En 2100, la température moyenne sera de 14,2 °C dans une France à +4 °C (15 °C sur l'agglomération parisienne), contre 10,9 °C sur la période 1976-2005.
Fin 2024, Météo-France a publié la première partie d'un rapport sur les températures en France en 2030, 2050 et 2100, dans le cadre de la définition d'une trajectoire de réchauffement de référence pour l'adaptation au changement climatique (Tracc). La seconde partie du rapport, présentée le 20 mars 2025, porte sur la variabilité, les extrêmes et les impacts climatiques dans une France à +4 °C, en 2100.
Des épisodes extrêmes de plus en plus sévères d'ici la fin du siècle
Le second rapport de Météo-France sur la Tracc examine cinq aspects d'une France hexagonale (Corse incluse) à +4 °C en 2100 :
- Des étés de plus en plus caniculaires. Le rapport prévoit des températures supérieures à 40 °C tous les ans, avec des pics de chaleur pouvant atteindre 50 °C. À l'horizon 2100, dix fois plus de jours de vagues de chaleur sont à prévoir. Les nuits chaudes, au-delà de 20 °C seront plus fréquentes. Les événements froids deviendront de plus en plus rares, sans pour autant que leurs impacts diminuent.
- Des pluies plus fortes. Avec un renforcement de +15% des pluies intenses, allant jusqu'à +20% sur la moitié nord de l'Hexagone, le risque d'inondation sera aggravé, notamment dans les villes.
- Des sécheresses plus fréquentes jusqu'en automne. La France connaîtra jusqu'à deux mois supplémentaires de sol sec dans la moitié sud. Les événements de sécheresse pourront s'étaler sur plusieurs années consécutives. L'évapotranspiration potentielle de la végétation augmentera de près de 20% et le bilan hydrique se réduira de 100 mm, soit un ou deux mois de pluie.
- Un risque de feux de forêt généralisé à l'ensemble du pays. Certaines régions de la moitié nord connaîtront un risque de feu selon les fréquences rencontrées à ce jour dans l'arrière-pays méditerranéen.
- Un enneigement en montagne fortement réduit. Le nombre de jours de neige au sol se réduira fortement dans tous les massifs d'un à deux mois aux altitudes les plus élevées et de deux à trois mois aux altitudes moyennes et basses.
Des cibles d'adaptation qui s'appuient sur les engagements climatiques de la France
Le rapport de Météo-France précise que la Tracc a une approche différente de celle du GIEC, qui propose plusieurs scénarios d'émissions de gaz à effet de serre (GES) correspondant à des hypothèses sur les évolutions socio-économiques des sociétés.
La Tracc se fonde sur les engagements des États en matière de réduction des GES et les traduit en termes de réchauffement national et global sur trois échéances, 2030, 2050 et 2100. Ainsi, la France connaîtrait des niveaux de réchauffement sur ces périodes de +2 °C, +2,7 °C et +4 °C.
Ces étapes de réchauffement doivent donc être comprises non pas comme des projections, mais comme des cibles d'adaptation – même si les deux approches sont fondées sur des modélisations climatiques.