Les conclusions de la "mission flash" sur l’activité physique et sportive et la prévention de l’obésité en milieu scolaire, menée par deux parlementaires, ont été publiées le 19 mars 2025.
Selon les rapporteurs : "L’accroissement de la sédentarité est une bombe à retardement contre laquelle l’école peut encore agir".
Le rôle de l’école dans la prévention du surpoids et de l’obésité
Les députés chargés de la mission rappellent que la sédentarité des enfants d’âge scolaire n’est pas un phénomène nouveau (la station assise en classe ayant toujours existé). Toutefois, elle est désormais accentuée par le temps passé devant les écrans qui réduit d’autant le temps disponible pour s’exercer.
À l’école, l’activité physique et sportive est présente sous trois formes :
• l’éducation physique et sportive (EPS), qui est un apprentissage à part entière dont les objectifs excèdent la seule acquisition de compétences physiques ou motrices ;
• le sport scolaire, dans le cadre des fédérations dédiées ;
• l’activité physique quotidienne (APQ) que les élèves pratiquent soit de façon encadrée avec les 30 minutes d’APQ quotidiennes soit lors des temps de pause.
D'après les rapporteurs, "l’EPS semble encore bien trop négligée dans le premier degré, où elle constitue trop souvent une variable d’ajustement." Si les programmes officiels prévoient trois heures hebdomadaires d’EPS obligatoire pendant toute l’école primaire, le temps moyen effectif consacré à cette matière n’est en réalité que d’une heure 45 minutes par semaine.
Au collège, la place de l’EPS doit être renforcée : le volume hebdomadaire de quatre heures en 6e est ensuite réduit à trois heures dans les classes de 5e, 4e et 3e, ce qui paraît "peu judicieux" d'après les deux députés chargés de la mission.
Quelles sont les recommandations de la mission ?
La mission s’est heurtée à un déficit de données permettant de mesurer l’évolution du surpoids et de l’obésité des élèves. En conséquence, elle préconise d’instaurer chaque année une mesure-pesée de tous les élèves de CE2 par un infirmier scolaire.
Afin d'évaluer la baisse des capacités cardio-respiratoires des jeunes, elle suggère de généraliser les tests de forme physique annuels expérimentés dans cinq académies (ils sont réalisés au cours d’une séance d’EPS en début d’année scolaire).
De plus, les rapporteurs recommandent notamment de :
- rendre les 3 heures hebdomadaires d’EPS effectives au premier degré et porter le volume horaire à 4 heures pour tous les collégiens ;
- renforcer la place de l’EPS dans la formation initiale des enseignants du premier degré (avec un minimum de 80 heures sur deux ans) et sanctionner cette formation par une épreuve au concours, sous forme de mise en situation.
- rendre obligatoire l’adhésion de chaque école ou groupement d’écoles à une fédération de sport scolaire ;
- flécher les financements nationaux d’équipements sportifs vers des infrastructures structurantes (gymnases, dojos, piscines), utilisables par les scolaires, et vers les cours d’école "actives et sportives".