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Intelligence artificielle : quelles conséquences dans les entreprises ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Conséquences sur l’organisation du travail, les métiers, les salaires ou les discriminations… Un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) étudie les effets de l’intelligence artificielle (IA) sur le travail et l’emploi. Il pointe notamment la vitesse de déploiement de l’IA dans les entreprises en l’absence de concertation.

Le rapport publié le 14 janvier 2025 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) propose de répondre à trois questions. L’IA va-t-elle creuser les inégalités au travail ? Va-t-elle être un progrès pour l’organisation des conditions de travail et la santé au travail ? Aura-t-elle des impacts positifs sur l’emploi ?

L’étude constitue une contribution représentative de la société civile à quelques jours du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, qui se tiendra les 10 et 11 février 2025, à Paris. 

Un développement rapide qui nécessite un dialogue social renouvelé

Selon le Fonds monétaire international (FMI), 62% des emplois des économies avancées présenteraient une exposition élevée à l'IA, 27% en bénéficieraient, tandis que l’IA pourrait se substituer à 33% des emplois. 

Le CESE constate que le dialogue social traite peu l'arrivée de l'IA dans les entreprises. Depuis 2017, un peu moins d’un accord sur mille fait référence à l’IA. Cette situation évolue cependant : entre 2018 et 2023, la proportion des accords signés qui évoquent l’IA a été multipliée par 2,5, notamment dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire (NAO).

Pour le CESE, il est nécessaire que l'introduction de l'IA dans les entreprises s'opère dans une démarche transparente qui sécurise toutes les parties prenantes. Les transformations des compétences, des emplois et du travail doivent être anticipées lors d'un dialogue constructif.

La nécessité d'encadrer le potentiel de l'IA

Parmi les points positifs, l'IA représente un potentiel de croissance. Le CESE cite une étude réalisée par Opinionway en 2023 auprès de 1 600 salariés, qui fait ressortir que 63% des cadres et 48% des employés estiment gagner en productivité grâce à l’IA. L'une des controverses de l'étude réside dans l'analyse de cette statistique. Pour certains, les salariés hautement qualifiés seront avantagés. Pour d'autres, les salariés les moins qualifiés bénéficieront de cet outil pour améliorer leur productivité. 

L'IA représente un gain de temps pour accomplir certaines tâches répétitives et diriger l'action des entreprises pour réaliser des tâches à plus forte utilité sociale. Elle pourrait notamment être une opportunité, pour les services publics de l’emploi, de libérer du temps administratif afin de se consacrer à l’accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi.

Une inconnue de taille reste l’impact de l’IA sur les salaires. Les technologies ne font pas que transformer les métiers, elles modifient les pouvoirs de négociation et la valeur de certaines expertises, qui deviennent moins nécessaires ou moins rares.

Potentiellement, selon le CESE, l'IA peut générer de la croissance et des emplois mais uniquement si elle est encadrée par les politiques et les institutions.