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Ménages précaires : des recommandations alimentaires moins suivies

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) a publié une enquête sur les "comportements alimentaires" en 2023. Dans un "contexte économique difficile", 10% des Français considèrent ne pas toujours manger suffisamment en 2023.

Entre 2021 et 2023, les prix des produits alimentaires ont connu une inflation de 21%. C'est dans ce contexte que la note du Crédoc publiée en octobre 2024 montre les "difficultés des ménages précaires à suivre les recommandations alimentaires de santé publique". 

On parle de précarité alimentaire quand une personne ne mange pas suffisamment, parfois ou souvent, précise le document.

"Une alimentation moins diversifiée" pour les personnes en situation de précarité alimentaire

Les personnes en situation de précarité alimentaire consomment moins souvent de produits frais que les autres, dont "presque jamais" :

  • de viande rouge (pour 9% des personnes en situation de précarité alimentaire) ;
  • de poisson (pour 29% des personnes en situation de précarité alimentaire).

21% des personnes en situation de précarité alimentaire mangent au moins un fruit par jour (contre 45% des personnes non restreintes).

Les ménages en précarité alimentaire se nourrissent aussi de façon moins diversifiée que les ménages sans contrainte, souligne l'enquête. Parmi les neuf familles d'aliments (céréales, légumes, viande...), ils en consomment 2,5 par jour (contre 3,4 en moyenne dans le reste de la population).

52% des personnes précaires mangent essentiellement des céréales, selon le Crédoc. Bon marché et nourrissantes, elles ne suffisent toutefois pas à une alimentation équilibrée.

Le lien alimentation-santé moins bien perçu par les ménages précaires

Les effets de l’alimentation sur la santé sont en général bien perçus par la population (76%). Ce lien est cependant "fragile" chez les ménages précaires : 58% d’entre eux perçoivent l’influence de la nourriture sur leur santé (contre 84% des personnes qui ont accès aux produits qu’ils veulent). 

De même, "faire attention à ce qu'on mange" n'est pris en considération que par 34% des ménages précaires (contre 44% de l'ensemble des ménages).

Les ménages précaires évoquent davantage d’autres facteurs de prévention et d’amélioration de la santé comme améliorer ses conditions de travail, ce qui est plus souvent cité chez les ouvriers (9%) et les employés (7%), qui connaissent plus fréquemment la précarité alimentaire.

Enfin, l’enquête souligne que la maîtrise des recommandations alimentaires de santé publique ("cinq fruits et légumes par jour") est "légèrement moins marquée" chez les personnes précaires. Le logo Nutri Score n’a d’ailleurs aucune influence sur 21% d’entre elles.