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Été 2024 : plus de 3 700 décès à cause de la chaleur

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

L’été 2024 a été plus chaud que la normale 1991-2020 (+0,7°C). Il est marqué par trois épisodes de canicule. Le principal a touché 43 départements, soit 40% de la population hexagonale, du 28 juillet au 14 août, les deux autres se centrant sur les Pyrénées-Orientales et les Alpes-Maritimes. La chaleur a fortement affecté la santé de la population.

Santé publique France a publié, le 11 mars 2025, le bilan "Chaleur et santé" de l’été 2024, classé par Météo France au huitième rang des étés les plus chauds depuis 1900, derrière notamment les étés 2003 et 2022.

Deux fois plus de recours aux urgences les jours de canicule

Pendant la période de surveillance (du 1er juin au 15 septembre 2024), l’Hexagone a enregistré :

  • plus de 17 000 recours aux soins d’urgence pour des troubles causés par la chaleur (hyperthermie, déshydratation…). 52% des 15 000 passages aux urgences et 24% des 2 500 consultations de SOS Médecins ont concerné des personnes de 75 ans et plus. Durant les jours de canicule, le nombre de passages aux urgences pour ces pathologies a été multiplié par 2,2 et celui des consultations SOS Médecins par 2,9 par rapport aux autres jours ;
  • 10 500 hospitalisations à la suite d’un passage aux urgences lié à la chaleur ; 59% ont concerné des seniors de 75 ans et plus.

La chaleur responsable de plus de 2% de la mortalité estivale

Le nombre de décès imputables à une exposition à la chaleur s’élève à :

  • plus de 3 700 sur tout l’été, ce qui représente 2% de la mortalité totale sur la période ;
  • 680 en période de canicule, soit plus de 10% de la mortalité observée au cours de ces épisodes.

75% de ces décès sont survenus chez des seniors d’au moins 75 ans. La part de la mortalité attribuable à la chaleur sur l’ensemble de l’été varie de 1,1% dans le Finistère et le Morbihan à 6,2% en Haute-Corse.

Depuis 2017, 34 000 décès sont imputables à la chaleur estivale, et 9 700 aux canicules. La mortalité due à la chaleur de l’été est plus faible en 2024 qu’en 2022 et 2023 (deuxième et quatrième étés les plus chauds).

Sept accidents du travail mortels en lien possible avec la chaleur ont été constatés l’été dernier. Ils ont touché des hommes de 39 à 71 ans. Six de ces accidents se sont produits dans le cadre d’une activité de construction et de travaux ou d’agriculture.
 

Un dispositif de prévention enrichi

En 2024, Santé publique France a de nouveau déployé des outils de prévention destinés à inciter les individus à adopter les bons gestes en cas de forte chaleur notamment dans le contexte des jeux Olympiques et Paralympiques. En outre, une newsletter a sensibilisé les médecins généralistes aux modalités de prise en charge des patients vulnérables à la chaleur.

La multiplication des vagues de chaleur et des canicules a conduit Santé publique France à proposer, en complément, un dispositif d’adaptation à la chaleur qui fournit des conseils pour ancrer dans le quotidien les gestes favorables à la santé dès que les températures augmentent.

Les impacts sanitaires constatés soulignent la nécessité d’une stratégie d’adaptation au changement climatique renforcée, à l’échelle nationale et territoriale, afin d’anticiper l’intensification de ces phénomènes météorologiques extrêmes.