Les ménages ont tendance à accumuler du patrimoine au cours de leur vie en acquérant un bien immobilier ou professionnel. Il augmente avec l'âge, jusqu'à 50 ans environ, puis se stabilise avant de diminuer après la fin de la vie active.
Selon une publication de l'Insee en date du 17 octobre 2024, la moitié des ménages déclare moins de 177 200 euros de patrimoine brut en 2021, l'autre moitié plus. Les 10% les plus riches déclarent plus de 716 300 euros, les 10% les plus pauvres 4 400 euros.
D'où viennent les données ?
Depuis 1986, l'Insee réalise tous les trois à six ans une enquête visant à décrire le patrimoine des ménages. La dernière, Histoire de vie et Patrimoine (HVP) 2020-2021, a concerné un échantillon de 10 250 ménages, dont 70% ayant répondu par téléphone du fait de la crise sanitaire, entre octobre 2020 et mars 2021, en France hors Mayotte.
Les données de ce genre d'enquête diffèrent de celles issues de la comptabilité nationale.
Un patrimoine composé largement d'immobilier
En moyenne, le patrimoine brut des ménages est constitué :
- de biens immobiliers (62%) ;
- d'actifs financiers (21%) ;
- d'actifs professionnels (11%) ;
- d'autres biens durables et objets de valeur (7% de patrimoine résiduel).
La composition varie largement : pour les ménages dont le patrimoine brut se situe entre 106 200 euros et 716 300 euros bruts, le patrimoine immobilier est largement dominant (environ 70%), au-delà, le patrimoine se diversifie davantage, notamment grâce aux biens professionnels. Au contraire, les 30% des ménages les moins dotés (patrimoine brut inférieur à 33 200 euros) possèdent principalement des produits d'épargne, des biens durables, et sont davantage endettés. Ces ménages n'ont pas profité de la hausse de l'immobilier (+233% entre 1998 et 2021, soit +5,4% en moyenne par an sur la période), ce qui a accentué les inégalités.
En vingt ans, les inégalités de patrimoine ont augmenté
La répartition du patrimoine est plus inégalitaire que celle du niveau de vie : début 2021, la moitié des ménages détient 92% de la masse totale de patrimoine brut en France.
Le creusement des inégalités s'explique par des évolutions très différentes des catégories de ménages entre 1998 et 2021. Si, en moyenne, le patrimoine a nettement augmenté (il a été multiplié par 2,5 en euros courants, ce qui représente une augmentation de 4,1% par an), celui des 30% des ménages les moins bien dotés a baissé, stagné ou faiblement augmenté. Les autres 70% ont profité de l'essentiel de l'augmentation.
Mais, l'Insee souligne également des tendances positives : entre 2018 et 2021, la hausse du patrimoine concerne tous les niveaux de patrimoine. Et si les mobilités dans l'échelle des patrimoines sont faibles, elles sont globalement ascendantes.
