Santé publique France a publié, le 8 février 2024, le bilan "Canicule et santé" de l’été 2023. Météo France classe celui-ci au quatrième rang des étés les plus chauds en France depuis 1900, derrière les étés 2003, 2022 et 2018. Ce bilan souligne l’impact important de la chaleur en termes de pathologie et de mortalité.
Deux fois plus de recours aux urgences en période de canicule
Pendant la période de surveillance (du 1er juin au 15 septembre 2023), l’Hexagone a enregistré :
- environ 20 000 recours aux soins d’urgence pour des troubles causés par la chaleur (hyperthermie, déshydratation, hyponatrémie). 50% des passages aux urgences et 26% des consultations de SOS médecins pour ces motifs ont concerné des personnes de 75 ans et plus. Pendant les épisodes de canicule, le nombre des passages aux urgences pour ces pathologies a été multiplié par 2,1 et celui des consultations SOS médecins par 3 par rapport aux périodes hors épisodes de canicule de l’été ;
- 10 600 hospitalisations à la suite d’un passage aux urgences lié à la chaleur ; 59% ont concerné des seniors de 75 ans et plus.
Plus de 5 000 décès attribuables à la chaleur
Le nombre des décès imputables à une exposition à la chaleur s’élève à :
- plus de 5 000 sur tout l’été, ce qui représente 3% de la mortalité totale ;
- plus de 1 500 en période de canicule, soit plus de 10% de la mortalité constatée durant ces épisodes, dans les départements concernés.
75% de ces décès sont survenus chez des seniors d’au moins 75 ans. La région Auvergne-Rhône-Alpes affiche le plus fort taux de mortalité attribuable à la chaleur.
11 accidents du travail mortels en lien possible avec la chaleur ont été observés durant l’été. Ils ont touché essentiellement des hommes de 19 à 70 ans. Près de la moitié de ces accidents se sont produits dans le cadre d’une activité de construction et de travaux.
Changement climatique : des Français de plus en plus exposés
Selon une publication de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en date du 30 août 2022, un Français sur sept vit sur un territoire qui sera exposé à plus de 20 journées anormalement chaudes chaque été d'ici 2050. Du fait du réchauffement climatique, 68% des habitants d'Auvergne-Rhône-Alpes ou encore 47% des habitants de Bourgogne-Franche-Comté subiront plus de 20 journées anormalement chaudes en juin, juillet et août dans les prochaines décennies.