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Réindustrialisation : 89 ouvertures nettes de sites industriels en 2024

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

La Direction générale des entreprises (DGE) élabore depuis 2023 le Baromètre industriel de l’État qui mesure l'évolution de la réindustrialisation. Il évalue le nombre net de nouveaux sites industriels (nombre total d'ouvertures dont on soustrait celui des fermetures) et d'extensions significatives de sites. Que révèlent les derniers chiffres ?

Le Baromètre industriel de l'État 2024, publié le 13 mars 2025 par la Direction générale des entreprises (DGE), affiche un solde net positif avec 89 ouvertures et extensions d'usines en 2024.

La réindustrialisation ralentit

Les résultats du Baromètre témoignaient d’une forte réindustrialisation en 2022 et 2023, avec respectivement 176 et 189 ouvertures nettes en tenant compte des extensions et des réductions significatives. En 2024, la dynamique de réindustrialisation reste positive mais les résultats sont plus modérés (89 ouvertures nettes).

Certains indicateurs permettent d’anticiper une poursuite en 2025 du ralentissement observé en 2024 :

  • l’augmentation des défaillances d’entreprises tous secteurs confondus (+13% en un an pour celles d’au moins un salarié), due notamment au rattrapage post-Covid puis à la crise énergétique ;
  • la multiplication des plans de sauvegarde de l’emploi dans tous les secteurs (+34,8% sur un an). Ces ruptures de contrat, effectives en moins de six mois, laissent présager une continuité des fermetures ou des réductions d’activité ;
  • la diminution du nombre d’installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) délivrées à des projets industriels. Elles sont obtenues plusieurs années avant l’ouverture d’une usine puisqu’elles permettent d’affiner la conception de l’installation concernée ;
  • la baisse des investissements directs étrangers (-7% par rapport à 2023), qui conservent cependant un niveau supérieur à celui des années pré-Covid. Le contexte international et les tensions commerciales induisent un ralentissement des décisions d’investissement qui affecte les projets d’implantations industrielles. L’activité industrielle reste le premier poste de décisions d’investissement (28% du total).

Des disparités sectorielles et territoriales

Le rythme de réindustrialisation est plus soutenu dans :

  • l’industrie verte (+27 ouvertures et extensions), l’agroalimentaire (+20) et les biens de consommation (+11). En matière d’industrie verte, une implantation sur deux touche la chaîne de valeur des technologies de production d’énergie décarbonée (batteries, photovoltaïque, pompes à chaleur, éolien, hydrogène). Les ouvertures et extensions d’usines de recyclage et de revalorisation des déchets progressent au second semestre. À l’inverse, les secteurs dont l’activité consomme le plus d’énergie reculent en 2024 et représentent la majorité des fermetures ou réductions : le transport (-12), la plasturgie (-2) et la mécanique (-2). La filière automobile poursuit sa décrue ;
  • les régions Auvergne-Rhône-Alpes (+32), Nouvelle-Aquitaine (+24) et Occitanie (+12). Le Grand Est et les Hauts-de-France accusent une baisse des ouvertures nettes (respectivement -3 et -2) mais des sites à haute valeur ajoutée y ont ouvert leurs portes.