changement climatique en trois étapes : état des lieux des initiatives climat, concertation pour fédérer le maximum d’acteurs et tenue d'un forum et d'un comité calédonien du changement climatique ;
- un fonds de résilience qui recueillera des financements extérieurs de grandes fondations nationales, régionales et internationales.