La COP16 biodiversité de Cali, présidée par la ministre de l’environnement colombienne Susana Muhamad, s'est achevée avec une suspension des négociations. Les 196 pays présents (23 000 participants au total) ne sont pas parvenus à s'entendre sur la structuration des fonds, marquant une fracture entre les pays les plus riches (du Nord) et les pays en développement (du Sud).
Biodiversité : la question du financement au cœur du second volet de la COP16 à Rome
Une nouvelle COP16 sur la biodiversité (COP16.2) a été organisée du 25 au 27 février 2025 à Rome, en Italie, pour conclure les négociations engagées en Colombie fin 2024. Les délégués de plus de 150 pays ont adopté une résolution sur la stratégie de mobilisation des financements. Il s'agit d'un plan de travail sur cinq ans pour débloquer les sommes nécessaires afin de poursuivre la feuille de route adoptée à Kunming-Montréal en 2022 et réaliser les objectifs pour limiter la destruction de la nature.
De grandes ambitions et quelques avancées à la COP16 de Cali fin 2024
Les principaux enjeux de la COP16 étaient de s’accorder sur la mobilisation des ressources financières et la fixation d’un cadre commun permettant de suivre et d’évaluer les progrès des pays en matière de biodiversité.
Plusieurs décisions devaient également être prises sur les aires marines, les ressources génétiques ou encore les peuples autochtones. Ces derniers, qui ne disposaient jusqu’alors que d’un groupe de travail provisoire, ont obtenu la création d’un organe de représentation permanent.
Huit gouvernements (Allemagne, Autriche, Danemark, France, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et la province canadienne du Québec) se sont engagés à contribuer, à hauteur de 150 millions de dollars, au Fonds-cadre mondial pour la biodiversité, créé en 2022 pour soutenir l’effort des pays en développement.
Un Fonds Cali a également été créé. Ce fonds sera abondé par les entreprises générant des bénéfices sur la numérisation des données génétiques de plantes ou d’animaux issus de pays en développement (industries agro-alimentaire, cosmétique et pharmaceutique notamment). L’objectif de ce fonds est de partager les bénéfices de ces entreprises avec les pays en développement.
Et après la COP16 ?
Lors de la COP17, qui aura lieu en 2026 en Arménie, les pays devront donc faire le bilan de leurs efforts, sans pour autant avoir développé les outils de suivi et d’évaluation nécessaires.
Un cadre, sous forme de feuille de route, a tout de même été préparé, au moment de la COP16, par un ensemble d’experts internationaux. Ce document développe de grandes orientations, à destination des gouvernements, pour bâtir de nouveaux marchés qui soient réellement bénéfiques pour la nature.