L'approche monétaire considère comme pauvres les personnes dont le niveau de vie est inférieur à 60% du niveau de vie médian. Cette mesure, reposant uniquement sur un critère monétaire, est liée à la répartition des revenus dans la population.
L'approche par la privation matérielle et sociale mesure les conséquences de la faiblesse des revenus via l'impossibilité :
- d'acquérir ou de consommer certains biens ;
- d'atteindre un niveau de confort considéré comme souhaitable ou nécessaire ;
- d'honorer certaines dépenses contraintes…
Une personne déclarant subir au moins cinq privations parmi une liste de treize catégories de privations est considérée en situation de privation matérielle et sociale.
Ces approches peuvent être complétées par un indicateur de ressenti des ménages sur leurs difficultés financières, appréciées à la fin du mois après avoir subvenu aux dépenses courantes.
L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) utilise ces trois approches afin d'évaluer la pauvreté des personnes vivant dans un logement ordinaire début 2023 dans une étude parue le 8 mars 2025.
Des situations de pauvreté qui se recoupent partiellement
En 2023, 32% des personnes en logement ordinaire correspondent à l'une des trois situations de pauvreté monétaire, de privation matérielle et sociale ou de difficultés financières.
- 9 millions sont en situation de privation matérielle et sociale (14%).
- 10,2 millions sont pauvres selon l'approche monétaire (15%).
- 14,6 millions déclarent des difficultés financières à la fin du mois (22%).
À l'échelle de la population :
- 4,5% cumulent les trois situations ;
- 9,9% sont concernées par deux des trois situations ;
- 17,8% connaissent seulement l'une d'entre elles.
Par ailleurs, 74% des personnes en situation de privation matérielle et sociale et 47% des personnes pauvres selon l'approche monétaire se déclarent en difficultés financières.
Quelles sont les catégories de population concernées ?
Parmi les personnes qui connaissent au moins une des trois situations, il y a :
- 62% de chômeurs ;
- 42% d'enfants ;
- 62% de locataires du parc social ;
- 57% de familles monoparentales.
Les artisans et les agriculteurs sont plus concernés par la pauvreté monétaire (23%) mais ils déclarent moins de difficultés financières (17%) ou de privations (7%) que la moyenne.
Les familles monoparentales sont concernées à 57% par une des trois situations et à 13% par les trois. C'est le cas de respectivement 50% et 7% des couples avec au moins trois enfants.
Si le taux de pauvreté monétaire des propriétaires n'ayant plus d'emprunt à rembourser est très proche de leur taux de difficultés financières (10%), les propriétaires accédants sont moins touchés par la pauvreté monétaire (7%) mais déclarent plus de difficultés financières (17%).
