La Cour des comptes consacre un rapport, publié le 8 avril 2025, à l'organisation de la Coupe du monde de rugby en France en 2023. La Cour met en évidence des pertes financières substantielles pour le comité d'organisation. Ce résultat ne permet pas le respect des engagements pris pour financer le développement du rugby en France.
Un bilan financier éloigné des prévisions initiales
La Cour des comptes constate que les ressources et les dépenses sont près de deux fois supérieures aux prévisions énoncées dans le dossier de candidature. La consolidation des comptes du comité d'organisation fait apparaître un montant total de recettes de 681,1 millions d'euros (M€), supérieur de 204,2 M€ aux recettes du budget de candidature et un montant de dépenses de 662,6 M€, supérieures de 253,8 M€ au dossier de candidature.
Le bénéfice global minimal prévu lors de la candidature (68 millions d'euros) ne sera pas atteint. Il pourrait même être négatif en raison des contentieux commerciaux et fiscaux du groupement d'intérêt économique (GIE) qui gérait les droits d’hospitalités et de voyages. La Fédération française de rugby (FFR) enregistre un déficit compris entre 19 et 29 M€ d'euros.
Un coût pour les finances publiques
Pour la Cour, le soutien par l’État à la candidature de la France à l’organisation de la Coupe du monde de rugby a été apporté sans expertise préalable sérieuse de la soutenabilité et de la cohérence du projet de candidature.
La Cour dénonce des engagements inconsidérés et des prévisions budgétaires "insincères" pour obtenir le droit d'organiser la Coupe du monde. Les bénéfices attendus devaient financer le développement du rugby en France mais ces engagements ne peuvent pas être tenus. À l'inverse, des coûts importants ont été pris en charge directement par les collectivités territoriales et par l'État.
En conclusion, la Cour recommande de conditionner l'organisation de futurs grands événements à un examen préalable approfondi des dossiers de candidature et de leur soutenabilité financière et opérationnelle.