Image principale 1
Image principale 1
© Viktor - stock.adobe.com

Taux d'intérêt en zone euro : la BCE abaisse son principal taux à 2,5%

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

La Banque centrale européenne (BCE) poursuit la détente monétaire : à partir du 12 mars 2025, son principal taux directeur, la facilité de dépôt, passe de 2,75% à 2,5%. À l'été 2024, ce taux était encore à 4%. Vie-publique.fr revient sur les enjeux liés à cette décision.

La réunion du 6 mars 2025 du Conseil des gouverneurs de la BCE a décidé, pour la sixième fois consécutive, d'une réduction des taux directeurs en zone euro de 25 points de base. Ainsi, à compter du 12 mars 2025 :

  • le taux de dépôt (rémunérant les dépôts de banques commerciales auprès de la BCE) sera ramené à 2,5% ;
  • le taux de refinancement avec lequel la BCE prête aux banques à échéance plus longue passera à 2,65%.
     

Un objectif d'inflation presque atteint

Le principal indicateur pour l'orientation de la politique monétaire de la BCE est celui de l'inflation en zone euro. Il continue sa décrue, bien qu'à une vitesse de plus en plus réduite : le taux d'inflation était à 2,4% en février 2025 selon Eurostat, après 2,5% en janvier 2025 et 2% en octobre 2024. Les prix de l'énergie et des biens industriels sont restés quasiment stables en février.

Cette baisse des taux est une bonne nouvelle pour les entreprises et les ménages à la recherche de financements extérieurs, leurs charges de crédit vont baisser ce qui peut favoriser les investissements et la consommation. En revanche, les épargnants sont pénalisés.

La décision de la BCE stabilise le différentiel entre taux de dépôt et taux de refinancement à 15 points de base. Il était de 100 au début de la création de la zone euro, puis ramené à 50. Le changement de mode de pilotage de la politique monétaire de la BCE en 2024 qui a instauré le taux de dépôt comme son taux principal, a réduit ce différentiel à 15 points. Il s'agit d'une adaptation aux effets du régime de "surliquidités" qui continue à caractériser l'économie européenne. Entre 2008 et 2021, le montant de liquidité fourni par l'Eurosystème est passé de 1 000 à 7 000 milliards d'euros.

Une tâche de plus en plus complexe pour la BCE ?

Selon la BCE, "viser une inflation de 2% à moyen terme est le meilleur moyen de maintenir la stabilité des prix", mais la BCE reconnaît également qu'il est impossible de maintenir une inflation à 2% en permanence. Si depuis fin 2023 et la détente des prix de l'énergie, le taux d'inflation global ne bouge plus beaucoup, certains de ses composants restent élevés : les prix des aliments non transformés et des services sont respectivement en hausse de 3,1% et de 3,7% en février 2025.

Si la BCE évoque la faiblesse des perspectives de croissance en zone euro pour aider à contenir l'inflation, les difficultés de recrutements auxquelles font face de plus en plus d'entreprises à cause du vieillissement de la population tout comme la baisse de la productivité du travail peuvent pousser à la hausse les salaires et ainsi raviver l'inflation. 

La tâche de la BCE ne se simplifie donc pas et un autre enjeu s'est ajouté depuis peu : la BCE a terminé pour la deuxième fois consécutive son année comptable par une perte. Celle pour 2024 sort à un niveau record de près de 8 milliards d'euros. Ceci peut peser sur la conduite de sa politique monétaire. La Banque de France annoncera mi-mars son résultat pour 2024.