La Présidence de la République a publié un communiqué faisant état des sujets évoqués lors du 4e Conseil de politique nucléaire, le 17 mars 2025.
Financement du programme EPR2
Le programme EPR2 vise à construire six nouveaux réacteurs de forte puissance, à Penly, Gravelines et Bugey, pour une première mise en service d'ici 2038.
Selon les termes du communiqué : "À l’issue d’un point détaillé validant l’avancée des travaux, le Conseil demande à EDF d’amplifier les actions de maîtrise des coûts et du calendrier et de présenter d’ici la fin de l’année un chiffrage engageant, en coûts et en délais. Il rappelle la nécessité pour EDF de consolider la maîtrise industrielle du programme."
Le Conseil a précisé le schéma de financement du programme. Il est basé sur :
- un prêt de l’État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction ;
- et un contrat pour différence sur la production nucléaire à un prix maximal de 100 euros par mégawattheure (si le prix du marché est inférieur à ce seuil, EDF perçoit une compensation de l'État, s'il est supérieur EDF reverse la différence à l'État).
La définition de ce schéma permettra d’initier les échanges avec la Commission européenne, dans la perspective d’une décision finale d’investissement d’EDF en 2026.
Comment renforcer l'approvisionnement en uranium ?
Pour assurer une meilleure souveraineté de la France concernant l'uranium, le Conseil de politique nucléaire a confirmé un certain nombre d'orientations stratégiques.
- Le soutien que l’État apportera à Orano sur l’approvisionnement en uranium de la France à moyen et long terme.
- La poursuite des investissements dans le programme "aval du futur" mené par Orano sur le site de la Hague. Ce dernier prévoit notamment l'implantation d'une nouvelle usine de fabrication de combustible recyclé MOX, ce qui permet de réduire la dépendance de la France aux importations d’uranium naturel.
- Les orientations permettant d’atteindre la "fermeture du cycle du combustible" dans la deuxième moitié du siècle. Il s'agit de recycler les combustibles usés en permettant la complète valorisation des matières nucléaires sans aucun nouvel apport d'uranium naturel pour produire de l'énergie nucléaire. Actuellement, selon un rapport du Sénat de juillet 2024, la partie valorisable des combustibles utilisés (96% des matières) est traitée de telle sorte qu'elle puisse repasser une fois dans les réacteurs (monorecyclage).
- Le soutien de l'État pour le développement des petits réacteurs modulaires qui permettront de produire de l'électricité et de la chaleur (et réduiront le volume et la radiotoxicité des déchets).